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"Une voix pour le peuple"
Je tente de créer une association pour changer la face du monde. On peut y arriver. N'hésitez pas à voir son but et à donner vos idées : Une voix pour le peuple

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 22:01

Les médecins maudits de l’armée japonaise

En Mandchourie, à partir de 1931, une unité spéciale des troupes japonaises met sur pied un centre d’expérimentation sur l’utilisation militaire de l’arme bactériologique.

Dans le plus grand secret, deux ans plus tard, une équipe dirigée par le médecin Shiro Ishii commence à utiliser des cobayes humains pour des expériences.

Le secret a été gardé pendant longtemps, y compris par les Etats-Unis. Au total, entre 1933 et 1945, 3 000 personnes environ sont mortes dans ce laboratoire de l’horreur, nommé « unité 731 ».

L’unité 731

C’est récemment seulement que l’ampleur et l’horreur des expériences menées ont été révélées. Les agissements de cette équipe de « savants » pervers n’ont d’égal que ceux des médecins nazis dans les camps de concentration.

Le laboratoire de la mort est installé dans l’Etat du Mandchoukuo, à Pingfan, au sud de Harbin. Son objectif principal est la mise au point d’une arme bactériologique. A cet effet, un énorme complexe de 150 bâtiments est construit.

Au plus fort de son activité, à partir de 1938, le complexe regroupe des milliers de collaborateurs. Leur objectif principal est de mettre au point les armes bactériologiques les plus meurtrières.

Dans un des bâtiments, le « bloc Rô », les chercheurs font des expériences sur des êtres humains.

Harbin est une ville qui constitue la source de recrutement des victimes. Soldats chinois, intellectuels ou toute personne soupçonnée d’agitation deviennent les victimes des expérimentations japonaises.

Le général Shiro Ishii, bactériologiste et responsable de l'unité 731

Mais, on sait que des soldats Américains, Australiens, Néo-Zélandais et Anglais, incarcérés dans le camp de Moukden, à 500 km de Pingfan ont également été victimes de ces savants fous.

Des envoyés délégués par les médecins ont soumis les soldats à la contagion de différentes souches bactériennes. Tous les cadavres ont été systématiquement autopsiés et les résultats envoyés à l’unité 731.

Les cobayes humains

Lorsque les prisonniers arrivent dans le bloc Rô, c’est pour ne plus en sortir vivants. Dès leur arrivée, ils deviennent des « marutas » c’est-à-dire des « bouts de bois ». Cela signifie que l’on ne leur reconnaît plus aucune humanité. Ce ne sont que des objets à qui l’on peut faire subir les pires atrocités.

Et l’imagination sadique des savants japonais est sans limite. Tout est bon pour améliorer les armes bactériologiques et renforcer la résistance des soldats japonais 

Des souches sélectionnées de maladie, peste, choléra, dysenterie, typhus, sont inoculées sur des individus sains.

Après quoi, on regarde leurs effets et leur évolution. Quand un patient survit à un premier virus, un deuxième lui est injecté. Et cela continue jusqu’à la mort dans les pires souffrances.

Des bombes à la gangrène, du cyanure, différents gaz sont alternativement essayés, sous prétexte d’étudier la durée et les formes de l’agonie.

Les effets du froid intéressent également beaucoup les japonais. On laisse des prisonniers geler littéralement dans l’hiver mandchou, puis on tente de réchauffer leurs membres en observant la rapidité de la nécrose de ceux-ci.

La résistance humaine est également testée : combien de temps faut-il pour qu’un être humain meurt, privé de sommeil ou de faim ou de déshydratation ?

Certaines expériences ne peuvent être légitimées par aucune rationalité scientifique. Ce sont l’œuvre d’esprits sadiques et malades :

* Greffes d’animaux sur des corps humains

* Exposition prolongée aux rayons X

* Exposition à une surpression atmosphérique

* Vivisection

* Corps bouillis vifs

La fin du cauchemar

En 1944, alors que les troupes américaines avancent dans le Pacifique, l’unité 731 est prête à fournir un grand nombre d’armes bactériologiques. Pourtant, l’état-major nippon ne donne pas l’ordre de les utiliser.

Après la destruction d’Hiroshima, en août 1945, et l’invasion de la Mandchourie par les troupes soviétiques, le laboratoire est déserté.

Mais, auparavant, tous les prisonniers encore vivants sont exécutés. Les cadavres sont incinérés, les bâtiments détruits. Les familles des scientifiques sont déplacées et les savants fuient au Japon.

Ainsi, toute trace compromettante est effacée et le silence est observé pendant de longues années sur la demande même des autorités japonaises.

Les Etats-Unis acceptent d’oublier cette barbarie en échange de rapports normalisés. Aucun procès n’eut lieu et contrairement aux médecins nazis, ces savants japonais ne durent jamais répondre de leurs actes.

Mais, à l’aube de leur vie, des anciens de l’unité 731, comme le lieutenant-colonel Toshihide, ont décidé de se décharger de leur fardeau.

Des témoignages ont été recueillis dans « La guerre bactériologique », de P.Williams et D.Wallace, un ouvrage de référence publié aux éditions Albin Michel.

Bibliographie principale

La Mémoire de l'humanité. Editions Larousse 1994. La guerre bactériologique P.Williams et D.Wallace. Editions Albin Michel 1990

Saadane

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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 09:37

La période s’étendant de la fin de la première guerre mondiale à l’installation d’Hitler au pouvoir a été marquée en Allemagne par les exactions d’un certain nombre de tueurs en série, dont le célèbre boucher d’Hannövre : Fritz Haarmann, particulièrement sadique.

Ces « serial killers » allemands , caractérisés par un penchant pour la nécrophilie, le cannibalisme ou l’hématophagie, ont conservé un visage dans l’histoire : celui de Peter Kürten, alias le « Vampire de Düsseldorf ».

S'il exista jamais un assassin digne de mériter son surnom , ce fut ce bien « Vampire de Düsseldorf ». Il est de coutume, en effet, de traiter de vampire tout criminel un tant soit peu sanglant. Mais le cas de Peter Kürten est l’un des rares, avec celui de Richard Chase, où cette appelation se révèle exacte.

En effet comme nous le verrons plus bas, Kürten avoua réellement aimer le sang.

Le « Vampire de Düsseldorf » est un des cas les plus représentatifs de ce sadisme que traduit le goût pour le sang. En réalité, peu de criminels sadiques vont effectivement jusqu'à boire le sang de leurs victimes, ce qui rend les « vampires » assez rares en criminologie. Et ce qui rend d’autant plus passionnante, à mon sens, l’étude de ce cas.

Contrairement à Chase, Kürten ne pouvait résister à donner une certaine publicité à ses crimes : il ne put s’empêcher, pour son dernier crime ( qui sera relaté à la fin ) d’adresser aux parents de sa jeune victime ( une fillette de 5 ans) un message plein de cynisme et de morgue qu’il signa par « le Vampire de Düsseldorf ».

Peter Kürten est né en 1883 à Mûlheim-sur-le-Rhin, dans une famille très pauvre de 13 enfants, vivant entassés dans une seule pièce. Le père était amoral et violent. Un alcoolique notoire qui frappait violemment sa femme et ses enfants. Selon la déclaration qu’il fit de son enfance au cours de son procès, Peter indiqua qu’un jour, son père, pour le punir, l’avait jeté dans la fosse d’aisances et lui avait maintenu la tête dedans en lui donnant en même temps des coups de bâtons. Le père viola également une de ses filles.

Comme beaucoup de mères dans son cas, Mme Kürten se montra d’une grande passivité, se contentant toute sa vie d’encaisser les coups.

Pour noicir ce tableau déjà sombre, le jeune Peter fit la connaissance d’un employé de la fourrière qui lui apprit à torturer les malheureuses bêtes capturées et l’initia également à des actes de bestialité, déployant déjà son énorme appétit sexuel.

Ne pouvant plus supporter l’atmosphère oppressante qui régnait chez lui, le jeune Peter finit par s’enfuir et vécut de rapines et d’escroqueries, ce qui l’entraina plusieurs fois en prison.

A 46 ans , Peter Kürten n’avait rien d’un monstre assoiffé de sang. Au contraire. Bien habillé, c’était un homme discret et qui parlait d’une voix douce. Pourtant Kürten était bien connu des services de police et de la justice. Il passa la plus grande partie des années 1900 à 1921 en prison pour vols, escroqueries, désertion de l’armée allemande lors de la première guerre mondiale et incendies volontaires (comme nous le verrons dans un paragraphe consacré à ses « déviances », Kürten était également pyromane à ses heures perdues).

En 1913 , Kürten attaqua des inconnus, en pleine rue, en les frappant à coups de hache. Le sang qui jaillissait des blessures de ses victimes lui procurant des sensation intenses.

Après sa libération, il épousa une ancienne prostituée qui avait été condamné à 5 ans de prison pour avoir tué un homme. Cette relation se révéla stable, et Mm Kürten n’eut jamais à se plaindre physiquement de son mari, avec qui elle eut des rapports sexuels normaux.

Kürten mena donc en « apparence » une vie paisible.

En 1925 , le couple s’installa à Düsseldorf où Kürten laissa libre cours à ses fantasmes monstrueux. Il commit diverses agressions, étranglant des femmes jusqu'à ce qu’elles s’évanouissent , allumant des incendies... Mais c’est en février 1929 qu’il commença à tuer.

A partir du 24 août 1929, pendant 1 an et demi, Düsseldorf allait connaître une vague de terreur !

Je ne vais pas faire ici une énumération de détails glauques sur ses crimes sanglants, mais plutôt tenter de décrire son sadisme et ses déviances. Néanmoins, pour ceux que cela intéresserait, j’ai ajouté à la fin de cette page un paragraphe avec quelques détails sur deux de ses crimes qui ont retenu mon attention ainsi que l’une des lettres qu’il envoya aux parents d’une de ses victimes.

Peter Kürten possédait en lui plusieurs caractéristiques relevées chez un certain nombre de serial killers actuels, et systématisées par les enquêteurs du FBI. Comme il l’avoua lors de son procès, Kürten aimait réellement le sang et en bu a plusieurs reprises. Il déclara ainsi lors de son procès, répondant à une des questions du président qui lui demandait d’où lui venait ce goût pour le sang et quel plaisir il en retirait :

« Ce qui importe pour moi (...), c’est de faire une blessure afin de goûter le sang, d’en sentir le parfum et d’en entendre le bruit ; car le sang qui jaillit produit un murmure ; il ne saurait se comparer à aucun autre bruit. Et puis , cette chaleur qui vous remplit lorsque vous vous en désaltérez, c’est quelque chose d’inexplicable, qui me donne un vertigineux bonheur... ».

Comme un plus de 50% des tueurs en série et détraqués sexuels à l’adolescence, et 28% à l’âge adultes (d’après certaines statistiques), Peter Kürten était pyromane : la seule vue des flammes le plongeait en effet dans un intense état d’excitation.

Il devait d’ailleurs déclarer lors de l'un de ses interrogatoires qu’il éprouvait « du plaisir devant le rougeoiement du feu, les appels à l’aide. Cela me procurait tellement de plaisir que j’en tirais une satisfaction sexuelle ».

Après son arrestation , Kürten fut examiné par des psychiatres et se prêta fort obligeamment à leurs tests et à leur questions. Il ressort de cette étude que Kürten était un psychopathe à tendance narcissique dont les désirs passaient avant tout. Il revivait sans cesse les scènes de ses sinistres exploits et était totalement dépourvu de remords : « Je n’ai pas de remords. Quant à savoir si le souvenir de mes actes me fait honte, je vais vous dire : repenser à tous les détails n’est pas du tout déplaisant. J’aime plutôt ça ».

On le décrivit comme « le roi des pervers sexuels ». La domination des autres, l’infliction des souffrances, la satisfaction de ses désirs sexuels sont les seules choses qui comptaient pour lui. Il ne pouvait ainsi atteindre l’orgasme qu’en pensant et réalisant des actes de violence. L’un des médecins, le docteur Karl Berg écrira : « Parmi les sadiques les plus dangereux sont les véritables meurtriers sexuels et ceux-ci, constate-t-on, procèdent suivant une méthode qu’ils se sont prescrite (…). La caractéristique du criminel sadique (…) est qu’il commet ses méfaits toujours par la même méthode. Rien ne fait dévier le criminel de son modus operandi habituel même s’il se rend compte que continuer à le suivre finira par l’entraîner à sa perte. »

Mais Berg remarque avec justesse que Kürten différait un peu de ce type idéal du fait qu’il employait des méthodes différentes pour tuer : strangulation, marteau, poignard. Il agissait ainsi pour minimiser les risques de se faire appréhender. On remarque néanmoins que toutes ses victimes étaient horriblement mutilées : lèvres fendues, oreilles tranchées, certaines énucléées… ainsi que les tempes défoncées. Ce qui allait d'ailleurs devenir sa «signature ».

Kürten essaya quelque fois, pour justifier ses actes, de faire passer sa violence comme une rébellion contre l’ordre social et l’injustice en général. Il s’était d’ailleurs souvent imaginé en héros national, fêté par tous et porté en triomphe, pour avoir arrêté le … « vampire de Düsseldorf » ( ! ). Mais la plupart du temps, il reconnaissait que ses actes étaient uniquement dictés par l’assouvissement de ses désirs sexuels et sadiques.

A la fin de l’année 1929, Kürten stoppa sa série de meurtres après celui de la petite Gertrud Alberman. Mais il continua en revanche ses agressions. En fait, il fut appréhendé d’une manière totalement fortuite et qui ne devait rien au zèle déployé par les enquêteurs, qui comme dans le cas de Jeffrey Dahmer furent violemment critiqué. C’est une lettre égarée qui allait être la cause de son arrestation.

Il fut arrêté sans opposer la moindre résistance et avoua rapidement ses meurtres. Neuf meurtres lui furent attribués mais il semble qu’il en ait commis beaucoup plus (seize, en fait).

La fin du « Vampire »

Son procès s’ouvrit le 13 avril 1931 et dura 10 jours. Comme dans beaucoup de cas semblables, son avocat plaida la démence.

Selon les experts psychiatriques, Kürten n’était pas fou et savait parfaitment faire la différence entre le bien et le mal. Il fut reconnu coupable de neuf meurtres et condamné neuf fois à mort et à quinze ans de prison (!). Sa demande de grâce fut refusée.

Mais une partie de l’Allemagne libérale de la République de Weimar fut affectée par cette sentence de mort, même s’appliquant à un criminel aussi odieux. Il y eut une grande vague de protestation et Kürten reçut étrangement de nombreuses lettres de soutient. Kürten écrivit la veille de son exécution une lettre aux parents de chacune de ses victimes.

Sa première lettre fut pour les parents de la petite Rosa Ohliger : « Je suis prêt à expier, demain matin, j’aurai expié. Le sang qui s’écoulera de ma tête tranchée me lavera de mes crimes et vous donnera réparation. Alors ne me refusez pas votre pardon. Vous que j’ai si cruellement meurtris, que j’ai plongé, je le sais maintenant, dans le gouffre sans fond de la douleur, je vous en supplie au nom de Dieu, avec mon sang et mes larmes, ne me refusez pas le secours de vos prières ! Mon âme en a besoin pour attendrir la colère de Dieu. Je suis chrétien comme vous et comme vous je paraîtrai devant mon Créateur. Il se souviendra de mes forfaits, il se souviendra aussi des pieuses instances que vous aurez faites pour moi, votre bourreau ».

Peter Kürten était probablement honnête lorsqu’il écrivit ses lettres pour demander le pardon aux parents de ses victimes mais on peut lire aussi, entre les lignes, ses propres angoisses et sa volonté de trouver du soutient jusque chez ceux qu’il avait meurtris afin que leurs prières se joignent aux siennes !

Il fut exécuté le 2 juillet, au petit jour.

On dit qu’il se montra satisfait à l’idée « d’entendre le sang jaillir de son cou ».

Quelques uns de ses crimes

Une de ses victimes s’appelait Maria Hahn. Domestique, elle avait été licenciée par ses patrons et, pour se consoler, avait été danser dans une guinguette. C’est là qu’elle rencontra son assassin. Kürten l’enterra près du Rhin, où il aimait se promener, mais revint le jour suivant et exhuma le corps de terre. Son intention première était d’accrocher le cadavre à un arbre et de le crucifier pour attirer le regard des promeneurs mais l’entreprise s’avéra difficile. Il abandonna cette idée et l’enterra de nouveau un peu plus loin.

Son dernier crime fut celui d’une petite fille de cinq ans, Gertrude Albermann. Il la viola et lui porta pas moins de trente-six coups de couteau ( l’enfant fut aussi énuclée) . La fillette ayant disparu, et personne ne sachant où elle se trouvait, Kürten ne put s’empêcher d’écrire aux parents et de leur adresser un message, signé « Le Vampire de Düsseldorf », annoçant pour bientôt une lettre qui se révéla pleine de cynisme et de morgue :

« Mais alors que je cherchais cette victime, la petite Gertrud croisa mon chemin … Sachez, Madame, que j’ai toujours détesté les petites filles, et souvent dans mes rêves, je les vois telles qu’elles sont réellement : cruelles, perverses, sous les jolis visages. Il était près de quatre heures et le ciel déjà très bas dispensait une obscurité favorable. J’offris des bonbons à votre fille, puis proposant de la raccompagner jusqu'à sa demeure je l’entraînai dans un parc, à l’écart des lieux trop fréquentés. Je crois, Madame, pouvoir dire sans vanité que les derniers instants de votre enfant furent des plus agréables. Quelle enfant peut en effet se vanter d’avoir connu les plaisirs de la chair à cinq ans ? Oui, Madame, votre fille prit beaucoup de plaisir à nos rapports, plusieurs fois elle m’incita à recommencer, et ce avec le charme et la persuasion d’une vraie femme. C’est alors que je me rendis compte de mon erreur. Je devais sauver cette enfant possédée par le vice malgré son jeune âge. Le Diable lui-même l’habitait ! Et il ne me fallut pas moins de trente coups de poignards pour faire fuir le démon. De plus, ayant lu que le malin habitait parfois les cadavres, je décidai au nom de la grande révolution de nos amis d’outre-Rhin de décapiter votre enfant pour que le mal ne puisse plus la torturer par delà la mort.

Sachez, Madame, que je n’attends rien de vous sinon un peu de reconnaissance, car sans moi, qui peut dire à quels excès ne se serait pas livrée Gertrud !

Mes respectueux hommages,

« Le Vampire de Düsseldorf

Saadane

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 08:26

Entre 1980 et 1987, au moins 8 jeunes gens disparaissent à proximité du camp militaire de Mourmelon. La lenteur et les incertitudes de l'enquête ont marqué les esprits. Avec le procès d'Outreau, l'affaire des disparus de Mourmelon reste, aujourd'hui, l'un des exemples les plus médiatisés de manquements de la justice française.

Résumé des faits

Le fait qu'une majorité des disparus soient des appelés du contingent, accusés de désertion, a retardé le démarrage d'une enquête sérieuse. La complexité de l'affaire, la dispersion et l'insuffisance des moyens (au moins 11 juges d'instruction), des fautes et des négligences (pertes de scellés, expertises inutiles ou mal faites) ont rendu l'instruction extrêmement longue et chaotique.

23 ans après la première disparition, Pierre Chanal est finalement renvoyé devant la cour d'assises de la Marne pour 3 disparitions. 5 non-lieux ont été prononcés pour les disparitions les plus anciennes, faute de preuves suffisantes.

Le suicide de l'accusé, au premier jour de son procès d'assises, alors qu'il est sous la surveillance de l'administration judiciaire, entraîne la fin de l'action publique et enlève tout espoir de connaître la vérité sur les disparitions.

L'État français a finalement été condamné pour faute lourde en janvier 2005. Le jugement stigmatise « l'inaptitude du service public de la justice à remplir sa mission » car une « série de fautes » commises par les juges d'instruction et les enquêteurs « ont ralenti l'instruction des différentes affaires de disparitions inquiétantes » et ont conduit « à ce que demeurent inconnues les circonstances de l'enlèvement et du décès de plusieurs victimes ».

Les huit disparus

4 janvier 1980 : Patrick Dubois, affecté au 4e régiment de chars de combat à Mourmelon, disparaît. Une procédure en désertion est ouverte.

20 février 1981 : Disparition de Serge Havet, affecté au 3e régiment d'artillerie à Mailly, alors qu'il se rendait en permission dans sa famille.

7 août 1981 : Manuel Carvalho, affecté au 4e régiment de Dragons à Mourmelon, s'en va en week-end et disparaît.

20 août 1981 : Pascal Sergent, affecté au 503e régiment de chars de combat à Mourmelon, part en permission et ne revient jamais.

30 septembre 1982 : Olivier Donner, affecté au 503e régiment de chars de combat de Mourmelon, disparaît.

23 août 1985 : Patrice Denis, un civil qui se rendait au camp de Mourmelon, disparaît.

30 avril 1987 : Patrick Gache, affecté au 4e régiment de Dragons de Mourmelon, quitte le camp pour ne plus jamais y revenir.

8 août 1987 : Découverte du cadavre de Trevor O'Keeffe, auto-stoppeur irlandais, à Alaincourt dans l'Aisne, tué à l'aide d'un lacet étrangleur.

Historique détaillé de l'instruction de l'affaire

31 octobre 1982 : Découverte du cadavre d'Olivier Donner, ce qui entraînera l'ouverture d'une information judiciaire à Troyes. On commence à évoquer l'existence d'un tueur en série dans la région.

2 août 1984 : À défaut d'autres disparitions, les dossiers Dubois, Havet, Sergent et Donner sont clos par la justice française.

27 août 1985 : Ouverture d'une information judiciaire pour « séquestration » de Patrice Denis auprès d'un juge de Châlons-en-Champagne.

août 1986 : l'adjudant-chef Pierre Chanal est muté à Fontainebleau. Il continue à se rendre régulièrement au para-club de Mourmelon

13 août 1987 : Ouverture d'une information judiciaire dans l'affaire O'Keefe à Saint-Quentin.

9 août 1988 : Arrestation près de Mâcon de Pierre Chanal qui séquestrait un auto-stoppeur hongrois, Palazs Falvay, dans son combi Volkswagen. Le jeune homme dit avoir subi des sévices sexuels.

11 août 1988 : Pierre Chanal est mis en examen et écroué dans ce dossier.

23 octobre 1990 : La cour d'assises de Saône-et-Loire condamne Pierre Chanal à dix ans de réclusion criminelle pour viols, attentats à la pudeur et séquestration du jeune Hongrois.

7 février 1992 : Ordonnance de jonction des dossiers Dubois, Havet, Carvalho, Sergent, Denis et Gache qui présentent des similitudes.

30 juin 1993 : Un juge d'instruction de Châlons-en-Champagne procède à la mise en examen de Pierre Chanal pour séquestrations et assassinats dans les dossiers Dubois, Havet, Carvalho, Sergent, Denis et Gache avec mise en détention provisoire.

13 septembre 1994 : Le juge de Troyes se dessaisit de l'enquête sur la mort d'Olivier, donné au profit de son collègue de Châlons-en-Champagne.

28 novembre 1994 : Mise en examen de Pierre Chanal pour le meurtre de Trevor O'Keefe. Le juge de Saint-Quentin se dessaisira ensuite au profit de son collègue de Châlons-en-Champagne.

16 juin 1995 : Libération de Pierre Chanal.

10 août 2001 : Le magistrat instructeur ordonne le renvoi de Pierre Chanal devant la cour d'assises de la Marne pour les séquestrations et les assassinats de Patrice Denis, Patrick Gache et Trevor O'Keefe. Il lui accorde un non-lieu dans les dossiers de Patrick Dubois, Serge Havet, Manuel Carvalho, Pascal Sergent et Olivier Donner.

Juin 2002 : Eroline O'Keeffe, la mère de l'auto-stoppeur irlandais étranglé, assigne l'État en justice pour les manquements et erreurs de l'enquête.

5 juillet 2002 : La cour d'appel de Reims renvoie Pierre Chanal devant les assises pour « séquestration et meurtre avec préméditation » de trois des disparus.

12 mai 2003 : Pierre Chanal tente de mettre fin à ses jours, à la veille de l'ouverture de son procès à Reims. Ouverture du procès le 13 en l'absence de l'accusé. La cour lui donne une semaine pour comparaître et le place en détention. En raison de l'état de santé de l'accusé, le procès est finalement reporté au mois d'octobre.

11 juin 2003 : Pierre Chanal est placé d'office à l'hôpital psychiatrique de Villejuif (Val-de-Marne) qu'il quittera fin juin.

5 juillet 2003 : Pierre Chanal entame une grève de la faim à la maison d'arrêt de Fresnes.

14 octobre 2003 : Deuxième ouverture du procès devant la cour d'assises de la Marne à Reims.

15 octobre 2003 : Suicide de Pierre Chanal, qui met fin au procès.

Après le procès

16 octobre 2003 : Premier courrier envoyé à Dominique Perben, ministre de la Justice, pour demander une enquête sur l'ensemble de l'instruction de l'affaire.

24 mars 2004 : Les avocats des familles des sept disparus français se joignent à la plainte de Mme O'Keeffe contre l'État, suivis le lendemain par les parents de deux jeunes hommes disparus en 1975 et 1977 du camp militaire de Valdahon (Doubs), où Pierre Chanal était instructeur.

31 mars 2004 : Nicole Guedj est nommée Secrétaire d'État aux droits des victimes.

26 janvier 2005 : L'État est condamné par le Tribunal de Grande Instance de Paris à indemniser les 36 membres des familles des disparus à hauteur de 25.000 euros chacun. Cette condamnation n'entraîne aucune réaction du ministre de la Justice Dominique Perben.

6 février 2006 : Le téléfilm L'Affaire Pierre Chanal est diffusé sur France 2.

24 août 2007 : France 3 revient sur l'affaire des disparus de Mourmelon avec l'émission "Affaires classées".

5 février 2008: Un programme tv italien, Real CSI, revient sur l'histoire de Pierre Chanal

Saadane

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 07:53

L'affaire Sacco et Vanzetti est le nom d'un scandale judiciaire survenu dans les années 1920 aux États-Unis, et dont les victimes furent les anarchistes d'origine italienne Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti.

Sacco (à droite) et Vanzetti (à gauche)

Contexte

Comme en Europe, les années 1919-1920 sont difficiles aux États-Unis : il faut reconvertir l'économie de guerre et faire face à l'inflation. La fin du dirigisme étatique mis en place en 1917 et la montée du syndicalisme provoquent de nombreuses grèves dans tout le pays. En 1919, on recense 4,1 millions de grévistes qui réclament de meilleurs salaires et une réduction du temps de travail. Les grèves dégénèrent en violences et donnent lieu à des affrontements dans plusieurs grandes villes, comme à Boston. L'année 1920 est marquée par de nombreux attentats anarchistes : les responsables politiques sont touchés, comme le maire de Seattle ou celui de Cleveland, chez lequel une bombe explose. Les bureaux de la banque Morgan à Wall Street sont soufflés par un attentat qui fait 38 morts et 200 blessés. Les autorités prennent des mesures de répression contre les anarchistes mais aussi contre les communistes et les socialistes américains. Certains sont emprisonnés, d'autres contraints de s'exiler. L'opinion publique amalgame les grévistes, les étrangers et « les Rouges ». Elle craint les progrès du bolchévisme en Europe, le terrorisme de gauche et se méfie des immigrés récents qui parlent à peine l'anglais.

Début de l'affaire

Le 5 mai 1920, Sacco et Vanzetti sont arrêtés ; ils sont soupçonnés d'avoir commis deux braquages (le 24 décembre 1919 à Bridgewater et le 15 avril 1920 à South Braintree où deux convoyeurs sont tués).

Condamnation

Le 16 août 1920, Vanzetti seul est condamné pour le premier braquage à 15 ans de prison. Le second procès qui se clôt le 14 juillet 1921 les condamne tous les deux à la peine capitale pour les crimes de South Braintree, dans la banlieue de Boston, malgré le manque de preuves formelles. Des comités de défense se mettent en place dans le monde entier pour sensibiliser l'opinion sur cette injustice : le dictateur italien Benito Mussolini prend même leur défense. Comme Sacco en 1923, Vanzetti est placé début 1925 en hôpital psychiatrique. Le 12 mai 1926, leur condamnation à mort est confirmée. Le 26 mai, un bandit dénommé Madeiros, cependant déjà condamné à mort dans une autre affaire, avoue de sa prison être l'auteur du braquage de South Braintree, mais le juge Thayer, qui n'aimait ni les Italiens, ni les anarchistes, refuse de rouvrir le dossier. Malgré une mobilisation internationale intense et le report à plusieurs reprises de l'exécution, Nicola Sacco, Bartolomeo Vanzetti et Celestino Madeiros sont exécutés par chaise électrique dans la nuit du 22 au 23 août 1927, suscitant une immense réprobation.

Le 23 août 1977, exactement 50 ans après, le gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis absout les deux hommes, et déclare que « tous les déshonneurs devaient être enlevés de leurs noms pour toujours ».

Culture populaire

La chanson Here's to you de Joan Baez (musique de Ennio Morricone) leur est dédiée. Elle reprend les mots de Vanzetti au juge Thayer (cf ci-dessous) : « Heres to you Nicola and Bart/ Rest forever here in our hearts/ The last and final moment is yours/ That agony is your triumph ».

Le film Sacco et Vanzetti réalisé par Giuliano Montaldo retrace leur histoire. Bien que toutefois, le film ne soit jamais sorti en France au format VHS ou DVD.

Louis Aragon consacre un poème à Sacco et Vanzetti, intitulé "Sur le port de Dieppe" qui narre la déception d'Aragon après une manifestation de soutien à Sacco et Vanzetti à Dieppe ne rassemblant que trop peu de personnes.

Citation

Vanzetti, condamné avec Sacco à l’électrocution, répond le 9 avril 1927 au juge Thayer :

« Si cette chose n’était pas arrivée, j’aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J’aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté. Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute notre vie, nous n’aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien. Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d’un bon cordonnier et d’un pauvre vendeur de poissons, c’est cela qui est tout ! Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe. »

Saadane

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 08:48

L'affaire Christian Ranucci est le procès médiatisé de Christian Ranucci (6 avril 1954, Avignon - 28 juillet 1976, Marseille) condamné à mort et exécuté pour le meurtre d'une fillette, Marie-Dolorès Rambla. Il est le premier condamné à mort guillotiné en France sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing et l'antépénultième en France (et non le dernier comme cela est souvent mentionné par la presse). Il fut toutefois le dernier condamné à mort à être exécuté par le bourreau André Obrecht.

Chronologie de l'affaire

Marie-Dolorès, huit ans, est enlevée devant chez elle, le 3 juin 1974 à Marseille, alors qu'elle joue avec son petit frère Jean. Un homme ayant abordé les deux enfants, entre 11h05 et 11h15, en leur faisant croire qu'il cherchait son chien perdu parvient à faire monter la petite fille à bord de son véhicule. Une partie des partisans de l'innocence de Ranucci tiennent pour acquis que le ravisseur de la fillette a utilisé une Simca 1100 grise, se fondant sur le témoignage recueilli par un journaliste auprès du frère de la victime, à l'époque âgé de six ans (les PV de la police retenant par contre que l'enfant a été incapable d'identifier le véhicule à partir de photos), et sur le témoignage d'un tôlier mécanicien témoin vraisemblable de l'enlèvement, mais non indépendant du premier puisque postérieur à l'information diffusée par les médias de l'identification (vraie ou fausse) d'une Simca 1100 par le garçon ; la qualité de mécanicien du témoin est souvent avancée par les partisans de l'innocence comme une preuve de la qualité de ce témoignage. A contrario, l'enlèvement s'est fait sans violence et la scène a pu apparaître d'une telle banalité que l'identification de tel ou tel véhicule ne peut être tenue pour certaine.

Entre 12h15 et 12h30 Christian Ranucci est impliqué dans un accident de la circulation à bord de sa Peugeot 304 coupé, au carrefour dit "La Pomme" formé par la RN 8bis et la RN 96 à 20km de Marseille, accident à la suite duquel il prend la fuite. Interrogé après son arrestation à propos de cet accident, il nie à plusieurs reprises être venu de Marseille. Dans le Récapitulatif qu'il écrit après sa condamnation, il revendique au contraire être venu de Marseille. Cette variation dans ses déclarations a été expliquée par Ranucci, qui disait craindre pour son permis de conduire car il avait passé la soirée précédente à boire dans le quartier de l'Opéra à Marseille. Sa présence à Marseille la veille du meurtre a d'ailleurs été confirmé par un PV. Les époux Aubert arrivent sur les lieux et le poursuivent pour relever le numéro d'immatriculation de la 304 coupé — ce qui permet son identification —, ils dirent avoir aperçu un personnage gravir un talus chargé d'un « paquet assez volumineux » selon leurs premières déclarations, faites par téléphone auprès de la gendarmerie. Leurs premières déclarations concernaient un simple délit de fuite d'un chauffard qui n'avait causé qu'un banal accident matériel. Une des difficultés d'interprétation de leurs témoignages vient du fait qu'on ne dispose que d'un PV, établi deux jours plus tard, après découverte du corps de la fillette, et reconstituant leurs entretiens téléphoniques avec les gendarmes. De ce fait, leur témoignage est souvent considéré comme ayant beaucoup varié.

Un rapprochement est ensuite fait entre l'homme et l'affaire de la petite disparue. Plusieurs battues de gendarmerie ont été effectuées avant de retrouver le corps de la fillette à proximité de l'endroit où les Aubert(les Aubert n'ont indiqué aucun endroit) ont vu la voiture de Ranucci arrêtée.

Un pull-over rouge a été retrouvé dans la galerie d'une champignonnière, où Ranucci s'était caché pendant plusieurs heures, lors d'une fouille par les gendarmes. Or un homme avec un pull-over rouge a eu des gestes obscènes envers une petite fille quelques jours plus tôt, cet homme n'a pas été reconnu comme étant Christian Ranucci et n'a jamais été identifié.

Le 5 juin, Christian Ranucci est interpellé à son domicile et placé en garde à vue, il passe aux aveux dix-sept heures plus tard. Il est ensuite déféré devant la juge d'instruction, à qui il réitère ses aveux à l'occasion de sa première comparution. Il indique vaguement un emplacement où est retrouvé un couteau (qui n'a pas été formellement identifié comme arme du crime, le seul élément de police scientifique disponible étant le groupe du sang présent sur le couteau, groupe A, commun à la fillette). Jusqu'à son procès, Ranucci confirme qu'il s'agit bien de son couteau. L'un de ses avocats a rapporté que quelques jours avant le procès, il lui a confirmé qu'il s'agissait de son couteau. Ce couteau a été retrouvé par les gendarmes, utilisant un détecteur à métaux, après une heure et cinquante-cinq minutes de recherches, au milieu d'un immense tas de fumier.

Les éléments à charge sont accablants: Ranucci a les avant-bras couverts de petites griffures, or le corps de la victime a été découvert masqué par des argelas (arbustes très piquants). Le pantalon de Ranucci, qui est différent de celui du ravisseur, est taché de sang du même groupe que celui de Marie-Dolorès.

Quelques éléments, qualifiés de troublants par les défenseurs de Ranucci, apparaissent cependant dans l'affaire :

1. Aucune trace de l'enfant n'a été découverte dans la voiture de C. Ranucci

2. Le ravisseur décrit par le frère de la victime n'est pas habillée de la même façon que C. Ranucci

3. L'heure du crime n'a pas été établie suite à l'autopsie

4. Le frère de la victime (âgé de six ans) ne le reconnaît pas comme étant « l'homme au chien perdu », le garagiste non plus, tout comme sa voiture qui ne correspond pas au modèle décrit précédemment mais qui lui ressemble fortement (la Simca 1100 décrite par le garagiste), et le frère ne reconnaît pas la Peugeot 304 coupé appartenant à Christian Ranucci comme étant la voiture avec laquelle est arrivé l'homme qui a enlevé sa sœur, mais il a vu une Simca de type Chrysler ;

5. Le pull-over rouge, trop grand, ne semble pas lui appartenir. De plus, sa mère a indiqué aux policiers que Christian détestait le rouge, chose controversée certes car après la fouille du domicile de Christian Ranucci, aucun vêtement de couleur rouge ne fut retrouvé, mais les sièges de sa Peugeot étaient rouge vifs ;

6. Les époux Aubert n'ont cessé de modifier leur témoignage. Selon ces témoignages, il serait au départ question d'un homme prenant la fuite avec « paquet assez volumineux » jusqu'à ce que ce « paquet assez volumineux » se transforme en enfant parlant d'une « voix fluette » ; les époux Aubert affirment avoir toujours parlé d'un enfant ;

7. Gilles Perrault, dans son livre Le Pull-over rouge, conteste la découverte du couteau : « Les recherches vont durer une heure cinquante-cinq. Presque deux heures pour découvrir le couteau dans un tas de fumier avec une "poêle à frire" exactement réglée [...] Ce qui demeure certain, quant au couteau, ce sont les extravagantes conditions dans lesquelles on l'a découvert, les deux heures passées à retrouver un objet dont on prétend savoir qu'il est enfoui dans un tas de fumier de quelques mètres carrés... [...] Détail tout à fait surprenant : le 6 juin à cinq heures et demie de l'après-midi, c'est-à-dire à l'heure exacte où commencent les recherches, l'inspecteur Porte mentionne par procès-verbal la réception d'un "couteau à cran d'arrêt de marque Virginia-Inox, à ouverture automatique, manche nacre" saisi par la brigade de gendarmerie de Gréasque le 5 juin, c'est-à-dire la veille ! » ;

8. Le tas de fumier est en fait immense, de plus il est truffé d'objets métalliques en tout genre (boîtes de conserves...).

9. Christian Ranucci a reconnu au cours de la reconstitution l'endroit précis où se trouvait le couteau ensanglanté (endroit indiqué par un bâton, et couteau non lié officiellement au crime ) et tout au long de l'instruction il a déclaré en être le propriétaire. Il n'a présenté aucun alibi au moment des faits ;

10. Par la suite, alors que le suspect est en prison, une femme rencontre sa mère Héloise Mathon et lui témoigne du fait que ses enfants ont été abordés dans la rue par un homme prétendant chercher un chien et correspondant physiquement à l'individu reconnu par le frère de la victime. La défense apprend qu'une confrontation avait eu lieu mais que, les plaignants n'ayant pas reconnu Christian Ranucci comme l'homme au pull-over rouge, la déposition n'avait pas été retenue au dossier. Maître Gilbert Collard suggèrera lors du procès qu'il s'agissait d'un faux témoin. Pourtant d'autres dépositions corroborant l'existence d'un satyre au pull-over rouge ont été écartées du dossier d'instruction, les victimes de ces satyres n'avaient pas identifié Christian Ranucci comme leur agresseur. Comme par malheur pour Ranucci, les dépositions arrivent mystérieusement à la dernière minute sur le bureau du réquisiteur, qui s'en servira pour corroborer la thèse des faux témoignages en précisant qu'une des dépositions indiquait que le pull-over était vert. Or les témoins de la défense au procès avaient bel et bien parlé d'un pull-over rouge dans leur déposition.

Le 9 mars 1976, s'ouvre le procès de Ranucci à la cour d'assises d'Aix-en-Provence. Celui-ci est très médiatisé et engendre une polémique importante : une frange non négligeable de l'opinion publique, troublée par le récent assassinat du petit Philippe Bertrand par Patrick Henry et par l'arrestation de ce dernier le 17 février de la même année, réclame la mise à mort de Christian Ranucci.

En raison notamment de ses déclarations embrouillées, notamment celles sur son couteau, de son pantalon taché de sang et de son comportement agressif et aberrant à l'audience, il fut déclaré coupable et condamné à la peine capitale par 9 voix contre 3.

Le 17 juin 1976, la cour de cassation rejette le pourvoi en cassation formé par les avocats du condamné.

Le 26 juillet 1976, le président de la République Valéry Giscard d'Estaing refuse la demande de grâce. L'affaire de la disparition et du meurtre du petit Vincent (au Pradet) au lendemain de la demande de grâce a certainement influencé la décision.

Le 28 juillet 1976, à 4 heures 13 minutes, Christian Ranucci est guillotiné. Ses dernières paroles destinées à ses avocats ont été : « Réhabilitez-moi. ». À part ses avocats, aucun autre témoin de l'exécution ne les a entendues, il était blême et n'aurait plus dit un mot après son : « Négatif », prononcé à l'intention de l'aumônier, selon tous les autres témoins.

Christian Ranucci était-il vraiment coupable ? Trente ans après, malgré ou à cause du plaidoyer en sa faveur de Gilles Perrault, de nombreuses personnes doutent toujours de sa culpabilité. Certains jugent que la polémique autour de l'affaire Christian Ranucci aurait contribué à l'abolition de la peine de mort. Mais le parti socialiste et François Mitterrand étaient notoirement abolitionnistes même avant cette affaire, et nul doute qu'ils auraient aboli la peine de mort même si celle-ci n'avait pas été appliquée à Christian Ranucci.

Dans son discours plaidant pour l'abolition de la peine de mort du 17 septembre 1981, le Garde des Sceaux Robert Badinter mentionne Christian Ranucci en ces termes : « Christian Ranucci : je n'aurais garde d'insister, il y a trop d'interrogations qui se lèvent à son sujet, et ces seules interrogations suffisent pour toute conscience éprise de justice, à condamner la peine de mort. »

L'écrivain Gilles Perrault qui avait mis cette affaire en avant a été condamné pour diffamation envers les policiers en 2008. Il a estimé que ces derniers ont fait preuve de "légèreté et partialité" dans leurs investigations

Demandes de révision

Au moins trois demandes de révision du procès ont été rejetées, en 1979, 1987 et 1991.

Un dernier rebondissement ?

Selon le quotidien belge Le Soir du 19 janvier 2006, des enquêteurs belges auraient établi que Michel Fourniret, qui aime jouer au chat et à la souris avec les enquêteurs en les guidant vers le lieu de ses crimes, aurait admis avoir passé en 1974, année du meurtre de Marie-Dolorès Rambla, des vacances dans la région de Berre, près de Marseille, région dans laquelle s'est produit le drame qui valut sa condamnation à Ranucci.

Le quotidien Le Soir ajoute que Fourniret, qui était déjà connu à l'époque comme agresseur d'enfants, était, comme Ranucci, propriétaire d'une Peugeot 304 coupé (alors que le véhicule reconnu par le tôlier mécanicien témoin était une Simca 1100 grise). Selon la RTBF, la radio-télévision belge, le véhicule de Fourniret à l'époque aurait bien été une Peugeot 304. Cependant, l'information a été démentie le même jour par le procureur français de Charleville-Mézières, Francis Nachbar, en charge du dossier Fourniret : « En l'état actuel des investigations multiples menées en France sur les faits criminels commis par Michel Fourniret et de notre connaissance des enquêtes effectuées par les autorités judiciaires belges, aucun élément sérieux, le plus ténu soit-il, ne permet d'accréditer de telles informations ou rumeurs. »

D'autre part, selon le Nouvel Observateur, citant le quotidien régional « La Provence», Michel Fourniret aurait assisté au procès Ranucci, en mars 1976. La Provence affirme détenir des photographies d'archives de l'ouverture du procès à Aix-en-Provence sur lesquelles l'on peut reconnaître Michel Fourniret. L'identité judiciaire, après comparaison des photos, a conclu qu'il ne pouvait s'agir de Fourniret.

Saadane

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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 12:32
Nous sommes à quelques jours de Noël. Le 18 décembre pour être précis. La scène se passe à Bresles. Ou plutôt à l'hôpital puisque Noella, une jeune femme d'une trantaine d'année, va accoucher. Pourtant, un problème la tracasse : son fils Cyril de 16 ans, seul, chez eux. Cette mère célibataire sait qu'il pourrait faire les pires bêtises....

L'ado tourne mal
Cela fait déjà deux ou trois ans que Cyril se comporte comme un voyou dans la banlieue où ils vivent. Au début, ils vivaient dans une cité du Val d'Oise et Noelia mettait ça sur le dos des mauvaises fréquentations. Mais quand il se fait renvoyer une nouvelle fois du collège au printemps 2008, Noella prend des mesures radicales : déménager pour le couper de ses copains.

Nouveau renvoi de son nouveau collège.
A la nouvelle rentrée, la jeune femme et ses trois enfants s'installent à Bresles, près de Beauvais. Noella a même obtenu une coquette maison des services sociaux dans un quartier résidentiel. Un pavillon tout neuf. Sauf que la campagne ne change rien au comportement de Cyril. Non seulement il est resté en liaison avec ses copains (par facebook et portable) mais il semble plus enragé que d'habitude. Et il se fait rapidement virer de son nouveau collège.

Du haut de son mètre quatre vingt, il est plutôt grand et costaud. Il cultive même le genre "racaille" (cheveux bruns coupés à ras, baskets et sweat à capuche rabattue sur le visage). Il prend même l'ascendant sur certains jeunes du village. Ils sortent tous les soirs pour fumer des joints et chahuter. Les voisins protestent mais Cyril a toujours réponse à tout. Il les insulte et les menaces même du poing. Il a même un soir faire une remarque à une femme, lui balancé une poubelle dans son jardin, par dessus la haie.

Noella tente de le raisonner mais en vain. Il passe ses journées à ne rien faire et l'envoie promener sans ménagement. Il s'enferme pendant des heures et crie sur sa musique. La femme demande que Cyril soit suivi par un éducateur. Sans succès. Elle est même fatiguée et ne sait plus quoi faire.

Les voisins ont pitié de la famille.
Cyril n'est plus considéré comme un enfant mais comme un petit dur qui se dispute avec tous le monde. Il s'est battu dans la rue avec un autre jeune pour une histoire de fille. Les habitants du village l'évitent pour éviter les problèmes mais savent que ça finirat mal. Le problème c'est que personne ne porte plainte contre lui par peur des représailles et par pitié pour la mère. Ils comprennent même l'inquiétude de la mère quand elle part pour la maternité et qu'elle le laisse seul, livré à lui même. Il sort de plus en plus souvent avec ses amis.

Il est même remonté lorsqu'il apprend que Sébastien qu'il ne connait que de vue sort avec une ex petite amie d'un de ses copains. Il se déchaîne même contre eux et les traitent de tous les noms. Sébastien va s'empresser à aller rapporter toutes les ignominies que Cyril sur eux. Ce dernier est à l'opposé de Cyril. Sébastien se fait même remarquer dans l'équipe de hand ball locale. C'est un jeune homme calme, sans histoire, toujours à rendre service.

Malgré son expérience en maçonnerie, Sébastien ne parvient pas à trouver du travail. Il est même choqué lorsqu'il apprend toutes les méchanceté que dit Cyril sur lui et son couple. Le plus insupportable, c'est que Cyril le connaît à peine pour se permettre de les salir. Un dimanche, il rumine sa colère et il prend sa décision : s'expliquer avec Cyril malgré la mauivaise réputation qu'il traîne. Il se fait accompagner jusqu'au parc par la soeur de sa copine jusqu'au parc.

Le face à face
20H30. Ils sont tous les deux devant une maison. Sébastien sonne. Cyril, qui a appris l'accouchement de sa mère quelques heures plus tôt, se trouve chez lui. Puis, l'hsitoire diverge. Pour les uns, Cyril ouvre la porte. Pour les autres, Sébastien insiste et tambourine violemment. Quoiqu'il en soit, Cyril apparaît sur l'entrée avec un couteau. Ils se font face pendant quelques secondes mais personne ne sait ce qu'ils se disent. Mais Gina, la soeur de Sébastien, voit qu'une chose : un bras qui se lève, une lame, puis un hurlement. Son frère est frappé en pleine poitrine et s'effronde. Gina appelle les pompiers de son portable.

Les secours tentent de le raminer.
Les pompiers sont rapidement sur place. Pendant plusieurs heures, ils tentent de ranimer Sébastien. Mais, il est trop tard. La police arrive à convaincre Cyril d'ouvrir et le menotte pour le mettre en garde en vue. Ils retrouvent même l'arme du crime.

Noella, à ce moment, est toute contente d'avoir son bébé depuis deux jours. Mais elle est vite décué par la nouvelle : son fils est un meurtrier.

Sébastien fut enterré au cimetière de Bresles et repose aurprès de sa mère.

Cyril, de son côté, a été mis en examen pour homicide volontaire. Même s'il reste présumé innocent, il a été écroué dans un centre spécialisé pour jeunes délinquants en attendant de comparaitre devant la cour d'assises du Val d'Oise. Tout le monde savait que cela se terminait comme ça mais personne n'avais imposé les mesures nécessaires.

Laxisme, indifférence ? On a laissé un jeune est tué un autre sans rien faire. Qui, au fond, est le vrai coupable ?
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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 10:30
Voici une histoire qui fait froid dans le dos.

Tout commence quelque part en Angleterre. A Luton pour être précis. Un couple de jeunes de 15 ans passent un moment intime. Zoe Smith a pourtant l'habitude des avances faites par son copain, Colin Watt. Mais cette fois-ci, quelque chose la dérange. En regardant sous le lit superposé ou dorment les deux frères de Colin (James et Robert), un jeune garçon maigre, au teint cireux et terrorisé, est couché sur le carrelage. Il n'a q'un simple caleçon, tremble de froid et ses deux mains sont enchaînés aux montants du lit.

Colin rassure sa copine en lui disant que ce n'est personne et s'occupe de nouveau d'elle. Voila le traitement subit par Michael Gilbert. Comme un moins que rien....

Insulté à chaque fois qu'il parle
Cela commence en 1998. James Watt, l'ainé de la famille, rencontre Michael dans un foyer pour adolescents qui fuguent. A l'époque, Michael n'a que 12 ans mais il est fragile et facile à dominer. James lui promet une famille. Mais c'est en tant qu'esclave qu'il rentre chez les Watt. Et c'est là que l'horreur commence. Tout le monde lui donne rapidement les corvées et les tâches ménagères. A peine il ouvre la bouche, il est insulté, frappé. Les trois frères et leurs copines trouvent ça normal.

Michael est soumis, dort à terre, mange les restes. Comme un moins que rien. Même Robert, 9 ans, lui donne des coups de pieds lorsqu'il le croise. Tous les mois, james, 16 ans, empochent les allocations familiales. A trois reprises, Michael a réussi à s'enfuir et refaire sa vie dans les chantiers. Mais James réussi toujours à le retrouver en appelant les services sociaux.

Michael n'est pas qu'une source de revenu et une main d'oeuvre pour les Watt. C'est aussi un jouet. A chaque déménagement, ils lui jettent des marteaux, des boules de billard. Juste pour le plaisir. Ils vont même jusqu'à lui faire prendre des bains bouillants ou encore le priver de ses vêtements.

Un collier autour du cou....
Les fins de semaine, entre deux bières, les frères Watts et leurs amies obligent le jeune a retiré le caleçon et l'un d'eux referme une paire de pinces étaux sur ses parties génitales. Alors que la douleur est présente, son bourreau lui met un collier de cuir autour du cou et l'oblige à faire le tour de la pièce à 4 pattes avec une laisse. Un autre frère allume un briquet sur ses poils pubiens.

Le plus horrible, c'est que le groupe d'amis des frères Watt trouve ça drole et ne disent rien. Au contraire. Ils participent et filment même la scène.

Une triste réputation
On peut dire qu'ils se lâchent. Un jour, Michael est forcé de boire son urine jusqu'à vomir. Un autre jour, il se déshabille, est plaqué contre le mur et ses fesses sont servies comme cible. Jusqu'au jour où Natasha Oldfield, la copine de James, propose une idée : faire comme un jeu à la télé ! Le cogner pour quelques billets. Et tous peuvent participer. Le barème ? Une baffe : 5 euro. Un coup de poing : 10 euro. Un coup de pied : 15 euro. Un coup de boule au visage : 25 euro. A ce niveau là, Michael meurt.

Dans un tronc, un colis macabre : le bras gauche.
Le 10 Mai 2009, vers 13H50, deux hommes se promènent au large du Lagon Bleu d'Arlesey (20 km de Luton). Dans l'eau peu profonde, un paquet informe avec une sangle. L'un des promeneur la défait mais recule rapidement. Le colis contient un corps décomposé. Ou plutôt, différents morceeaux.  Le corps porte des traces de coups, des plaies par arme blanche et des plombs de tir dans la chair.

Selon la police, le cadavre serait dans l'étang depuis 4 mois. Après avoir analyser les empreintes digitales, la police se rend compte que c'est Michael Gilbert. Mais il faudra plus de temps pour reconstituer les 11 ans de torture. C'est grâce aux aveux de Robert que la police pourra reconstituer le calvaire.

James Watt, à la mi janvier, créé un nouveau jeu : coucher Michael à terre et lui sauter sur le ventre. Peu importe si il souffre, James recommence. Il arrive même à convaincre sa copine de le faire. Les jours qui suivent, ses organes flanchent. Il finira par mourir, un soir, recroquevillé par terre, au bas de l'escalier.

Et comme pour rigoler une dernière fois, Toute la famille se relait pour démenbrer le corps à la scie ou au coupe boulon afin de s'en débarasser. Puis, ils chargent le corps dans une brouette et vont décharger le corps en pleine nuit dans l'étang.

Le procés
Le procés de la famille Watt a commencé il y a quelques jours. La majorité nie leur responsabilité dans l'affaire. Même les petites amies des frères n'ont pas été épargnées. Elles ont même avoué leur participation.

Le verdict ? D'ici quelques semaines.....
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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 10:12

L'affaire Seznec défraie la chronique judiciaire française depuis 1923.

L'affaire

Joseph Marie Guillaume Seznec, né en 1878, à Plomodiern, dans le Finistère, maître de scierie à Morlaix, a été reconnu coupable de faux en écriture privée et du meurtre du marchand de bois Pierre Quéméneur, conseiller général du Finistère, ce dernier ayant étrangement disparu dans la nuit du 25 mai au 26 mai 1923, durant un voyage d'affaires effectué de Bretagne à Paris avec Seznec, voyage lié (selon Seznec) à la vente à l'Union soviétique des stocks de voitures rétrocédés à la France par l'armée américaine après le premier conflit mondial. Cependant, même si plusieurs hypothèses plausibles peuvent être avancées quant à cette disparition, et bien que le corps n'ait jamais été retrouvé, seule celle du meurtre fut retenue. Étant la dernière personne à avoir vu Quéméneur vivant, Seznec devint le principal suspect : il fut arrêté, inculpé et incarcéré.

Son procès, au cours duquel près de 120 témoins furent entendus, dura huit jours et prit fin le 4 novembre 1924. Seznec fut alors reconnu coupable, mais la préméditation étant écartée, fut condamné aux travaux forcés à perpétuité (l'avocat général avait demandé la peine de mort). Il fut ensuite conduit au camp de la Transportation de Saint-Laurent-du-Maroni en 1927, puis transféré au bagne des Îles du Salut en Guyane Française en 1928.

Bénéficiant d'une remise de peine en mai 1947, il rentra en métropole l'année suivante. En 1953, à Paris, il fut renversé par une camionnette qui prit la fuite. Retrouvé, son chauffeur prétendit qu'il n'avait rien vu. Seznec mourut le 13 février 1954 des suites de ses blessures.

Chronologie et résultats de l'instruction

La chronologie des événements

Le 25 mai 1923, après avoir passé la nuit à l'Hôtel de Paris à Rennes, Guillaume Seznec, et Pierre Quéméneur, prennent la route de Paris à bord d'une voiture de marque Cadillac. Selon Seznec, Quéméneur doit rencontrer le lendemain à huit heures un certain Chardy ou Sherdly. Quéméneur avait indiqué à sa famille qu'il serait de retour le 28 mai. Au bout de quelques jours, la famille Quéméneur s'inquiète et va trouver Seznec pour lui demander des nouvelles. Il leur répond que, à la suite d'une panne de voiture, il a laissé Quéméneur à la gare de Dreux, où celui-ci a pris le train pour Paris. Il suggère qu'il est peut-être allé en Amérique.

Le 13 juin, un télégramme signé Quéméneur est envoyé du Havre, principal port de départ vers l'Amérique avec le texte suivant : « Ne rentrerai Landerneau que dans quelques jours tout va pour le mieux - Quéméneur ». Le 20 juin, un employé de la gare du Havre découvre une valise avec des papiers au nom de Quéméneur et en informe sa famille.

Le 22 juin, une instruction pour disparition suspecte est ouverte à Brest. Dans le cadre de cette instruction, la valise est saisie. Elle contient notamment une promesse de vente dactylographiée (ce qui à l'époque est rare) portant sur un manoir situé à Plourivo, appartenant à Quéméneur, au bénéfice de Seznec et pour une somme de 35 000 francs de l'époque, soit 35 000 euros, sans rapport avec le prix d'un tel bien.

Le 26 juin, Seznec est entendu par les gendarmes. Il explique que cette promesse de vente a été rédigée par Quéméneur et lui a été consentie contre la remise de 4 040 dollars-or qu'il venait de changer à Brest, les 35 000 francs ne représentant que le solde du prix de vente. Cette remise a eu lieu sans témoin. Selon Seznec, Quéméneur aurait eu besoin de liquidités pour traiter l'affaire des Cadillac qui l'appelait à Paris; Seznec n'en sait pas plus, car, dit-il, dans l'affaire, son rôle s'est limité à recevoir pour Quéméneur des courriers adressés sur des enveloppes à en-tête de la chambre de commerce américaine de Paris.

Il raconte le détail du voyage vers Paris, et comment, la voiture étant en panne, il a dû laisser Quéméneur à Dreux et est rentré à Morlaix.

Le résultat de l'instruction

Huit témoins ont vu Seznec et Quéméneur ensemble à Houdan, à 60 km de Paris ; ils ont repris la route ensemble. Quéméneur n'a donc pas quitté Seznec à Dreux.

Un témoin a vu Seznec seul au volant de sa voiture, au petit matin du jour suivant, à La Queue-lez-Yvelines, à 15 km d'Houdan sur la route de Paris. Ce témoin l'a aidé avec sa voiture en panne. Seznec a reconnu ce fait.

L'épouse de Seznec confirme que son mari a quitté son domicile le 12 juin en voiture. Il laisse sa voiture dans une ferme à Plouaret, arrêt sur la ligne ferroviaire Paris-Brest.

Selon plusieurs témoins, Seznec était au Havre le 13 juin, jour de l'envoi du télégramme signé Quéméneur depuis cette ville. Il y a acheté la machine à écrire qui a servi à taper la promesse de vente. Cinq témoins ont confirmé ces faits. Il utilisait un nom d'emprunt lors de ce séjour. La boutique était proche du bureau de poste d'où le télégramme a été expédié.

Seznec a été vu le même jour à la gare de Paris-Montparnasse à Paris, à 21 heures, où il prenait le train pour Plouaret : deux témoins l'ont aidé à déposer un colis pesant, qui pourrait être la machine à écrire.

Le 14 juin au petit matin, il a récupéré sa voiture à Plouaret, soit dans l'heure qui a suivi l'arrivée du train où il a été vu la veille.

La police découvre le 6 juillet la machine à écrire ayant servi à rédiger les promesses de vente au cours d'une perquisition dans la scierie de Seznec.

Des experts examinent la machine. Ils concluent qu'elle a bien servi à rédiger les promesses de vente (dont l'une en possession de Seznec a été remise par ce dernier aux policiers parisiens) et que les mentions manuscrites prétendues écrites par Quéméneur sont en fait de la main de Seznec.

Dans la valise récupérée au Havre, il y avait également un carnet de dépenses, mentionnant notamment des billets de train Dreux-Paris et Paris-Le Havre, mais avec des prix erronés. Par ailleurs, l'enquête va montrer que ce n'est pas à Dreux que Quéméneur est censé avoir pris le train, mais à Houdan, ce que Seznec sera obligé de reconnaître.

Tentative de révision du procès

Durant tout son procès et pendant les années qui lui restent à vivre, Seznec ne cessa de clamer son innocence. Ses descendants, et notamment son petit-fils Denis Le Her-Seznec, ont régulièrement sollicité la justice pour rouvrir le dossier, afin de le blanchir des accusations portées contre lui et obtenir sa réhabilitation. Quatorze demandes ont été examinées par la justice et ont été rejetées.

La commission de révision des condamnations pénales a accepté, le 11 avril 2005, de rouvrir le dossier de la condamnation pour meurtre de Guillaume Seznec. Cette décision pouvait ouvrir la voie à une éventuelle annulation de la condamnation prononcée en 1924 à son encontre. La Chambre criminelle de la Cour de cassation, statuant comme cour de révision, a examiné ce dossier le 5 octobre 2006.

Lors de cette audience, le bénéfice du doute au profit de Guillaume Seznec a été demandé en évoquant plus particulièrement la possibilité d'une machination policière de l'inspecteur stagiaire Pierre Bonny (futur adjoint vingt ans plus tard de Henri Lafont, le chef de la Gestapo française) dont le supérieur hiérarchique, le commissaire Vidal, fut chargé de l'enquête. De son côté le conseiller rapporteur Jean-Louis Castagnède a soutenu l'opinion inverse, arguant d'une part que cette manipulation lui semblait improbable du fait du faible nombre d'actes établis par Bonny (5 sur 500) et, d'autre part, que les expertises sollicitées par la cour de cassation avaient établi que Guillaume Seznec était bien l'auteur de la fausse promesse de vente de la propriété de Quéméneur sise à Plourivo.

Le 14 décembre 2006, l'annulation de la condamnation de Seznec a été rejetée par la Cour de révision qui a estimé qu'il n'y avait aucun élément nouveau susceptible de faire naître le doute sur la culpabilité de Guillaume Seznec, constatant que l'existence d'une machination policière telle qu'alléguée est matériellement impossible et que la participation de l'inspecteur Bonny à une machination policière n'a pas été prouvée. Cette affaire semble close, une nouvelle demande de révision étant improbable. La famille Seznec avait dans un premier temps manifesté l'intention de saisir la Cour européenne des droits de l'homme, mais sur les conseils de ses avocats, elle y a renoncé.

De nombreux ouvrages ont été publiés depuis des dizaines d'années sur cette affaire et Yves Boisset en tira un film L'Affaire Seznec en 1992, avec Christophe Malavoy dans le rôle principal.

Saadane

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 17:27

L'affaire Dickinson est une affaire judiciaire qui s'est déroulée en France, dès le 19 juillet 1996.

Dans la nuit du 17 au 18 juillet 1996, une jeune collégienne anglaise est retrouvée morte étouffée après avoir été violée dans l'auberge de jeunesse de Pleine-Fougères, en Ille-et-Vilaine, près de Saint-Malo. Elle effectuait avec sa classe un séjour linguistique en France et son meurtre et son viol sont intervenus sans même que ses camarades de chambrée ne s'en aperçoivent. Très vite, l'affaire va avoir un fort écho médiatique en France et en Grande Bretagne ce qui influera sur le déroulement de l'enquête

Le meurtrier, un espagnol du nom de Fransisco Arce Montes, sera arrêté plusieurs années plus tard aux États-Unis et confondu par une analyse ADN.

Les faits

Le 17 juillet, après 21h00 et la nuit tombée, les jeunes collégiens et collégiennes de la classe de Caroline Dickinson montent dans leur dortoir respectif de l'auberge de jeunesse de Pleine-Fougères, dans l'Ille-et-Vilaine.

Pendant que les élèves dorment, un homme entre facilement dans l'auberge de jeunesse : les fenêtres sont restées ouvertes car cette nuit d'été est chaude et la porte d'entrée n'est pas verrouillée. L'inconnu entre dans le dortoir des filles. L'homme agresse Caroline Dickinson qui dort sur un matelas posé sur le sol. Il semble qu'elle se soit débattue mais en vain. La jeune fille est violée. Elle meurt étouffée par un grand morceau de ouate. Ses camarades endormies ne se rendent compte de rien.

Le lendemain, vers 8h00, alors qu'elle essaye de la réveiller, une de ses camarades se rend compte que Caroline est morte.

Enquête

L'affaire est confiée au juge d'instruction de Saint-Malo, Gérard Zaug.

Les indices prélevés dans la chambre sont :

Un morceau de ouate ayant servi à étouffer la jeune fille ;

Une trace de sperme prélevée sur la cuisse du cadavre, permettant de faire une analyse de l'ADN du coupable.

Outre-Manche, l'affaire fait la une des journaux et une énorme pression médiatique s'installe.

Le premier suspect est un sans domicile fixe ayant été aperçu près de l'auberge. Cet homme, au casier chargé dont quelques affaires de mœurs, est le suspect idéal. Au terme d'une garde à vue, il finit par avouer le viol et le crime. Le juge Zaug, accompagné de gendarmes donne une conférence de presse pour indiquer que le meurtrier est arrêté, précisant néanmoins qu'une analyse ADN est en cours. Mais l'analyse ADN disculpe Patrice Padé qui est libéré et écarté de tout soupçon. Il décrira une garde à vue éprouvante (privation de ses médicaments, sevrage brutal d'alcool alors qu'il est alcoolique, pressions fortes des gendarmes qui auraient refusé de suivre le conseil du médecin de l'hospitaliser). L'enquête repart de zéro.

Le 12 décembre 1996, John Dickinson, le père de Caroline, relance l'affaire en demandant que soit prélevée l'empreinte génétique de tous les hommes de Pleine-Fougères de 15 à 35 ans. Zaug refuse mais la famille Dickinson obtient le changement du juge chargé de l'affaire. Le juge Renaud Van Ruymbeke est alors nommé. Il fait procéder aux analyses de l'ensemble des jeunes hommes de Pleine-Fougères mais cela ne donne pas de résultats.

Reprenant l'enquête à zéro, il obtient grâce aux témoignages des jeunes filles anglaises le portrait robot d'un homme ayant été repéré à plusieurs reprises près de l'auberge. Les enquêteurs feront également le rapprochement avec une tentative de viol commis quelque heures auparavant dans l'auberge de jeunesse de Saint-Lunaire à quelques kilomètres de là. Le juge Renaud Van Ruymbeke constitue une liste des coupables de viols sur le même mode opératoire. Une liste de 200 personnes sera dressée dont, après interrogatoires et analyses, il ne reste plus que 3, parmi lesquelles Francisco Arce Montes, un routier espagnol d'une cinquantaine d'années. Ce dernier a déjà été condamné en Allemagne pour des affaires de viols sur mineures dans des établissement de jeunesse et est recherché aux Pays-Bas pour attouchement sexuel. Toutes les recherches se centrent alors sur lui, mais en vain, Arce Montes est introuvable.

C'est une simple vérification effectuée à l'aéroport de Detroit (États-Unis) par un agent de la police d'immigration qui va dénouer l'affaire. Le policier avait déjà lu un article sur l'affaire. Il tombe sur un autre article parlant de l'affaire dans un numéro du journal britannique le Sunday Times traînant dans l'aéroport. Il y est mentionné le nom d'Arce Montes. Par acquit de conscience, il vérifie et s'aperçoit que ce dernier est entré sur le territoire américain et qu'il y est même incarcéré à Miami en attente d'être jugé pour atteinte à la pudeur. Les prélèvements ADN effectués indiquent qu'il y à 99,9% de chances qu'il corresponde à celui du violeur de Caroline Dickinson. L'homme est extradé pour la France.

Procès

Le 7 juin 2004, a lieu son procès à la cour de justice de Rennes, le verdict tombe, il est condamné à 30 ans de prison dont une peine de sûreté de 20 ans, le verdict sera confirmé en appel à Saint-Brieuc. Avec le cumul des peines, il devrait passer la fin de ses jours en prison.

Saadane

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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 08:58

C'est en avril de 1983 qu'une nouvelle provenant du journal ouest-allemand Der Stein sidéra la presse internationale. Le journal affirmait avoir mis la main sur l'authentique journal d'Adolf Hitler, un imposant ouvrage divisé en 62 livres. La nouvelle fît rapidement le tour de la planète. Le Stern commença la publication la semaine suivante, et les écrits furent publiés dans le monde entier.

Cependant, quelques mois plus tard, suite à une analyse détaillée, les experts déclarent officiellement que les livres sont des faux. Cette nouvelle se répercuta sur tout le globe aussi rapidement que l'annonce de la découverte.

Comment le journal avait-il été berné ? Pourquoi le journal avait-il payé près de 9,4 millions de marks sans même faire examiner les livres par un expert ?

Ces questions sont loin de restées sans réponse. En vérité, toute l'histoire ne repose que sur deux noms, un fraudeur du nom de Konrad Kujau et Gerd Heidemann, un recherchiste ingénu.

Gerd Heidemann n'était pas qu'un recherchiste pour le magazine ouest-allemand Der Stein, c'était aussi un véritable fanatique et collectionneur de relique nazi. D'ailleurs, il avait une collection imposante de reliques nazies, donc plusieurs étaient des faux. Il s'était récemment passablement endetté en achetant et en rénovant le yacht de Hermann Goering, un ancien commandant de la Luftwaffe. Il avait probablement une personnalité malhonnête, mais son pire défaut était sans nul doute la naïveté.

Heidemann, étant un obsédé de l'histoire nazi, sait que, vers la fin de la guerre, un des avions d'Hitler déménageant du matériel personnel de l'ancien Führer s'était écrasé près d'un village nommé Boernersdorf, en Allemagne de l'Est. Hitler avait été troublé par l'annonce de cet écrasement car cet avion, disait-il, contenant des notes personnelles de la plus grande importance pour la prospérité de l'empire.

Au cour de l'année 1980, Heidemann fit la connaissance d'un autre collectionneur d'objets nazis. Ce dernier lui révéla sa plus précieuse pièce, un volume du journal personnel d'Adolf Hitler, qui fût retrouvé dans l'épave d'un avion près du village de Boernersdorf. Après avoir fait quelques recherches, Heidemann réussi enfin à retrouver la source du précieux journal, un certain Konrad Fischer. Près d'un an après avoir vu un des volumes du journal, notre recherchiste réussi finalement à s'organiser une rencontre avec Fisher.

Ce dernier explique que son frère, un général de la garde frontalière de l'Allemagne de l'Est à découvert le journal dans la maison de villageois de Boernersdorf, qui l'avaient ramassé dans l'épave de l'avion. D'ailleurs, cet ouvrage n'est que le premier d'une série des vingt-sept volumes qui composent l'ensemble du journal intime d'Hitler. Heidemann mord à l'hameçon, il saute sur l'occasion incroyable qui s'offre à lui et commence immédiatement à négocier les journaux et un manuscrit inédit de Mein Kampf.

De retour en Allemagne de l'Ouest, Heidemann explique toute l'histoire à la direction du journal. Il déclare au journal que Fisher demande 2,5 millions de deutschmarks pour les volumes du journal, un manuscrit inédit de Mein Kampf et le transport des livres au-delà de la frontière de l'Allemagne de l'Est. Ils ne doivent pas appeler aucun expert et garder le secret le plus absolu alentour de la nouvelle, sinon le général douanier est-allemand cessera de les envoyer. La direction du journal, voulant absolument mettre la main sur ce qui pourrait devenir le plus grand scoop du monde, sont d'accord.

Cependant, l'équipe du journal aurait dû se méfier d'une chose, la passion obsessionnelle de Heidemann pour les objets nazis. D'ailleurs, tout le monde était au courant. En effet, il avait déjà fait perdre beaucoup d'argent au journal pour la recherche de Martin Bormann, un assistant d'Hitler qui disparût après la guerre, qui se résulta infructueuse. Pourtant, le Stern accepta les conditions. Le recherchiste était le seul à connaître le possesseur des volumes. Ils firent donc ouvrir un compte en banque spécial dans lequel Heidemann allait pouvoir puiser de gros montants pour payer les précieux écrits.

C'est donc en Février 1983 que Heidemann présente au journal les trois premiers volumes. C'était trois cahier, reliés en cuir noir et d'une épaisseur d'un centimètre. Les initiales A.H. se trouvaient sur les ouvrages avec un sceau de cire rouge. L'écriture des ouvrages est du style gothique et personne ne remis en doute l'authenticité des documents. Personne ne se posa de question lorsque Heidemann annonça, après la livraison de douze volumes, que le prix pour chaque livre était maintenant de 100 000 marks. Après 6 autres livraisons, le prix tomba à 200 000 marks. Le journal accepta aussi de verser la somme de 1,5 millions de marks à leur recherchiste pour la découverte des livres. Et finalement, il leur annonça que beaucoup d'autres volumes avaient survécus à l'écrasement...

Évidemment, tout cet argent ne va pas directement dans les poches de Fisher, Heidemann en garde une grosse partie pour lui même et profite pleinement de la situation pour faire le maximum d'argent possible.

LE VRAI VISAGE DE LA FRAUDE

Konrad Fisher se nomme en réalité Konrad Kujau, et son frère n'est pas vraiment un général, ce n'est qu'un simple portier de gare. En vérité, Kujau est un faussaire qui s'est tranquillement spécialisé dans la reproduction fausse relique nazie. Ce qu'il affectionne particulièrement, c'est les faux tableaux soi-disant peint par Hitler. Le commerce de souvenir nazi est très florissant et il adore duper les collectionneurs en leurs vendant des reliques factices pour des sommes faramineuse. Fabriquer ce faux journal sera à la fois sa plus facile et la plus payante de ses opérations.

Avec les années, Kujau s'est ramassé une bibliothèque importante de plus de cinq cents livres et ouvrages ayant comme sujets Adolf Hitler. En étudiant bien, il a apprit à recopier l'écriture du Führer. Pour que son oeuvre semble authentique, il a récupéré des vieux cahiers scolaires trouvés en Allemagne de l'Est. Il ne lui reste plus qu'à les tordre dans tous les sens et les frapper pour leurs donner un aspect plus véridiques. Il a besoin d'environ 5 heures pour compléter un livre. D'ailleurs, ce fût la principale lacune qui réveilla très rapidement les soupçons de la communauté internationale. Le contenu des livres était banal et sans véritable intérêt, rempli de rapports détaillés de conférences officielles et de communiqués du parti nazi. Un expert aurait évidemment rapidement trouvé l'erreur, mais le journal et Heidemann étaient convaincu et ont respectés les conditions.

Cependant, après les parutions des premiers volumes, beaucoup de journalistes, d'historiens et même d'anciens nazis commencèrent à exprimer leurs doutes quant à l'authenticité des documents. Rapidement, la pression internationale devint plus urgente et le journal décida de faire tester les manuscrits. La nouvelle tomba rapidement, tous les documents, de la première à la dernière page étaient faux. Absolument tout. Le plus grand scoop de l'histoire était un faux, et le magazine allemand ne peut qu'en endosser la responsabilité.

En tout, le magazine a payé 9,4 millions de marks à Heidemann, donc 5 millions sont encore manquant aujourd'hui. Avec les frais, le fiasco se chiffre à 19 millions de marks.

Pour toute cette arnaque, Kujau fût condamné pour fraude. Mais le grand perdu fût définitivement Heidemann qui, se trouvant piégé les sommes utilisées, fût aussi condamner pour le même motif.

Ecrit par Saadane

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