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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 15:31
Quel que soit l'époque, les affaires criminelles ont toujours fait parler d'elles. Dans ce cas, nous allons remonter un peu le temps et nous retrouver au 18e siècle. Comme quoi, et avec l'aide de personnalités célèbres (dans ce cas Voltaire), la justice peut commettre des erreurs.

L'affaire Calas est une affaire judiciaire qui se déroula au milieu du XVIIIe siècle à Toulouse, rendue célèbre par l'intervention de Voltaire.

L'affaire est révélatrice du traitement, à l'époque, d'un suspect, puis accusé, sans l'appui d'un avocat (remplacé par des libelles nommés factums), où une hiérarchie des preuves (adminicule et monitoire), le secret de l'instruction et une procédure inquisitoriale transforment le présumé coupable en victime expiatoire.

L'AFFAIRE

La famille Calas, habitait au 16, rue des Filatiers (aujourd'hui n° 50) à Toulouse. Le 13 octobre 1761, leur fils aîné, Marc-Antoine, se pendit dans la boutique familiale. Ne voulant pas qu'il soit considéré comme suicidé et subisse des obsèques infamantes ; « être traîné sur la claie ». La famille Calas n'indiqua pas tout d'abord aux autorités les circonstances exactes de sa découverte et prétendit avoir trouvé le malheureux étranglé.

Mais les Calas étaient protestants et cela suffit pour que le capitoul David de Beaudrigue, convaincu par des rumeurs de voisinage alléguant la volonté de Marc-Antoine de se convertir au catholicisme, exigea un complément d'enquête et fit soumettre Jean Calas à la question. La torture fut infligée à Jean Calas après le verdict du procès par le parlement de Toulouse.

Le parlement de Toulouse le condamna à mort le 10 mars 1762, sans que le jugement fut motivé. Le malheureux Calas fut condamné au supplice de la roue. Il subit la question, longue séance de torture mais n'avoua rien. Il proclama son innocence. Roué place Saint-Georges, Jean Calas fut étranglé puis brûlé deux heures plus tard.

Exilé, un autre fils de Jean Calas, Pierre, se rendit dans la ville calviniste de Genève, où il rencontra Voltaire. Le philosophe crut d'abord l'accusation fondée et alla rédiger scandaleusement même une lettre incendiaire sur Jean Calas. Mais convaincu par Pierre de son innocence, il forma un groupe de pression avec ses amis et utilisa son ironie corrosive pour que justice soit faite.

Afin de parvenir à la révision du procès, Voltaire publia, en 1763, l'ouvrage Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas tandis que la famille avait obtenu un entretien à Versailles auprès de Louis XV. Le capitoul, c'est-à-dire l'officier municipal de Toulouse, qui avait largement contribué à monter les fausses accusations contre Calas, fut destitué. En 1765, Voltaire réussit à faire réviser le procès et à obtenir un arrêt qui déclarait Calas innocent et réhabilitait sa mémoire.

Le procès de Calas a été inséré dans les causes célèbres. Il a fourni à Marie-Joseph Chénier, à Jean-Louis Laya et à Auguste-Jacques Lemierre d'Argy le sujet de drames populaires. Athanase Coquerel a publié en 1858 Jean Calas et sa famille.

CHRONOLOGIE DETAILLEE

Le 19 mars 1698, Jean Calas naît à Lacabarède, près de Castres. De famille protestante, il reçoit pourtant quatre jours plus tard le baptême de l'Église catholique.

Il s'installe en 1722 comme marchand linger rue des Filatiers à Toulouse.

Le 19 octobre 1731, il épouse Anne-Rose Cabibel, de confession protestante. Ils auront quatre fils et deux filles : Marc-Antoine (né le 7 novembre 1732), Pierre, Louis, Donat, Anne et Anne-Rose.

Le 18 mai 1759, Marc Antoine Calas est reçu bachelier en droit. Mais il ne peut obtenir des autorités ecclésiastiques le certificat nécessaire à la soutenance des actes de licence.

Le 13 octobre 1761, Marc Antoine est trouvé étranglé au rez de chaussée de la maison.

Le capitoul David de Beaudrigue mène l'enquête. Il interroge Jean et Pierre Calas, ainsi que Gaubert Lavaisse, invité le soir même du drame, le 15 octobre 1761.

Les accusés révèlent avoir trouvé Marc Antoine pendu, et avoir maquillé le suicide en meurtre, puis avoir menti aux enquêteurs afin d'épargner au défunt la honte du suicide. À l'époque, les corps des suicidés sont soumis à un jugement infamant.

Le 24 janvier 1761, l'intendant du Languedoc reçoit une lettre du subdélégué de Toulouse, faisant état de la mauvaise volonté de Jean Calas à subvenir aux besoins de son fils Louis, ne vivant plus sous le toit familial et s'étant converti au catholicisme en 1756. Fort de ces éléments, le clergé toulousain et la populace réclament un châtiment exemplaire pour cette famille accusée d'un crime atroce : avoir assassiné leur fils qui voulait se convertir au catholicisme. Il réclament le châtiment des hérétiques.

Personne ne mène d'enquête afin de savoir si Marc Antoine avait vraiment l'intention de se convertir. Il est déclaré martyr et enterré selon le rite catholique, son cercueil escorté par 40 prêtres pénitents blancs et au milieu d'une foule immense.

Le 18 novembre 1761, les capitouls affirment que Jean, Anne-Rose, Pierre Calas, Jeanne Viguière la servante, et Gaubert Lavaysse sont coupables. On décide de soumettre à la torture Jean Calas, sa femme et son fils Pierre, et d'infliger la question à Gaubert Lavaysse et à Jeanne Viguière.

Ils font appel devant le parlement de Toulouse.

Le 9 mars 1762, sur les conclusions du procureur général Riquet de Bonrepos, par 8 voix sur 13, le parlement condamne au supplice Jean Calas. Exécution faite le 10 mars, Jean Calas meurt roué, place Saint-Georges, en proclamant son innocence. Son corps est brûlé sur un bûcher et les cendres jetées au vent.

Le 18 mars 1762, Pierre est banni, sa mère, Jeanne Viguière et Lavaisse sont acquittés, les deux filles Calas enfermées dans des couvents. Les biens de la famille sont confisqués.

Le 14 avril 1763 Antoine Louis présente publiquement Mémoire sur une question anatomique relative à la jurisprudence, dans lequel on établit les principes pour distinguer à l'inspection d'un corps trouvé pendu le signe du suicide d'avec ceux de l'assassinat.

Calas et sa famille sont définitivement réhabilités en 1765, par une assemblée de 80 juges et par le conseil du roi.

Le roi accorde à la famille une pension de 36 000 livres.

Voltaire fut ainsi le premier écrivain français à s'engager publiquement dans une affaire judiciaire. Son Traité sur la tolérance a porté ses fruits, car Jean Calas fut réhabilité.

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