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"Une voix pour le peuple"
Je tente de créer une association pour changer la face du monde. On peut y arriver. N'hésitez pas à voir son but et à donner vos idées : Une voix pour le peuple

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 01:10
"La maison du diable" comme on l'appelera plus tard, est construite en 1928. De style colonial à trois étages, elle située 112 Ocean Avenue, dans les quartiers aisés d'Amityville (Long Island), non loin de New York. Le 13 novembre 1974. Dans une maison bourgeoise, un jeune homme, dans un accès de deémence, massacre ses parents, ses deux frères et ses deux soeurs. Quelque temps plus tard, cette maison est mise en vente à un prix défiant toute concurrence. La famille Lutz l'achète sans connaître la tragédie qui s'y est déroulée. le 18 Décembre 1975 George et Kathy Lutz emménagent avec leurs 3 enfants à Amityville, à New York, dans une demeure qui s'avère être hantée par des esprits maléfiques. Une de leurs premières actions est de demander à un prêtre de venir bénir la maison. Au cours de la bénédiction, le prêtre dit entendre une voix, forte, semblant venir de nulle part, lui disant simplement : Allez-vous en !

Une fois, la maison se remplit d'une puanteur irrespirable et la porcelaine de la salle de bains est tachée d'un dépôt noir résistant à tous les détergents. Au coeur de l'hiver, la maison sera également infestée de centaines de mouches. Un lion de céramique de plus de 1 m de haut se met à bouger tout seul.

On trouve des empreintes de sabots fourchus dans la neige tout autour de la maison. Les traces menent tout droit à la porte du garage qui avait été arrachée de ses gonds, un exploit qui aurait nécessité, une force au-delà de celle d'un être humain. Les Lutz arrivèrent rapidement à la conclusion que la maison de leurs rêves était en fait un endroit cauchemardesque hanté par des démons maléfiques. Ils déménegeront au bout de 28 jours, chassés par les "événements surnaturels ».

Plus tard Cette histoire sera adapté en film

Ecrit par Saadane
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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 01:02
En 1977, à Enfield, Royaume-Uni, vit la famille Harper. Janet, une fillette de douze ans (famille de 4 enfants) fut plusieurs fois sujette à des phénomènes de lévitation involontaire, certifiés par des témoins. Elle devait être si souvent jetée hors de son lit par l'esprit qu'elle avait décidé, à la fin, de dormir par terre. Le phénomène devait finalement cesser, sa mère appela la police. Celle-ci ne put rien faire. L’entourage avertit alors la presse et la rédaction du Daily Mirror contacta la Society for Psychical Research, laquelle dépêcha un de ses membres, Maurice Grosse. Sous leurs yeux, jets et chutes d’objets se poursuivirent. Une femme médium vint dans la maison. Au cours d’une transe, elle affirma que la hantise était centrée sur la petite Janet.

Le médium la « soigna » et les manifestations cessèrent alors presque totalement pour plusieurs semaines. A la fin du mois d’octobre, tout recommença, cette fois avec plus de violence. Des meubles se déplacèrent, des couvertures s’arrachaient aux lits, des flaques d’eau (dont une aux contours de silhouette humaine) apparaissaient sur le sol de la cuisine, une grille de cheminée tomba sur l’oreiller de Jimmy, tout près de sa tête, un radiateur à gaz s’arracha d’un mur. Grosse et Playfair essayèrent, au moyen d’un système de bruits, de communiquer avec l’ « entité », qui dit avoir vécu trente ans dans la maison puis se lance dans des discours dépourvus de sens. Plus tard, les enfants virent des silhouettes et des ombres dans la maison. Devant de nombreux témoins, l’ « entité » malmena un peu les deux fillettes et laissa un message disant qu’elle refusait de partir. Pendant que le poltergeist pourrait être l’œuvre de Rose et Janet, la Society for Psychical Research envoya cette fois une équipe d’enquêteurs sur les lieux, mais leur recherche de la fraude éventuelle demeura sans résultat. En fait, il devint clair que tout tournait autour de Janet.

Celle-ci présentait de plus en plus de signes de « possessions » (convulsions, transes, etc.).

En décembre, le poltergeist ajouta des sifflements et des aboiements à sa panoplie et l’entité, par l’intermédiaire d’une étrange voix désincarnée, dit s’appeler Joe Watson. Par la suite, elle changea plusieurs fois de voix et d’identité ; mais toujours, elle insistait sur le fait qu’elle parlait pour une personne morte. Ses interventions furent, en outre, souvent d’une extrême grossièreté. Le poltergeist montra plus tard d’autres talents et s’attaqua de plus en plus violemment à Janet essayant de l’étrangler avec les rideaux et la poursuivant avec un couteau flottant en l’air. Les lieux commençant à sentir mauvais, deux feux se déclarèrent dans des tiroirs, et des messages obscènes apparurent sur les murs. Un autre médium vient alors s’occuper du cas et le calme revint pour quelques semaines. La suite des événements pris la tournure d’une hantise plus « banale », avec apparitions fugitives de personnages divers, parmi lesquels un double de Maurice Grosse. Janet fit un séjour à l’hôpital, au cours duquel l’activité du poltergeist se réduisit considérablement. Lorsqu’elle revint, en bien meilleure santé, le phénomène toucha à sa fin. Un médium hollandais du nom Gmeling-Meyling mit un terme définitif aux manifestations après avoir opéré, dit-il, une intervention sur le « plan astral ». Vers avril 1979, tout se termina enfin.

Ecrit par Saadane

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 13:56

La zone 51 est une aire géographique du Nevada aux États-Unis — aussi appelée Dreamland, Watertown, The Ranch, Paradise Ranch, The Farm, The Box, Groom Lake, Neverland ou encore The Directorate for Development Plans Area — où se trouve une base militaire secrète testant entre autres des appareils expérimentaux.

Le milieu ufologique la reprend fréquemment à son compte pour élaborer diverses théories conspirationnistes suggérant des relations secrètes entre l'armée américaine et des extraterrestres. Elle est principalement connue sous son appellation anglaise Area 51.

GEOGRAPHIE

La zone 51 est un rectangle d'approximativement 155 km² dans le comté de Lincoln au Nevada, à environ 100 miles ou 160 km au nord-ouest de Las Vegas. Elle fait partie du vaste (12 140 km²) territoire de l'USAF de Nellis (Nellis Air Force Range ou NAFR). La zone 51 est formée principalement de la vallée Emigrant Valley, bordée par les chaînes de montagnes Groom et Papoose, au nord et au sud, respectivement; et des collines Jumbled Hills, à l'est. Entre les deux chaînes se trouve le lac Groom (37°16′05″N 115°47′58″O / 37.26806, -115.79944), un lit de lac asséché d'environ 5 km de diamètre. Du côté sud-ouest du lac (37°14′0″N 115°49′0″O / 37.23333, -115.81667), il y a un aéroport militaire avec des pistes d'atterrissage bétonnées, dont une, désaffectée, se poursuit sur le lit du lac, et quatre pistes en terre battue sur le lac lui-même.

La zone 51 a cinq pistes opérationnelles. La principale étant la 14L/32R, une piste au revêtement de béton d'une longueur de 3 650 m par 60 m de largeur avec une zone de débordement de 300 m à chaque extrémité. La seconde piste, la 12/30, qui sert aussi de voie de circulation est d'une longueur de 1 650 m par 45 m de largeur. La piste désaffectée a près de 10 km de longueur (six miles). Sa surface est bétonnée sur près de 3 800 m, asphaltée sur 3 400 m, et 1 600 m et 800 m d'asphalte en piteux état aux extrémités nord et sud, respectivement. On y retrouve au moins trois groupes d'indicateurs distincts, laissant croire que la piste n'a jamais été utilisée sur toute sa longueur à la fois. À l'heure actuelle, seule une portion de 2 000 m est identifiée, formant la piste 14R/32L. Les pistes en terre battue sur le lit du lac sont par paire et ont une longueur atteignant 3 400 m. Elles servaient lors de forts vents contraires.

A l'ouest des pistes se trouvent de nombreux hangars pouvant accueillir des avions de diverses tailles, des ateliers, le terminal des avions JANET, des dortoirs pouvant héberger plus de 1 000 personnes, un gymnase avec piscine, une cafétéria, divers bâtiments administratifs et même un terrain de baseball. A l'extrémité sud de la base, il y a une carrière permettant de fabriquer sur place le béton nécessaire à la réfection des pistes et la construction de nouveaux bâtiments. Plus au sud encore, se trouvent des bunkers où sont entreposés les armements. A l'extrémité nord de la base, sur les rives du lac asséché, se trouvent une panoplie d'antennes radar de divers modèles. Un peu au nord-ouest du terrain de baseball, se trouvent les tranchées, maintenant remblayées, où jadis on brûlait les déchets.

La zone 51 partage sa bordure ouest avec la zone Yucca Flats du site d'essais du Nevada (NTS), l'endroit où le Département de l'Énergie des États-Unis a effectué une bonne partie de ses essais nucléaires. Le dépôt de déchets nucléaires de Yucca Mountain est à environ 65 km au sud-ouest du lac Groom.

La zone est reliée au réseau routier du NTS, avec des routes pavées vers le village de Mercury et les Yucca Flats du côté nord-ouest. Sur la rive nord-est du lac, la Groom Lake Road, une route de terre en bon état, serpente à travers les collines Jumbled Hills. Groom Lake Road est l'ancien chemin qui conduisait aux mines dans la chaîne Groom. Elle a été améliorée depuis la fermeture des mines. Son cours tortueux passe par une guérite, mais le périmètre de sécurité entourant la base s'étend un kilomètre plus loin vers l'est. Après la limite du périmètre restreint, marqué par plusieurs panneaux d'avertissement qui indiquent que « toute photographie est interdite » et que « l'usage de force pouvant entraîner la mort est permis », Groom Lake Road descend vers la vallée Tikaboo, en passant devant l'entrée de plusieurs petits ranchs avant de rejoindre la route 375, baptisée Extraterrestrial Highway (autoroute des extra-terrestres), au sud du village de Rachel.

LES OPERATIONS DE GROOM LAKE

La base militaire de Groom Lake n'est pas une base conventionnelle et des escadrilles de première ligne n'y sont habituellement pas déployées. Elle semble plutôt être utilisée pendant le développement et les essais de nouveaux appareils. Lorsque ces appareils sont acceptés par l'USAF, l'exploitation de ce type d'appareil est généralement transférée à une base militaire conventionnelle. Groom Lake serait la résidence permanente d'un petit nombre d'appareils d'origine soviétique obtenus par divers moyens qui sont supposés être étudiés et utilisés pour l'entraînement des pilotes américains.

Des satellites soviétiques ont photographié la zone 51 durant la guerre froide, mais ces images ne permettent que des conclusions modestes à propos de la base. Des images plus récentes obtenues par des satellites commerciaux démontrent que la base a grossi, mais ne montrent rien d'exceptionnel.

PROGRAMME SENIOR YEAR/U-2

Le lac Groom était utilisé pour des pratiques d'artillerie et de bombardement pendant la Seconde Guerre mondiale et a ensuite été abandonné jusqu'en 1955, quand il fut sélectionné par la division Skunk Works de la compagnie Lockheed comme l'endroit idéal pour tester son futur avion espion U-2. Le lit du lac asséché était une piste idéale pour opérer l'appareil à ses débuts et les chaînes de montagnes de la vallée Emigrant ainsi que le périmètre de sécurité entourant le NTS permettaient de faire ces tests à l'abri des regards curieux.

Lockheed construit une base à Groom Lake qui n'était guère plus que quelques abris et ateliers avec une constellation de maisons mobiles pour héberger la petite équipe y travaillant. Le premier U-2 vola au-dessus de Groom Lake en août 1955 et des U-2 sous le contrôle de la CIA commencèrent à survoler le territoire soviétique dès le milieu de 1956.

A cette époque, les essais nucléaires du NTS étaient encore faits à l'air libre. Les opérations du U-2 furent souvent interrompues en 1957 par la série de tests atomiques Plumbbob qui fit sauter deux douzaines de bombes sur le NTS. L'explosion Plumbbob-Hood, le 5 juillet, répandit des débris radioactifs sur Groom Lake et en força son évacuation temporaire.

Comme la mission principale de l'avion U-2 était de survoler l'URSS, il opéra par la suite principalement à partir de bases près de la frontière soviétique, incluant Incirlik Air Base en Turquie et Peshawar au Pakistan.

PROGRAMME OXCART / A-12 / SR-71 / D-21

Avant même que le développement du U-2 ne soit terminé, les ingénieurs de Lockheed commencèrent à travailler sur son successeur : le projet « OXCART » de la CIA, un appareil de reconnaissance à haute-altitude pouvant filer à mach 3 et qui aboutira au fameux SR-71 Blackbird (projet « Senior Crown »). L'USAF dirigeait en parallèle un projet qui devait développer un chasseur (projet YF-12A, abandonné) et un bombardier (jamais réalisé) basés sur le même prototype. Les caractéristiques de vol et besoins en entretien du SR-71 demandèrent une expansion massive du complexe de Groom Lake. Le prototype du A-12 fit son premier vol officiel le 30 avril 1962, après un premier essai officieux 4 jours plus tôt. À ce moment, la piste principale avait été allongée à 2600 m, et le personnel de la base comptait maintenant plus de 1000 personnes. Il y avait des réservoirs pour stocker le carburant spécial destiné à cet avion, une tour de contrôle, et même un terrain de baseball. La sécurité avait aussi été grandement améliorée. La petite mine de fer dans le bassin Groom fut fermée et le territoire autour de la vallée fut classé à usage militaire exclusif. Groom Lake vit les premiers vols de toutes les variantes majeures du programme : le A-12, le RS-71 (renommé SR-71 par le commandant en chef de l'armée de l'air, Curtis LeMay), le prototype du chasseur YF-12A ainsi que le projet « Senior Bowl » de drone supersonique D-21 Tagboard qui devait être lancé depuis l'arrière d'un A-12 modifié ou d'un B-52.

PROGRAMME HAVE DRILL / HAVE FERRY / HAVE DOUGHNUT(MiG-17F / MiG-21)

A la fin de la guerre de Corée un pilote nord-coréen déserta et se rendit aux Américains. Son appareil, un MiG-15 fut étudié sur la base de l'armée de l'air de Wright-Patterson en Ohio. A la suite du succès de cette entreprise, et faisant de nouveau face à ces appareils soviétiques lors de la guerre du Viêt Nam, les États-Unis décidèrent de se procurer des exemplaires des avions utilisés par les pilotes République socialiste du Viêt Nam dans le but de trouver leurs points faibles et de parfaire l'entraînement des pilotes américains qui devaient les affronter.

En 1968, les États-Unis empruntèrent à Israël un MiG-21 d'origine iraquienne, dans le cadre du projet « Have Doughnut ». En 1969, ce fut au tour de deux chasseurs MiG-17F d'origine syrienne d'être étudiés. L'un d'eux fut baptisé projet « Have Drill », et l'autre, projet « Have Ferry ». Les trois appareils furent étudiés à Groom Lake et rendus à l'armée de l'air israélienne à la fin des exercices.

PROGRAMME HAVE BLUE / SENIOR TREND / F-117

Le premier prototype de chasseur furtif Have Blue, un petit cousin du F-117 Nighthawk, vola à Groom Lake à la fin de 1977. Les essais sur cette série de prototypes ultra-secrets s'y déroulèrent jusqu'au milieu de l'année 1981, lorsque les essais laissèrent leur place à la production initiale de chasseurs F-117. En plus des tests de vol, le complexe de Groom Lake servait à vérifier le profil radar de l'appareil, les tests d'armements du F-117 ainsi que l'entraînement du premier groupe de pilotes de F-117 de l'armée de l'air américaine. Par la suite, les opérations en service des F-117 furent déplacées à l'aéroport de Tonopah Test Range dans le nord-ouest du NAFR (37°47′51″N 116°47′0″O / 37.7975, -116.78333) et finalement à la base militaire de Holloman, au Nouveau-Mexique.

PROGRAMMES SUBSEQUENTS 

Depuis la mise en service du F-117, les activités à Groom Lake ont continué sans relâche. La base et les pistes qui s'y rattachent ont été agrandies, et les vols quotidiens en provenance de Las Vegas transportant le personnel civil ont toujours lieu. Certains analystes affirment que selon les photos satellites récentes, la base aurait un personnel vivant sur place d'environ 1000 personnes avec autant qui voyagent de Las Vegas tous les jours. En 1995, le gouvernement américain agrandit le périmètre d'exclusion autour de la base pour inclure des sommets adjacents qui permettaient aux curieux d'avoir une vue sur la base. Depuis, une visibilité limitée du complexe n'est possible que depuis quelques sommets éloignés, particulièrement le mont Tikaboo (37°20′40″N 115°21′32″O / 37.34444, -115.35889), à environ 42 km à l'est.

Certaines rumeurs supposent que les appareils testés à Groom Lake incluraient certains drones secrets, un petit appareil furtif de transport de troupes à décollage et atterrissage vertical, des missiles de croisière furtifs, ainsi que l'hypothétique appareil hypersonique Aurora. Certains disent aussi que l'avion furtif de démonstration Tacit Blue aurait aussi été initialement testé à Groom Lake.

LES EMPLOYES DE LA ZONE 51 

La compagnie Edgerton, Germeshausen and Grier, Inc., maintenant connue sous le nom d'EG&G, opère d'un terminal privé à l'aéroport international McCarran de Las Vegas. Un certain nombre d'appareils sans identification font quotidiennement la navette entre McCarran et divers endroits à l'intérieur de la NAFR. Ces appareils utiliseraient l'appel radio JANET (e.g. JANET 6), qui serait un acronyme pour « Joint Air Network for Employee Transportation » (Réseau conjoint de transport aérien d'employés) ou bien, peut-être à la blague « Just Another Non-Existant Terminal » (Encore un autre terminal qui n'existe pas!). Selon les annonces que l'EG&G place dans les journaux de Las Vegas pour recruter des pilotes de lignes avec expérience, les intéressés doivent subir une enquête de sécurité du gouvernement et s'ils sont choisis, ils peuvent toujours revenir dormir à Las Vegas. Ces avions, peints en blanc avec une bande rouge (couleurs de la défunte Western Airlines), incluent des Boeings 737 et plusieurs petits jets privés. Selon leur numéro d'enregistrement, ils appartiennent à diverses compagnies civiles de location d'avions. Ils feraient la liaison vers, Groom Lake, Tonopah Test Range, d'autres endroits dans le NAFR et peut-être vers les bases de Palmdale et China Lake en Californie. Des observateurs qui ont compté les départs et les voitures dans le parc de stationnement de la EG&G à McCarran estiment que plus de 1 000 personnes utilisent les vols JANET chaque jour.

Pour les quelques employés résidant dans les villages avoisinant le NAFR, un autobus peint en blanc effectue le trajet le long de la route 375 et de la Groom Lake Road. Personne ne sait si ces gens sont des employés de la zone 51 ou des autres installations du NTS. L'autobus fait des arrêts dans les villages de Crystal Springs, Ash Springs, et Alamo.

LA POSITION DU GOUVERNEMENT

Le gouvernement américain reconnaît l'existence du complexe de Groom Lake, mais ne se prononce pas sur ce que l'on y fait. Contrairement au reste de la NAFR, la zone entourant le lac Groom est hors-limite de façon permanente au trafic aérien civil et militaire régulier. Même les pilotes de l'armée de l'air qui s'entraînent dans la NAFR sont sévèrement réprimandés s'il s'aventurent dans la « boite » nommée R4808E entourant l'espace aérien de Groom Lake. 

La sécurité au sol du périmètre est fournie par des gardes en uniformes employés par la firme EG&G qui patrouillent dans des camionnettes Jeep Cherokee blanches, ou des camionnettes Ford ou Chevrolet couleur sable. L'uniforme des gardes leur a valu le surnom de « camo dudes » (mecs en camouflage). Bien que les gardes soient armés de fusil d'assaut M-16 et qu'ils soient autorisés à les utiliser, aucun incident violent n'a été rapporté; les camo dudes se contentent habituellement d'escorter les visiteurs à l'extérieur du périmètre et d'attendre le sherif du comté de Lincoln qui leur infligera une amende d'environ 600 $. Certains ont par la suite reçu des visites d'agents du FBI [8]; d'autres ont été détenus à l'extérieur du périmètre pour avoir simplement pointé leur caméra en direction de la base[9]. Les gardes sont aidés dans leur tâche par des détecteurs de mouvements, et par des hélicoptères HH-60 Pave Hawk.

La base n'apparaît sur aucune carte officielle du gouvernement américain; la carte topologique de la région ne mentionne que la mine abandonnée des Monts Groom, et les cartes d'aviation civile pour l'état du Nevada montrent un grand espace restreint, mais l'incluent dans l'espace aérien restreint de Nellis. De la même façon, la page de l'Atlas National montrant (en)les terres fédérales au Nevada ne fait pas la distinction entre la base de Groom Lake et le reste des installations de la NAFR. Avant d'être rendues publiques, les images prises par le satellite Corona dans les années 1960 ont été altérées. A la suite de requêtes du public dans le cadre de la loi sur l'accès à l'information, le gouvernement a répondu que ces clichés semblaient avoir été détruits (image prise par Corona). Les images prises par le satellite Terra, qui étaient disponibles au grand public, ont été retirées des serveurs web, incluant le service Terraserver de Microsoft, en 2004. Les images prises par le satellite Landsat 7 sont toujours disponibles et sont celles qui sont utilisées par le programme Google Maps. Des images d'origines autres que la NASA, telles que des images à haute-résolution russes et du système commercial IKONOS sont aussi disponibles.

Certains logiciels commerciaux permettant aux pilotes de faire leurs plans de vols listent les coordonnées des pistes de la base de Groom Lake sous le nom de Homey, Nevada, sans toutefois en préciser la teneur.

Le gouvernement de l'état du Nevada, reconnaissant le potentiel touristique, a renommé la section de la route 375 près du village de Rachel « Extraterrestrial highway » (l'autoroute des extra-terrestres).

Bien que les propriétés fédérales à l'intérieur de la base soient exemptes de taxes, les installations appartenant aux propriétaires privés ne le sont pas. Un chercheur a remarqué que la base ne déclarait qu'une valeur de 2 millions de dollars au percepteur d'impôts du comté de Lincoln, qui est incapable d'en faire l'évaluation, n'ayant pas les accréditations nécessaires pour aller sur le site. Plusieurs résidents du comté se sont plaint que la base était un injuste fardeau pour le comté, compte tenu des coûts élevés de la surveillance policière requise et du peu d'emplois fournis aux résidents du comté - la majorité des employés de la zone 51 provenant de Las Vegas.

POURSUITE ENVIRONNENTALE

En 1994, les épouses de Walter Kasza et Robert Frost, qui avaient été mariées à des employés civils de l'armée, ainsi que cinq autres employés anonymes représentés par un professeur de droit de l'université George Washington, Johnathan Turley, entamèrent une poursuite contre l'USAF et l'Environmental Protection Agency. Dans leur poursuite, ils alléguaient avoir été présents lorsque de grandes quantités de produits chimiques furent brulés dans des tranchées à ciel ouvert sur le site de Groom Lake. Des analyses pathologiques de prélèvements faits sur les plaignants furent effectuées par des biochimistes de l'université Rutgers et des niveaux élevés de dioxine, dibenzofurane et trichloroéthylène furent détectés dans leur graisse corporelle. Les plaignants prétendaient avoir subi des dommages à la peau, au foie et aux voies respiratoires suite à leur travail à Groom Lake et que ces derniers avaient contribué au décès de MM. Frost et Kasza. La poursuite désirait obtenir une compensation pour les blessures encourues, prétendant que l'USAF avait illégalement manipulé des produits toxiques et que l'EPA avait failli à sa tâche de faire respecter la Resource Conservation and Recovery Act (loi sur la conservation et récupération des ressources - qui régit l'utilisation de matières dangereuses). Ils désiraient aussi obtenir des informations détaillées sur les produits auxquels ils avaient été exposés, espérant ainsi pouvoir obtenir des traitements plus adéquats pour ceux qui étaient encore vivants.

Le gouvernement a demandé au juge Philip Pro de la Cour de Las Vegas une exemption d'avoir à déposer des documents protégés ou de forcer les témoins à avoir à révéler des renseignements secrets, ce qui pourrait menacer la sécurité nationale. Quand le juge Pro rejeta l'argument du gouvernement, le président des États-Unis Clinton émit un décret présidentiel exemptant « the Air Force's Operating Location Near Groom Lake, Nevada » (le site d'exploitation de l'armée de l'air près de Groom Lake, Nevada) des clauses de divulgations des lois environnementales. Suite à cela, le juge dut rejeter la cause pour faute de preuves. Le professeur Turley en appela de cette décision, prétendant que le gouvernement avait abusé de son pouvoir de classer le matériel protégé. Le secrétaire à l'armée de l'air Shiela E. Widnall déposa un document alléguant que révéler les éléments contenus dans l'air et l'eau aux environs de Groom Lake « pourrait révéler la nature et l'ampleur des activités protégées ». La cour d'appel rejeta la requête du professeur Turley. La Cour suprême des États-Unis a refusé d'entendre sa cause, enlevant tout espoir pour les victimes.

Le Président continue de renouveler tous les ans le décret d'exemption pour Groom Lake. Ceci constitue la seule reconnaissance formelle, bien qu'indirecte, que les installations de Groom Lake n'ont pas la même vocation que le reste des installations de la NAFR.

L'INCIDENT SKYLAB DE 1974

Une note écrite en 1974 par le directeur de la CIA William Colby à un autre administrateur de la CIA rapporte que, dans le cadre d'un programme plus large, les astronautes à bord de Skylab 4 avaient photographié par inadvertance un endroit qu'ils n'auraient pas dû ( « There were specific instructions not to do this. <CENSURÉ> was the only location which had such an instruction. » ). Bien que le nom de l'endroit en question soit obscurci dans la note, le journaliste Dwayne Day a publié un article dans le magazine The Space Review de janvier 2006 où il affirme que le contexte de la note porte à croire qu'il s'agit bel et bien de Groom Lake.

La note démontre le débat entre plusieurs agences fédérales concernant le statut de ces photos ; le ministère de la défense, d'un côté, voulant que les photos fussent classifiées top-secret, et la NASA et le ministère des affaires étrangères, de l'autre, ne le voulant pas. L'objet de la note elle-même était de savoir s'il était légal de classifier des images obtenues par un programme qui ne l'était pas.

Une remarque manuscrite sur le document, probablement écrite par le directeur Colby lui-même, se lit comme suit :

« Il l'a soulevé. Disant que le ministère des affaires étrangères avait une opinion précise là-dessus, mais qu'il était tenté de me laisser décider. Je me demande si nous devons les protéger puisque :

      1. L'URSS les a déjà grâce à leurs propres satellites ;

      2. Qu'y est-il révélé ?

      3. Si c'est révélé, pourquoi ne dit-on pas simplement que l'USAF y travaille ? »

La note ne dit pas ce qu'il est advenu de ces photos, mais elles ne figurent pas, avec les autres photos de Skylab 4, dans les archives nationales de Sioux Falls, Dakota du Sud.

OVNIS ET AUTRES THEORIES CONSPIRATIONNISTES SUR LA ZONE 51

La connexion de la zone 51 avec les programmes secrets de recherches en aéronautique ainsi que certains rapports de phénomènes inhabituels ont amené la zone 51 au centre du folklore moderne sur les OVNIs et les théories conspirationnistes. Certaines des prétendues activités incluent:
     Cette base appartiendrait au Directorate of Science & Technology de la CIA, à Air Force Research Laboratory et aux bureaux d'études secrets comme Lockheed Martin, société américaine d'aéronautique créatrice des réacteurs équipant les avions furtifs tels que le F-22 Skunk Works et Boeing Phantom Works.
     l'entreposage et l'étude d'appareils extraterrestres (incluant du matériel récupéré de Roswell), l'étude de leur équipage (vivant ou mort), et la fabrication d'appareils basés sur la technologie extraterrestre.

      le développement d'armement à énergie (pour l'initiative de défense stratégique ou autres) ou d'instruments de contrôle météorologiques.

      les réunions ou collusions avec des extraterrestres.

      les diverses activités reliées à un gouvernement mondial secret.

Plusieurs de ces théories concernent des installations souterraines à Groom Lake ou près de Papoose Lake. La majeure partie des installations se trouveraient sous terre et certains hangars abriteraient des monte-charges géants. En 1989, Bob Lazar a prétendu avoir travaillé à Papoose Lake sur les systèmes de propulsion d'une soucoupe volante appartenant au gouvernement américain dans un complexe qu'il nommait S-4.

Une autre théorie veut que le programme Apollo soit une supercherie et que la zone 51 soit l'endroit où l'on aurait filmé l' "alunissage" de 1969. Cette théorie semble basée sur des photos satellites russes qui montrent que certaines portions de la zone 51 et du NTS ressemblent à la surface de la Lune. En 2000, la chaîne de télévision américaine FOX avait diffusé un reportage sur ce sujet et déclara que cette hypothèse est fausse.

D'autres encore prétendent que durant les années 1990, les travaux les plus secrets effectués à Groom ont été déplacés vers d'autres endroits incluant Dugway Proving Ground près de Salt Lake City, Utah ou encore dans la zone 6113 une zone militaire qui serait située en Alaska et que le secret qui continue d'entourer la zone 51 ne serait maintenu que pour induire en erreur les curieux.

Dans le début des années 2000, un des plus habile hacker du monde, Gary McKinnon soutenant ces théories, a infiltré une centaine d'ordinateurs de la NASA et de plusieurs services militaires dans le but de voler des preuves. Il affirme avoir mis la main sur des documents relatifs à la détention d'une source d'énergie infinie, découverte grâce à des vaisseaux spatiaux extraterrestres.

LA ZONE 51 DANS LA CULTURE POPULAIRE

La zone 51 est évoquée dans de nombreux films, romans et jeux vidéos. On peut en citer quelques-uns :

     Area 51 (2007, film de Christine Peters en production aux États-Unis) : ce film reprendra l'idée du jeu vidéo Area 51: Black Projects et mettra en scène un spécialiste scientifique sur les produits dangereux mandaté par le gouvernement américain pour enquêter sur le développement d'un virus menaçant la terre et pouvant provenir d'une autre planète... [Source: Paramount Pictures, allociné.fr]

     Benjamin Gates et le Livre des Secrets (2008)

     Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal (2008)

     Independence Day (1996) : la zone 51 y est représentée comme une base ultra-secrète servant à abriter des recherches sur une race extra-terrestre.

     Grand Theft Auto: San Andreas : la zone 51 est représentée dans ce jeu vidéo, ainsi que les lieux environnants. Mais son nom a été changé en « Zone 69 ».

     Tomb Raider 3 : la zone 51 ainsi que son intérieur représente deux niveaux de ce jeu vidéo.

     Perfect Dark (2000) : la zone 51 est représentée dans ce jeu vidéo ; une partie de l'histoire du jeu consiste à s'y infiltrer pour aller y sauver un extra-terrestre.

     Deus Ex : la zone 51 est la dernière mission du jeu, qui renferme le système Hélios – basé dans son concept sur le véritable programme Echelon. La base renferme des extraterrestres, nommés les Grays.

     Stargate SG1 : la zone 51 est utilisée pour stocker et analyser les technologies d'autres planètes, ramenées par les équipes SG utilisant la Porte des Étoiles.

     Duke Nukem 3D : la Zone 51 est représentée dans un niveau bonus, où l'on découvre un certain nombre des éléments du folklore de la science-fiction : téléporteurs, autopsies sur extraterrestres, vaisseau alien, etc...

     Half-Life (1998) : bien que n'y étant pas directement citée, la zone 51 présente beaucoup de similitudes avec le lieu principal de l'aventure, Black Mesa.

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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 21:47

COMPLEMENTS HISTORRIQUES

Localisation

Carte du Gévaudan et alentours

La Bête a sévi principalement dans le pays du Gévaudan, dont les limites sont sensiblement les mêmes que le département de la Lozère. Mais elle s'est rendue également dans le Velay (Haute-Loire), la Haute-Auvergne (Cantal), et le Rouergue (Aveyron). Si l'on considère le découpage administratif des années 2000, la Bête aurait fait plus de 80 victimes dans la région Auvergne et plus de 70 dans le Languedoc-Roussillon. Au niveau des départements, c'est la Lozère qui est la plus touchée avec plus de 70 victimes, devant la Haute-Loire qui en déplore plus de 60. Les cantons de Saugues, de Pinols et du Malzieu sont ceux où l'on recense le plus de victimes, avec respectivement 34, 23 et 22 personnes.

Si l'on se limite aux frontières géographiques, la Bête a été présente majoritairement dans les montagnes de la Margeride, et en certaines occasions sur les monts de l'Aubrac.

Elle était d'abord dans l'est du Gévaudan, vers Langogne et la forêt de Mercoire, avant de migrer vers la Margeride et la zone des Trois Monts : mont Chauvet, Montgrand et mont Mouchet.

Au XVIIIe siècle, l'environnement du Gévaudan était constitué de vallées et de montagnes très boisées. Il existe alors, en Margeride, de nombreuses tourbières (aussi appelées « sagnes » ou « molières »), rendant difficile tout déplacement. Les villages étaient alors très dispersés, et les infrastructures routières limitées.

En ce qui concerne le climat, il n'était pas rare que l'hiver soit très long. En effet, les premières neiges pouvaient survenir dès le mois de septembre, et la saison hivernale pouvait durer jusqu'en mai.

Le rapport Marin

Le 20 juin 1767, lendemain de la mort de l'animal tué par Jean Chastel, le notaire royal Roch Étienne Marin rédige un rapport de son autopsie depuis le château de Besque, propriété du marquis d'Apcher, dans la commune de Charraix (Haute-Loire). Ce rapport a été retrouvé en 1958, et apporte quelques informations sur la nature de cet animal[50]. Voici une partie des dimensions (avec comme repère, un pied faisant 32,4 cm, un pouce faisant 27 mm et une ligne faisant 2,25 mm) :

Élément  ↓ Taille en pouces/pieds  ↓ Équivalent actuel  ↓
Longueur depuis la racine de la queue jusqu’au sommet de la tête trois pieds 99 cm
Depuis le sommet de la tête jusque entre les deux grands angles des yeux six pouces 16,2 cm
Largeur d’une oreille à l’autre sept pouces 18,9 cm
Ouverture de la gueule sept pouces 18,9 cm
Largeur horizontale du col huit pouces six lignes 23 cm
Largeur des épaules onze pouces 29,7 cm
Largeur à la racine de la queue huit pouces six lignes 23 cm
Longueur de la queue huit pouces 21,6 cm
Diamètre de la queue trois pouces six lignes 9,5 cm
Longueur d’oreille quatre pouces six lignes 12,2 cm
Largeur du front au-dessous des oreilles six pouces 16,2 cm
Longueur de l’humérus huit pouces quatre lignes 22,5 cm
Longueur de l’avant bras huit pouces 21,6 cm
Longueur de la mâchoire six pouces 16,2 cm
Largeur du nez un pouce six lignes 4 cm
Longueur de la langue quatorze pouces depuis sa racine 37,9 cm
Largeur des yeux un pouce trois lignes 3,4 cm
Épaisseur de la tête sept pouces 18,9 cm
Jambes de derrière de la première à la seconde articulation sept pouces deux lignes 19,4 cm
De la seconde à la troisième articulation jusqu’aux ongles dix pouces 27 cm
Largeur des pattes quatre pouces six lignes 12,2 cm
De la châtaigne au bout de la patte six pouces 16,2 cm

Par ailleurs, ce rapport nous apprend des détails sur les mâchoires de l'animal. Ainsi, on apprend que la mâchoire supérieure est composée de 14 dents, soit 6 incisives, 2 crochets et 6 molaires. La mâchoire inférieure, elle, comporte 22 dents : 12 incisives et 10 molaires.

Ce rapport est également agrémenté de plusieurs témoignages de personnes reconnaissant l'animal, ainsi que les blessures qu'il possédait.

De plus, la tradition décrit l'animal comme pesant plus de 50 kg.

Statistiques

Les statistiques sont assez variables suivant les auteurs et la période de leurs écrits. Elles doivent, de plus, être pondérées pour plusieurs raisons. Tout d'abord rien ne prouve que toutes les victimes qualifiées d'officielles par les actes de décès sont vraiment à attribuer à la Bête. Certaines personnes ont en effet pu faire passer un mort comme étant une victime de la Bête. A contrario, suite au mandement de l'évêque mettant en avant les pêchés du peuple, certains actes de sépulture ont pu ne pas signaler qu'il s'agissait là d'un meurtre perpétré par la Bête. De la même façon, après le départ de François Antoine, les sources sont moins fréquentes.

Les sources qualifiées d'officielles font état d'un peu plus de 80 personnes tuées. Il y aurait également eu une trentaine de personnes blessées, et une cinquantaine d'autres attaquées.

S'il semble exact que la Bête n'a fait aucun mort chez les hommes adultes, elle ne faisait pas de préférence entre les femmes et les hommes. Elle s'attaquait cependant plus fréquemment aux enfants qu'aux adultes.

Caractéristiques de la Bête

Si l'histoire de la Bête du Gévaudan a été autant commentée depuis les événements et sa disparition, c'est principalement parce qu'elle présente plusieurs mystères.

Tout d'abord sur sa nature morphologique. En effet, ni l'animal tué par François Antoine ni celui tué par Jean Chastel, n'ont été conservés. Si l'on s'en tient au rapport Marin, il s'agirait d'un canidé, mais d'aspect inhabituel. Toutefois, de nombreux témoins, accoutumés à la présence de loups dans leur campagne, n’ont pas reconnu dans cet animal un loup, mais l’ont directement dénommé sous le terme bestia, « la bête » en langue d'oc.

Ensuite, de nombreux témoignages font penser à une relative invulnérabilité de cette Bête. Le manque d'efficacité des armes a alimenté la théorie selon laquelle elle aurait pu porter une cuirasse en peau de sanglier, comme en portaient les chiens utilisés à la guerre jusqu'au début du XIXe siècle. De nombreux témoignages relatent le fait que la Bête aurait été touchée par une ou plusieurs balles de fusil, tirées par des chasseurs de bonne réputation, et pourtant elle se serait relevée à chaque fois.

Les témoignages font également apparaître un don d'ubiquité à la Bête. Elle aurait, en effet, été aperçue dans un très faible intervalle de temps en des lieux distants de plusieurs kilomètres les uns des autres. Cependant, ces distances restent, dans bien des cas, envisageables pour un seul animal.

Deux des traits les plus marquants de cette Bête sont sa familiarité et son audace. Au moins jusqu'au départ de François Antoine, elle semble ne pas craindre l'homme. Lorsque la bête rencontre une résistance de la part de la victime ou de ses compagnons, elle s'éloigne « de 40 pas », s'assoit parfois sur le train arrière pendant quelques instants et, si elle n'est pas poursuivie, revient à la charge. Elle s'éloigne du lieu de son forfait au petit trot ou au pas. Plusieurs fois, des victimes auraient été attaquées en plein village[N 18] et une majeure partie des témoignages attestent que les attaques ont eu lieu de jour.

Enfin la Bête est très agressive et agile. Cette agressivité est caractérisée par un acharnement qui ne semble pas toujours dicté par la faim. Elle est de plus très agile, car selon les témoignages, elle avait la capacité de sauter par-dessus des murs qu'un chien n'aurait pu franchir.

LES PERSONNES LIEES

La famille Chastel

La famille Chastel est restée dans l'histoire pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce que Jean Chastel est celui qui a tué la Bête du Gévaudan. Mais également parce que plusieurs auteurs ont accusé les Chastel, notamment Antoine, fils de Jean, d'avoir dompté et programmé la Bête. Jean Chastel vivait au village de La Besseyre-Saint-Mary, et était connu sous le sobriquet de « de la masqua », autrement dit le « fils de la sorcière ». Il était lettré, comme le signale sa présence fréquente pour signer les registres. C'est par ces signatures que l'on retrouve son métier. Ainsi, il était laboureur, brassier, mais également cabaretier.

Deux des fils de Jean Chastel sont reliés à l'histoire de la Bête : Antoine et Pierre. Ils furent emprisonnés en même temps que leur père, en août 1765. Il a été écrit, depuis les livres d'Abel Chevalley et d'Henri Pourrat, qu'Antoine vivait dans le bois de la Ténazeyre, non loin de là où devait se cacher la Bête, cependant ceci n'appartient pas à la tradition orale, et aucun écrit d'époque ne vient corroborer cette affirmation.

La famille de Morangiès

La maison de Molette de Morangiès est sans doute issue d'une petite seigneurie située à Molette, aujourd'hui commune de Prévenchères. Elle serait, par ailleurs, propriétaire à la Garde-Guérin. En 1410, Jean de Molette hérite du château et de la seigneurie de Morangiès, voisine de celle de Molette. En 1608, François de Molette de Morangiès épouse Marie de Louet de Calvisson, héritière de la seigneurie gentilhommière de Saint-Alban. Le 31 décembre 1726, Pierre-Charles de la Molette de Morangiès épouse Louise-Claudine de Guérin de Châteauneuf-Randon de Tournel. Cette union permet aux Morangiès d'acquérir la baronnie du Tournel, et le droit d'entrée aux états du Languedoc. Il s'installe alors au château du Boy dans le Valdonnez, qu'il embellit grandement. En 1741 il rachète pour 20 000 livres une partie de la baronnie de Canilhac, mais également les droits d'entrées aux états du Gévaudan et du Languedoc qui y étaient associés. Il fait alors transférer ce titre à sa terre de Saint-Alban par décision royale.

Pierre-Charles de Molette se titre ainsi marquis de Morangiès, comte de Saint-Alban, baron et seigneur de maints lieux. En 1745 il se distingue à la bataille de Fontenoy, alors qu'il est maréchal de camp. Ceci lui permet de recevoir la croix de chevalier de Saint-Louis et de devenir lieutenant-général. Il est ensuite fait prisonnier durant la guerre de Sept Ans. Il est aussi atteint par la disgrâce du maréchal de Soubise après la défaite de Rossbach. Il se retire alors dans son hôtel particulier à Paris, avant de revenir à Saint-Alban. En 1765 l'évêque de Mende l'informe que le Roi lui a rendu sa confiance.

Il aurait eu quatre fils et deux filles. L'un d'eux est resté dans l'histoire de la Bête du Gévaudan, il s'agit de Jean-François-Charles, comte de Morangiès. Il est né le 22 février 1728 au château du Boy. À 14 ans, il devient mousquetaire du Roi. Il était colonel du régiment d'infanterie du Languedoc durant la bataille de Minorque en 1756. Il est d'ailleurs nommé gouverneur de Minorque par le maréchal de Richelieu. Il le resta jusqu'en 1763. En 1753 il avait épousé Marie-Paule-Thérèse de Beauvilliers de Saint-Aignan, fille d’un duc et pair, avec qui il eut deux fils.

La famille d'Apchier

La baronnie d'Apchier est l'une des huit baronnies du Gévaudan, donnant droit d'entrée aux États particuliers du Gévaudan, mais également, suivant la roue de tour aux États du Languedoc. Cette baronnie se situe, dès le XXe siècle, entre le Bès et la Truyère. Elle gagne en puissance lorsque Garin de Châteauneuf, co-seigneur avec son frère Odilon de la baronnie de Châteaunef-Randon, épouse Alix d'Apchier, héritière de la baronnie. Le château principal de la baronnie se trouve alors au village d'Apcher, désormais commune de Prunières en Lozère. En 1638, l'héritière de la baronnie, Marguerite, épouse François de Crussol, duc d'Uzès. Son petit-fils, Charles de Crussol, vend alors la baronnie pour payer ses dettes. C'est Pierre Bouniol, juge général au « comté d'Apchier », qui rachète la majeure partie de la baronnie. Il la revendra, avec le droit d'entrée aux états du Gévaudan, entre 1717 et 1719 au marquis de Roquelaure, Emmanuel de Besuéjouls.

En 1764, le marquis d'Apcher est Jean-Joseph. Il est né le 3 juin 1745 au château de Besque. Il est le fils de Joseph de Randon et Henriette de La Rochefoucauld. En 1765 il a 20 ans quand il prend peu à peu la tête des chasses contre la Bête du Gévaudan. C'est d'ailleurs lui qui organise la battue du 19 juin 1767, où Jean Chastel a vaincu la Bête.

LE CORPS ECCLESIASTIQUE

Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré

Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré était évêque de Mende, et par conséquent comte de Gévaudan depuis 1723. Il est issu de la famille de Choiseul, et, pendant son épiscopat, ses cousins César Gabriel de Choiseul-Praslin et Étienne François de Choiseul occupaient des postes de haut rang auprès du royaume. Il cherche continuellement à prendre soin des habitants du Gévaudan. Mais il n'hésite pas à critiquer leurs mœurs lors du mandement resté dans la postérité. C'est également lui qui décide de retirer saint Sévérien de la liste des évêques de Mende, fait repris par l'abbé Pourcher pour qualifier la Bête de « fléau de Dieu ».

Abbé Trocellier

L'abbé Trocellier, curé d'Aumont-Aubrac, a organisé de nombreuses battues dans sa paroisse et au-delà. Il a également été témoin oculaire de la Bête, dont il a fait la description dans sa multiple correspondance. Il écrit ainsi que : « ... la Bête se redresse sur ses deux jambes de derrière, et, dans cette position elle badine de ses deux pattes de devant, pour lors elle paraît de la hauteur d’un homme de taille médiocre ». Cette bipédie lui fit évoquer l'idée d'un babouin pour définir à quel animal correspondait la Bête lors d'une lettre adressée au syndic Lafont. Il consigna ses impressions dans le registre paroissial, dessinant même un portrait de la Bête.

LE CORPS ADMINISTRATIF

Étienne Lafont

Etienne Lafont était avocat au parlement de Toulouse, syndic du diocèse de Mende et, depuis 1749, subdélégué de l'intendant du Languedoc en Gévaudan. Le Gévaudan était en effet l'un des pays d'états qui composaient la province du Languedoc. Il était né à Marvejols le 16 mars 1719 et est mort en juillet 1767, 18 jours après la Bête tuée par Chastel.

Ses frères, Jacques et surtout Trophime, l'ont aidé dans son travail pour éradiquer la Bête.

Monsieur de Montluc

Pierre de Tassy de Monluc, né à Saint-Flour en 1721 et mort en 1796, était le subdélégué du diocèse de Saint-Flour auprès de l'intendant d'Auvergne.

Comte de Moncan

Jean-Baptiste Marin, comte de Moncan, était maréchal des armées du Roi et gouverneur militaire du Languedoc. Il fut ensuite lieutenant-général et grand'croix de l'Ordre de Saint-Louis, et nommé sénéchal et gouverneur du Rouergue le 1er mars 1767. Il resta en charge jusqu'à sa mort, en 1779.

Monsieur de Saint-Priest

Marie-Joseph de Guignard de Saint Priest était l'intendant du Languedoc à partir de 1764. Il fut préalablement conseiller à la cours des aides de Montpellier, puis, en 1757, maître des requêtes, avant de devenir intendant.

Simon Charles Sébastien Bernard de Ballainvilliers

Simon de Ballainvilliers était intendant de la province d'Auvergne de 1757 à 1767. Le 19 juin il rapporte dans une lettre le détail de la fin de la Bête, ainsi il écrit : « Jean Chastel, un enfant du pays, a tué une bête qui parut être un loup, mais un loup extraordinaire et bien différent par sa figure et ses proportions des loups que l'on voit dans ce pays. »

Comte de Saint-Florentin

Monsieur le comte Louis Phélypeaux de Saint-Florentin était un ministre du Roi. Il fut l'un des interlocuteurs privilégiés des correspondances entre les gentilshommes du Gévaudan et la cour du Roi.

Monsieur de l'Averdy

Comme le comte de Saint-Florentin, Clément de l'Averdy était un ministre du Roi, contrôleur général des finances, et a entretenu une correspondance avec le Gévaudan.

LES CHASSEURS

Capitaine Duhamel

Jean Baptiste Louis François Boulanger, seigneur de Duhamel, fut d'abord lieutenant au régiment de Cambis à partir de 1747. De 1756 à 1758 il devient cornette au régiment de Royal Roussillon cavalerie. Puis il est engagé comme aide-major d'infanterie du régiment des volontaires de Clermont-Prince. C'est cette année 1758 qu'il obtient le grade de capitaine. Il devient aide-major des dragons en 1760. Aux premières attaques de la Bête, en 1764, il commandait ses troupes dans la région de Langogne.

Messieurs Denneval

Jean Charles Marc Antoine Vaumesle d’Enneval, parfois prénommé Martin, né en 1703, était grand louvetier du haras d’Exmes en Normandie de 1703 à 1769. Il est venu en Gévaudan avec son fils Jean-François.

Monsieur Antoine et Antoine de Beauterne

François Antoine, né vers 1695, était porte-arquebuse du roi Louis XV, sous-lieutenant des chasses et inspecteur de la forêt de la Capitainerie de Saint-Germain-en-Laye. Il était également grand louvetier du royaume et chevalier de l'Ordre de Saint-Louis.

Il était venu avec son troisième fils, Robert-François Antoine de Beauterne, né le 26 juin 1748, porte-arquebuse du dauphin et gendarme de la garde du roi. Ce dernier avait acquis la particule « de Beauterne » indépendamment d'un quelconque héritage familial.

Ils étaient assistés par : le garde général Lacoste ; les gardes-chasse de la capitainerie royale de Saint-Germain Pélissier, Régnault et Dumoulin ; les gardes-chasse à cheval du duc d'Orléans Lacour et Rinchard[N 26] et les gardes-chasse du duc de Penthièvre Lecteur, Lachenay et Bonnet.

LES THEORIES

Le fléau de Dieu

Le terme de « fléau » est employé en 1765 par monseigneur de Choiseul-Beaupré dans son mandement : « ce fléau extraordinaire, ce fléau qui nous est particulier et qui porte avec lui un caractère si frappant et si visible de la colère de Dieu ». La Bête n'est donc pas un loup, ni un quelconque animal connu, mais une Bête unique envoyée par Dieu pour punir le peuple de ses péchés. Cette théorie est d'ailleurs reprise par celui qui est considéré comme le premier historien de la Bête, l'abbé Pierre Pourcher. Né au Mazet, vers Julianges, l'abbé Pourcher était curé à Saint-Martin-de-Boubaux et imprimait lui-même les livres qu'il écrivait. Pour lui, ce fléau a été envoyé par Dieu principalement à cause de la disparition de Sévérien de la liste des évêques de Mende. Sévérien, qui aurait été disciple de Martial de Limoges, a longtemps été considéré comme l'évangélisateur du Gévaudan au cours du IIIe siècle. Cependant, il se pourrait que ce soit une mauvaise interprétation des textes qui ait fait confondre Sévérien de Gabala, en Syrie, avec un Sévérien du pays des Gabales. C'est pour cette raison que l'évêque Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré l'avait déclassé de la liste des évêques en 1763, peu avant les premières attaques.

UN OU PLUSIEURS LOUPS

Officiellement, tous les animaux tués en Gévaudan lors des chasses contre la Bête ont toujours été des loups. C'est en tout cas ce qui est dit par monsieur de Buffon à propos de l'animal tué par François Antoine, comme de celui ramené par Jean Chastel. La théorie du loup anthropophage a été évoquée au moment des faits, et s'est conservée au fil des années. L'abbé François Fabre évoque une famille de loups, alors qu'à partir des années 1960 on en compte trois. Ces trois loups, selon l'abbé Xavier Pic, auraient été celui tiré par les frères Marlet de la Chaumette, celui tué par François Antoine et le garde Rinchard, et le troisième tué par Jean Chastel. Jacques Delperrié de Bayac arrive à la même conclusion, même s'il évoque la possibilité de la présence d'un quatrième loup. Guy Crouzet et le chanoine Félix Buffière sont beaucoup moins précis sur leur nombre, mais concluent également à la culpabilité des loups.

UN ANIMAL EXOTIQUE

Le fait que la Bête soit un animal exotique a été l'une des premières théories, d'ailleurs avancées au moment même des événements. Le mandement de l'évêque évoque en effet « une bête féroce, inconnue dans nos climats ». L'animal le plus souvent cité est alors la hyène qui aurait pu s'évader de la foire de Beaucaire. Guy Crouzet l'évoque avec prudence, alors que Gérard Ménatory émet l'hypothèse que cette hyène aurait été ramenée d'Afrique par Antoine Chastel. Il associe donc l'animal exotique à l'intervention humaine.

Pour corroborer l'hypothèse de la hyène, est parfois utilisé un petit fascicule paru en 1819, et vendu au Jardin des Plantes. Ce fascicule évoque un animal autrefois exposé, une hyène barrée d'Orient : « Ce féroce et indomptable animal est rangé dans la classe du loup cervier ; il habite l’Égypte, il parcourt les tombeaux pour en arracher les cadavres ; le jour, il attaque les hommes, les femmes et les enfants, et les dévore. Il porte une crinière sur son dos, barrée comme le tigre royal ; celle-ci est de la même espèce que celle que l’on voit au cabinet d’Histoire Naturelle, et qui a dévoré, dans le Gévaudan, une grande quantité de personnes ».

Mais bien d'autres animaux ont été cités comme étant la Bête, comme le glouton (ou carcajou), le thylacine, ou bien le tigron. La famille des félidés est d'ailleurs plusieurs fois évoquée : lion, panthère, guépard, etc. Sont suggérés également : un grand singe (comme le babouin) ou même un ours brun.

En se fondant sur certaines descriptions, des adeptes de la cryptozoologie se sont demandé s'il ne s'agissait pas d'un des derniers survivants des mesonychia, sortes de « loups à sabots » disparus vers la fin de l'éocène.

UN FOU SADIQUE

La théorie du fou sadique écarte totalement la présence d'un animal. C'est le docteur Puech, professeur agrégé à l'université de médecine de Montpellier, qui avance cette hypothèse en 1910. Selon lui, les cadavres abandonnés par le fou incriminé auraient été rongés par des loups. C'est la présence de mystificateurs recouverts de peaux de loups qui auraient entretenu la peur et l'accusation d'une Bête.

Cette hypothèse a ensuite été reprise mais n'impliquerait plus une mais deux personnes minimum. Le terme « sadique » se rattache à la mise en scène de certains meurtres, où les têtes ont été retrouvées tranchées.

L'INTERVENTION HUMAINE OU LE COMPLOT

Ce sont Abel Chevalley et Henri Pourrat qui ont popularisé la théorie selon laquelle la Bête du Gévaudan serait un animal dressé pour tuer, accompagné d'un ou plusieurs humains. Un noble du pays, Jean-François-Charles de Morangiès, et un paysan solitaire nommé Antoine Chastel, sont souvent les personnes désignées comme dresseurs. Abel Chevalley voit en la Bête un mâtin ou une hyène ramenée par Antoine Chastel d'Afrique, ce dernier ayant le fils Morangiès comme complice. Pour Henri Pourrat c'est le même Antoine Chastel qui aurait dressé la Bête, couvert par son père Jean, qui aurait finalement abattu l'animal.

Raymond-Francis Dubois va un peu plus loin dans cette piste. En défenseur des loups, c'est un chien qui est accusé. Ce chien, dressé pour la guerre comme il en existait au XVIe siècle, était alors recouvert d'une cuirasse. Le poil de sanglier, très dru et serré, aurait pu constituer une protection efficace y compris contre les balles. Là aussi c'est Antoine Chastel qui aurait élevé et guidé cet animal, suivant les ordres d'un noble du pays. Michel Louis, fondateur et directeur du parc zoologique d'Amneville est partisan de cette théorie. Pour lui, la raie noire constatée sur le dos de la Bête ne correspond pas au pelage du loup, mais est, par contre, caractéristique de celui du sanglier. Il relève également que cette caractéristique n'a pas été observée sur le cadavre des différents animaux tués.

La théorie d'un animal dressé pour le dessein des notables du pays a été reprise fréquemment à partir des années 1990 pour les besoins de productions littéraires, BD, etc. comme dans la fiction de Christophe Gans Le Pacte des loups.

UTILISATIONS MODERNES DE LA LEGENDE

La région où a sévi la Bête, ainsi que les lieux alentours, se sont peu à peu appropriés sa légende. Musées, statues et sentiers pédagogiques ont fait leur apparition. On retrouve ainsi :

      une sculpture de la Bête à Saint-Privat-d'Allier ;

      le musée de la Bête du Gévaudan à Saugues. Il restitue par des personnages en plâtre et des effets sonores, l'atmosphère de terreur qui régna entre 1764 et 1767 dans la région de Saugues. Il fête ses dix ans d'existence en juillet 2009 ;

      une statue de bois se dresse également dans le village de Saugues, à laquelle viennent se rajouter diverses représentations ;

      une statue se trouve au village d'Auvers. Elle représente le combat de Marie Jeanne Vallet contre la Bête, et a été exécutée par le sculpteur Philippe Kaeppelin. Elle a été inaugurée en 1995, suscitant même une polémique à propos de l'usage touristique d'une Bête ayant commis de tels crimes ;

      une stèle à la mémoire de Jean Chastel, le vainqueur de la Bête, se trouve dans le village de La Besseyre-Saint-Mary ;

      une statue de la Bête du Gévaudan sculptée par Auricoste figure à Marvejols. La Bête n'est pourtant jamais venue à proximité de la cité.

À cela s'ajoute le musée du parc à loups du Gévaudan, qui possède quelques documents relatifs à la légende. De plus, de nombreuses entreprises, ou autres clubs sportifs, de Lozère et de Haute-Loire, ont choisi la Bête du Gévaudan comme emblème.

THEATRE

L'histoire de la Bête du Gévaudan a été adaptée au théâtre. Il s'agit d'une pièce en trois actes de Jacques Audiberti, sortie en 1936 sous le nom de La Bête noire. Elle est présentée en 1948 à la Huchette à Paris, et a été renommée en La Fête noire. Les noms historiques n'ont pas été conservés. La pièce présente une lutte entre paysans et aristocrates locaux.

En 2008, un nouvelle pièce est montée sous le nom de La Bête est là..., avec Geneviève et Robert Sicard et une mise en scène de Patricia Capdeveille. Il s'agit d'une adaptation du livre de Laurent Fournier intitulé Petite histoire des grands ravages d'une méchante bête.

CINEMA ET TELEVISION

Plusieurs films ont pris pour trames de fond l'histoire ou la légende de la Bête du Gévaudan. On retrouve ainsi :

      Le Pacte des loups, film de Christophe Gans (2001) ;

      La Bête du Gévaudan, téléfilm de Patrick Volson (2003).

Mais cette histoire a aussi fait l'objet de plusieurs reportages et autres documentaires, comme :

      La Bête du Gévaudan, dramatique de la série Le Tribunal de l'impossible diffusée en 1967 (ORTF) ;

      La Bête du Gévaudan, autopsie d'un mythe, de David Teyssandier ;

      La bête du Gévaudan, documentaire de 1970 de la Télévision suisse romande ;

Quel est le mystère de la bête du Gévaudan ?, dans la série Secrets d'histoire, documentaire de 2007-2008 de France 2.

LITTERATURE

L'écrivain écossais Robert Louis Stevenson a traversé le Gévaudan en 1878, périple qu'il raconte dans son récit Voyage avec un âne dans les Cévennes. Il écrit ainsi à propos de la Bête : « C'était, en effet, le pays de la toujours mémorable Bête, le Napoléon Bonaparte des loups. Quelle destinée que la sienne ! Elle vécut dix mois à quartier libre dans le Gévaudan et le Vivarais, dévorant femmes et enfants et "bergerettes célèbres pour leur beauté" [...] si tous les loups avaient pu ressembler à ce loup-ci, ils eussent changé l'histoire de l'humanité ».

La Bête est devenue, à partir des années 1970, le personnage central de plusieurs bandes dessinées. Ces premières apparitions sous ce format sont même antérieures, puisque le magazine Héroic dans son numéro 23, du 1er juin 1955, a raconté le « récit véridique de la Bête du Gévaudan ». Entre 1970 et 1990, la Bête apparaît dans les dessins de Comès, de Claude Auclair ou encore du duo Pierre Christin/Enki Bilal. Certains auteurs de bandes dessinées, comme Convard, tentent de s'éloigner légèrement de l'histoire dite officielle, en ne citant aucun nom notamment.

Dans les années 2000, le duo Adrien Pouchalsac et Jan Turek sortent une trilogie, La Bestia, qui se veut la plus proche possible de l'histoire. Il en est de même pour La Bête du Gévaudan de Jean-Louis Pesch, ou encore Le secret de Portefaix, l'enfant du Gévaudan de Cyrille Le Faou et Roger Lagrave. Les romanciers de fiction se sont également inspirés de l'histoire de la Bête pour leurs récits, comme, par exemple Gévaudan de Philippe Mignaval ou Le Chien de Dieu de Patrick Bard.

JEU VIDEO

L'histoire de la Bête du Gévaudan a également servi de trame pour un jeu vidéo sorti en 1985. Ce jeu vidéo a été développé et édité par C.I.L. (Compagnie Informatique Ludique). Se présentant sous la forme d'un jeu d'aventure textuelle, il est sorti sur les micro-ordinateurs Apple II. L'histoire reprend l'hypothèse selon laquelle la Bête était un loup-garou. Le joueur incarne cette Bête et doit trouver un moyen de soigner son mal.

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 13:18

La Bête du Gévaudan serait un animal à l'origine d'une série d'attaques contre des humains survenues entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767. Ces attaques, le plus souvent mortelles, entre 88 à 124 recensées selon les sources, eurent lieu principalement dans le nord de l'ancien pays du Gévaudan (qui correspond globalement à l'actuel département de la Lozère). Quelques cas ont été signalés dans le sud de l'Auvergne, et dans le nord du Vivarais et du Rouergue.

La « Bête du Gévaudan » dépassa rapidement le stade du fait divers, au point de mobiliser de nombreuses troupes royales et de donner naissance à toutes sortes de rumeurs, tant sur la nature de cette « bête » – vue tour à tour comme un loup, un animal exotique et même un loup-garou, voire un tueur en série à une époque plus récente — que sur les raisons qui la poussaient à s'attaquer aux populations — du châtiment divin à la théorie de l'animal dressé pour tuer.

images-copie-1De 1764 à 1767, deux animaux, identifiés, l'un comme un gros loup, l'autre comme un animal s'apparentant au loup sans en être pour autant (bien qu'appartenant aux canidés), furent abattus. Le gros loup fut abattu par François Antoine, porte-arquebuse du roi de France, en septembre 1765, sur le domaine de l'abbaye royale des Chazes. À partir de cette date, les journaux et la cour se désintéressèrent du Gévaudan, bien que d'autres morts attribuées à la Bête aient été déplorées ultérieurement. Le second animal fut abattu par Jean Chastel, enfant du pays domicilié à La Besseyre-Saint-Mary, le 19 juin 1767. Selon la tradition, l'animal tué par Chastel était bien la Bête du Gévaudan car, passé cette date, plus aucune mort ne lui fut attribuée.

HISTOIRE

Premières attaques

La première personne que la Bête attaqua fut une femme habitant tout près de Langogne, mais des bœufs arrivèrent et firent fuir l'animal. La femme n'eut donc d'autre mal que ses habits déchirés. La première victime officielle de la Bête fut Jeanne Boulet, jeune fille âgée de quatorze ans, tuée le 30 juin 1764, au village des Hubacs (près de Langogne) dans la paroisse de Saint-Étienne-de-Lugdarès en Vivarais.

La victime fut enterrée « sans sacrements », n'ayant pu se confesser avant sa mort. On relève toutefois sur la consignation de sa mort que le curé de la paroisse mentionne qu'elle fut victime de la bête féroce, ce qui suggère qu'elle ne fut pas la première victime mais seulement la première déclarée.

Une deuxième victime est rapportée le 8 août. Âgée de 14 ans, elle habitait au hameau de Masméjean, paroisse de Puy-Laurent. Ces deux victimes ont été tuées dans la vallée de l'Allier. Les suivantes, dès la fin du mois d'août, et au cours du mois de septembre, meurent autour et dans la forêt de Mercoire.

Étienne Lafont, syndic du diocèse de Mende, se trouvait à Marvejols en cette fin du mois d'août. C'est depuis cet endroit qu'il envoya des chasseurs de Mende, dirigés par le sieur Mercier, afin de venir en aide aux chasses qui se mettaient peu à peu en place à proximité de Langogne. Cependant, Lafont se rendit vite compte que ces chasses étaient insuffisantes et avertit donc M. de Saint-Priest, intendant du Languedoc, et M. le comte de Montcan, gouverneur de la province, de la situation. C'est ce dernier qui donna l'ordre au capitaine Duhamel, stationné à Langogne avec ses dragons, de conduire les opérations de chasse contre la Bête.

Duhamel et les dragons

C'est ainsi à partir du 15 septembre que le capitaine Duhamel et ses dragons débutent leurs chasses[4], armant les paysans pour qu'ils leur viennent en aide. Il y avait, cette année-là, quatre compagnies de dragons, volontaires de Clermont, stationnées à Langogne ou Pradelles et commandées par Duhamel, capitaine et aide-major. Ces militaires étaient alors très présents dans les régions autour des Cévennes, du fait des conflits avec les Camisards au début du siècle (1702-1715). Durant les multiples battues menées en la forêt de Mercoire, jamais la Bête n'est aperçue. Cependant, c'est sans doute à cause de ces diverses chasses que la Bête quitte rapidement cette zone. Elle se déplace alors aux confins de la Margeride et de l'Aubrac, au début du mois d'octobre.

Le 7 dudit mois, une jeune fille est tuée au village d'Apcher, paroisse de Prunières, et sa tête n'aurait été retrouvée que huit jours plus tard. Le lendemain, un garçon vacher de 15 ans est attaqué à proximité de La Fage-Montivernoux. Ce même jour, la Bête attaque un autre vacher entre Prinsuéjols et le château de la Baume, propriété du comte de Peyre. Cependant, le jeune garçon se réfugie parmi ses vaches, qui parviennent à repousser la Bête. Peu de temps après, des chasseurs qui sortent d'un bois avoisinant aperçoivent la Bête qui rode encore autour du garçon. Deux de ces chasseurs tirent et touchent la Bête qui, par deux fois, tombe puis se relève. Personne n'arrive cependant à la rattraper alors qu'elle s'enfuit dans un bois. La battue qui est organisée le lendemain se solde par un échec. Deux paysans affirment avoir vu l'animal sortir, en boitant, durant la nuit. Ainsi, et pour la première fois, la Bête a été blessée. C'est pendant ce mois d'octobre 1764 que la Bête perpétua ses attaques les plus méridionales, notamment celle qui coûte la vie à Marie Solinhac, attaquée au Brouilhet, sur la commune des Hermaux.

Le 2 novembre, Duhamel et ses 57 dragons quittent Langogne pour s'installer à Saint-Chély, chez l'aubergiste Grassal. Ce n'est pourtant que le 11 novembre qu'ils peuvent effectuer leur première chasse, en raison d'importantes chutes de neige. Voyant le manque de résultat des chasses jusqu'à présent, les États du Languedoc se réunissent le 15 décembre, et promettent une prime de 2 000 livres à qui tuerait la Bête. Cinq nouvelles personnes meurent pourtant après une attaque attribuée à la Bête durant ce mois de décembre.

L'appel aux prièresimages-copie-2

Le 31 décembre 1764, l'évêque de Mende, monseigneur Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré, également comte de Gévaudan, lance un appel aux prières et à la pénitence. Cet appel est resté dans l'Histoire sous le nom de « mandement de l'évêque de Mende. Tous les prêtres du diocèse ont pour ordre de l'énoncer à leurs fidèles. Dans ce texte, l'évêque qualifie la Bête de fléau envoyé par Dieu pour punir les hommes de leurs pêchés. Il cite saint Augustin pour évoquer la « justice de Dieu », ainsi que la Bible et les menaces énoncées par Dieu à travers la bouche de Moïse : « j'armerai contre eux les dents des bêtes farouches ». À l'issue de ce mandement, il est ordonné que soient respectées quarante heures de prières et de chants, et ce durant trois dimanches consécutifs.

Mais les prières semblent vaines, puisque la Bête continue son massacre en ce début d'année 1765. Au cours des mois de janvier et de février, les chasses de Duhamel et des dragons s'avèrent infructueuses. Les habitants des lieux se plaignent, par ailleurs, de l'attitude des dragons. Ils sont ainsi accusés de ne pas payer les logements ni la nourriture, ou encore de détruire les récoltes. Le conseiller du Roi, Clément Charles François de L'Averdy, envoie alors un chasseur normand, le sieur Denneval (ou d'Enneval), pour les suppléer. Il est réputé bon chasseur de loups, puisqu'il en aurait abattu plus de 1 200. Martin Denneval[N 8] et son fils se rendent donc en Gévaudan au milieu du mois de février.

Le combat de Portefaix

Avant l'arrivée des Denneval, le 12 janvier, la Bête s'attaque à sept enfants du Villaret, paroisse de Chanaleilles. Le combat qui l'a opposée aux jeunes bergers et le courage dont ces derniers ont fait preuve sont restés dans les annales. Depuis l'apparition de la Bête, il était recommandé de ne pas envoyer seuls les enfants garder le bétail. L'élevage dans cette région était principalement celui des vaches et des moutons. Cependant, les hommes adultes étaient souvent occupés aux travaux des champs. Pour limiter les positions de faiblesse que présentent des enfants seuls, les troupeaux sont donc souvent groupés afin que les jeunes gardent ensemble les animaux.

C'est le cas des sept enfants du Villaret, cinq garçons et deux filles âgés de huit à douze ans. La Bête s'attaque à eux, tournant autour des enfants qui s'étaient regroupés en position de défense. Elle s'empare alors de l'un des plus jeunes garçons, mais les autres réussissent à piquer la Bête à l'aide de lames fixées sur des bâtons, jusqu'à lui faire lâcher prise. Elle a cependant le temps de dévorer une partie de la joue droite de sa victime. Elle revient ensuite à la charge, saisissant Joseph Panafieu, le plus jeune, par le bras, et l'emportant avec elle. L'un des jeunes suggère alors de s'enfuir pendant qu'elle est occupée, mais un autre, Jacques André Portefaix, énonce le contraire. Ils accourent alors pour secourir leur infortuné compagnon, tentant de piquer la Bête au niveau des yeux. Ils parviennent finalement à lui faire lâcher prise et à reculer. À l'arrivée d'un ou plusieurs hommes, alertés par les cris, la Bête s'enfuit dans un bois voisin.

Monsieur de Saint-Priest informe monsieur de l'Averdy de ce combat. Et, pour le récompenser de son courage, le Roi offrit de payer l'éducation de Jacques Portefaix. Ainsi, le 16 avril 1765, Portefaix est admis chez les Frères de la Doctrine Chrétienne, ou Frères Ignorantins, de Montpellier. Il y reste jusqu'en novembre 1770, date à laquelle il entre à l'école du Corps Royal d'artillerie. Il devient ensuite lieutenant, sous le nom de Jacques Villaret, et meurt le 14 août 1785, à l'âge de 32 ans.

L'arrivée des Denneval

C'est le 17 février 1765 que les Denneval arrivent à Clermont-Ferrand où ils sont présentés à l'intendant d'Auvergne, monsieur de Ballainvilliers. Le lendemain, ils sont à La Chapelle-Laurent et, le surlendemain, à Saint-Flour. C'est au début du mois de mars qu'ils prennent place en Gévaudan.

Ce mois de mars est le témoin du combat héroïque de Jeanne Jouve pour sauver ses enfants. Jeanne Chastang, femme de Pierre Jouve, domiciliée au mas de la Vessière (Saint-Alban) est devant sa maison avec trois de ses enfants vers midi en ce 14 mars. Soudain, attirée par un bruit, elle s'aperçoit que sa fille de 9 ans vient d'être saisie par la Bête qui est passée par-dessus la muraille. La fille Jouve tenait, qui plus est, le plus jeune des garçons, âgé de 14 mois environ. Jeanne Jouve se jette alors sur la Bête et parvient à lui faire lâcher prise. Cette dernière revient malgré tout à la charge sur le plus jeune des enfants, mais elle ne peut l'atteindre, car la mère le protège. La Bête se jette alors sur l'autre garçon, Jean-Pierre, âgé de 6 ans, le saisit par le bras et l'emporte. Jeanne Jouve se jette à nouveau sur la Bête. S'en suit un long combat où Jeanne Jouve est repoussée au sol, griffée, mordue à plusieurs reprises. Finalement la Bête, qui tient toujours Jean-Pierre, parvient à s'échapper, mais elle se retrouve face aux deux plus grands enfants Jouve, qui se préparaient à emmener le troupeau aux pâtures. Ces derniers parviennent à libérer leur jeune frère et à faire fuir la Bête. Jean-Pierre succomba cependant à ses blessures quelques heures plus tard. En récompense de son acte héroïque, Jeanne Jouve reçut 300 livres de gratification de la part du roi.

Les Denneval, eux, s'installent en Gévaudan. Dès leur arrivée, ils veulent l'exclusivité des chasses, et doivent donc éliminer Duhamel. Ils font alors intervenir monsieur de l'Averdy et, le 8 avril, Duhamel et ses dragons doivent quitter le pays pour leur nouvelle affectation de Pont-Saint-Esprit. Cependant, les Denneval tardent à lancer de grandes chasses, la première n'intervenant que le 21 avril. Le but de cette première chasse semblait être de ramener la Bête vers Prunières et les bois images2-copie-1appartenant au comte de Morangiès. S'ils purent approcher la Bête, celle-ci parvint à s'échapper sans qu'ils ne puissent tirer.

En ce mois d'avril 1765, l'histoire de la Bête se répand dans toute l'Europe. Le Courrier d'Avignon relate ainsi que des journalistes anglais tournent en dérision le fait que l'on ne puisse abattre un simple animal. Pendant ce temps, monseigneur l'évêque ainsi que les intendants doivent faire face à un afflux massif de courrier. Des personnes de toute la France proposent des méthodes plus ou moins farfelues pour venir à bout de la Bête.

Le 1er mai, la Bête se trouve à proximité du bois de la Rechauve, entre Le Malzieu et Saint-Alban. Alors qu'elle s'apprête à attaquer un jeune berger, un homme, l'un des frères Marlet du hameau de La Chaumette, situé au sud-est de Saint-Alban, l'aperçoit depuis la fenêtre de sa maison, située à 200 mètres de là environ. Il prévient alors ses deux frères et tous s'empressent de s'armer et de sortir de la maison. La Bête aurait reçu deux coups de fusil, serait tombée à chaque fois avant de pouvoir se relever. Elle parvient à s'échapper bien que blessée au cou. Le lendemain, Denneval, prévenu entre temps, se rend sur place et poursuit la trace accompagné d'une vingtaine d'hommes. Tous espèrent que la Bête a été blessée à mort. L'annonce qu'une femme a été tuée dans l'après-midi, sur la paroisse de Venteuges, les détrompe finalement.

Le lendemain de cette chasse, le marquis Pierre-Charles de Morangiès écrit au syndic Étienne Lafont pour se plaindre des Denneval : « MM. Denneval arrivèrent et donnèrent comme à l'ordinaire de jactance de l'inutilité la plus désolante. (...) vous qui êtes homme politique êtes obligé de dévoiler aux yeux des puissances l'effronterie des ces normands qui n'ont d'humains que la figure. ». Le 18 mai, Morangiès adresse une nouvelle lettre de plainte auprès de Lafont, alors que les chasses des Denneval sont toujours infructueuses. Le 8 juin, sur ordre du Roi, François Antoine, porte-arquebuse de sa majesté, quitte Paris pour le Gévaudan. Il est accompagné de son plus jeune fils, Robert François Antoine de Beauterne, mais également de huit capitaines de la garde royale, six gardes-chasse, un domestique, et deux valets de limiers.

Antoine remplace Denneval

C'est le 20 juin que le porte-arquebuse, souvent nommé « Monsieur Antoine », arrive à Saint-Flour. Investi du pouvoir du Roi, il ne peut pas échouer dans sa mission. Il s'installe au Malzieu, qu'il atteint le 22 juin. Antoine et ses hommes se joignent alors à Denneval lors de différentes chasses. Cependant, il ne parvient pas à s'accorder avec ce dernier sur la manière dont les chasses doivent être conduites. La cohabitation semblant impossible, les Denneval quittent le pays le 18 juillet sur ordre du Roi. Pour Antoine, la Bête n'est rien d'autre qu'un loup, c'est d'ailleurs ce qu'il écrit dans l'une de ses nombreuses correspondances : les traces relevées n'offrent « aucune différence avec le pied d'un grand loup ». Le porte-arquebuse ne parvient cependant pas immédiatement à débusquer l'animal. Il est mis à mal par la géographie du pays et demande donc de nouveaux chiens en renfort. Il reçoit également le secours du comte de Tournon, gentilhomme d'Auvergne.

Le dimanche 11 août, il organise une grande battue. Pourtant, cette date ne reste pas dans l'Histoire pour ce fait, mais pour l'exploit réalisé par « la Pucelle du Gévaudan ». Marie-Jeanne Valet, âgée d'environ 20 ans, était la servante du curé de Paulhac. Alors qu'elle emprunte, en compagnie d'autres paysannes, une passerelle pour franchir un petit cours d'eau, elles sont attaquées par la Bête. Les filles font quelques pas de recul, mais la Bête se jette sur Marie-Jeanne. Cette dernière arrive alors à lui planter sa lance dans le poitrail. La Bête se laisse alors tomber dans la rivière et disparaît dans le bois. L'histoire parvient rapidement à Antoine, qui se rend alors sur les lieux pour constater que la lance est effectivement couverte de sang, et que les traces retrouvées sont similaires à celle de la Bête. C'est dans une lettre au ministre qu'il surnomme Marie-Jeanne Valet la « pucelle du Gévaudan ».

Les Chastel emprisonnés

Quelques jours plus tard, le 16 août, se produit un événement qui aurait pu rester dans l'anonymat s'il n'avait pas été lié à la famille Chastel, dont Jean, le père, est reconnu comme le pourfendeur de la Bête. Ce jour, une chasse générale est organisée dans le bois de Montchauvet. Jean Chastel et ses deux fils, Pierre et Antoine, y participent. Deux des gardes-chasses de François Antoine, Pélissier et Lachenay, passent à leur côté et demandent leur avis sur le terrain avant de s'engager, à cheval, dans un couloir herbeux entre deux bois. Ils veulent en effet s'assurer qu'il ne s'agit pas là de marécages. Les Chastel les assurant de la sûreté du sol, Pélissier s'engage alors sans crainte, avant que son cheval ne s'embourbe et qu'il soit désarçonné. C'est non sans mal qu'il parvient, avec l'aide de Lachenay, à sortir du marécage, pendant que les Chastel s'amusent de la situation. Les deux gardes-chasses s'emparent alors du plus jeune des Chastel afin de l'amener auprès de François Antoine. L'aîné et le père prennent alors Lachenay en joue en lui imposant de relâcher le plus jeune. Alors que Pélissier lui vient en aide, il est lui aussi mis en joue. Les gardes-chasses sont donc contraints de battre en retraite. Le soir, ils rédigent un procès verbal pour relater les faits, et, sur ordre de François Antoine, les Chastel sont arrêtés et emprisonnés à Saugues. La consigne qui est donnée aux juges et consuls de la ville par Antoine est la suivante : « Ne les laissez sortir que quatre jours après notre départ de cette province ». Le fait qu'il y ait eu un ralentissement des attaques de la Bête durant la période de cet emprisonnement est souvent repris par certains auteurs pour établir un lien entre la famille Chastel et la Bête.

Le loup des Chazes

Durant la deuxième quinzaine du mois de septembre, vers le 20 ou le 21, François Antoine est averti qu'un gros loup, peut-être la Bête, rôde près du bois des dames de l'abbaye des Chazes, à proximité de Saint-Julien-des-Chazes. Même si, jusqu'alors, la Bête ne s'était jamais rendue de ce côté de l'Allier, Antoine décide de s'y porter. Il fait cerner, avec l'aide de 40 tireurs venus de Langeac, le bois de Pommier. Et c'est lui, François Antoine, qui débusque l'animal, qui se retrouve à 50 pas de sa personne. Il tire, la bête tombe, se relève, et se jette sur lui. Le garde Rinchard, qui se trouve à proximité, tire à son tour et abat l'animal. Selon le procès verbal dressé par François Antoine, cet animal n'est autre qu'un gros loup qui pèserait dans les 130 livres. Ils le transportent alors à Saugues, où il est disséqué par le sieur Boulanger, chirurgien de la ville. Selon ce même procès verbal, plusieurs témoins confirment qu'il s'agit bien là de la Bête qui les a attaqués. Parmi les témoins cités se trouvent Marie-Jeanne Valet et sa sœur.

Presque immédiatement après la rédaction du procès verbal, Antoine de Beauterne, le fils, charge l'animal sur son cheval afin de se rendre à Paris. Il fait cependant étape à Saint-Flour pour le montrer à M. de Montluc. Il arrive à Clermont-Ferrand dans la soirée. Là, il fait naturaliser et embaumer l'animal. Le 27 septembre, Antoine de Beauterne quitte Clermont avec l'animal et arrive à Versailles le 1er octobre. La bête est alors exposée dans les jardins du Roi. Pendant ce temps, François Antoine et ses gardes-chasse sont restés en Auvergne et continuent de chasser dans le bois alentour de l'abbaye royale des Chazes, où une louve et ses petits ont été signalés. Le dernier de ces louveteaux est abattu 19 octobre. François Antoine et ceux qui l'accompagnent peuvent alors quitter le pays, ce qu'ils font le 3 novembre.

Officiellement, la Bête du Gévaudan est morte, tuée par le porte-arquebuse du Roi, François Antoine. Peu importe les événements qui ont suivi, le loup des Chazes était bien la Bête. Ce caractère officiel a d'ailleurs été confirmé en 1770 lorsque François Antoine s'est vu accordé, par brevet, le droit de porter un loup mourant, symbolisant la Bête, dans ses armes.

Les nouvelles attaques

Le mois de novembre se déroule sans qu'aucune attaque ne soit relevée. Le peuple commence à considérer qu'Antoine a bien tué le monstre qui terrorisait le pays. Dans une lettre du 26 novembre, Lafont indique d'ailleurs à l'intendant du Languedoc ; « On n'entend plus parler de rien qui ait rapport à la Bête ». Rapidement pourtant, la rumeur commence à relater des attaques qu'aurait commises la Bête vers Saugues et Lorcières. Ces attaques sont épisodiques jusqu'au début de l'année 1766, et le peuple comme Lafont ne savent s'ils doivent attribuer ces méfaits à la Bête ou à des loups. Cependant, le 1er janvier, M. de Montluc, dans une lettre à l'intendant d'Auvergne semble persuadé que la Bête a bien reparu. Ce dernier alerte le Roi, mais celui-ci ne veut plus entendre parler de cette Bête puisque son porte-arquebuse en est venu à bout. À partir de cet instant, les journaux n'ont d'ailleurs plus relaté les attaques survenues en Gévaudan ou dans le sud de l'Auvergne.

Le 24 mars, les États particuliers du Gévaudan se tiennent en la ville de Marvejols. Étienne Lafont et le jeune marquis d'Apcher préconisent d'empoisonner des cadavres de chiens et de les porter aux passages habituels de la Bête. Les attaques se sont d'ailleurs multipliées durant ce mois de mars, et les gentilshommes du pays se sont aperçus que leur salut ne viendrait pas de la cour du Roi. La Bête, elle, semble ne plus parcourir autant de terrain qu'auparavant. Elle s'est, en effet, fixée dans la région des trois monts : mont Mouchet, mont Grand et mont Chauvet. Ces trois sommets sont distants d'environ 15 kilomètres l'un de l'autre.

Les mesures prises s'avèrent inefficaces. De petites battues sont bien organisées, mais en vain. La Bête continue ses attaques durant toute cette année 1766. Il semble cependant que son mode opératoire ait légèrement changé, elle serait moins entreprenante, beaucoup plus prudente. C'est en tout cas ce qui est écrit dans les diverses correspondances, comme celles du curé de Lorcières, le chanoine Ollier, à destination du syndic Étienne Lafont.

La Bête de Chastel

Au début de l'année 1767, une légère accalmie des attaques se fait sentir. Mais au printemps, on assiste à une recrudescence des attaques. Le peuple ne sait plus que faire pour en venir à bout, si ce n'est prier. Alors les pèlerinages se multiplient, principalement à Notre-Dame-de-Beaulieu et à Notre-Dame-d'Estours. L'un d'eux est resté célèbre, au début du mois de juin, puisque la légende veut que Jean Chastel y aurait fait bénir trois balles, fondues à partir des médailles de la Vierge Marie qu'il portait à son chapeau.

Le 18 juin, il est rapporté au marquis d'Apcher que, la veille, la Bête avait été vue dans les paroisses de Nozeyrolles et de Desges. Elle aurait tué, dans cette dernière paroisse, Jeanne Bastide, âgée de 19 ans, au village de Lesbinières. Le marquis décide de mener une battue dans cette région, sur le mont Mouchet dans le bois de la Ténazeire, le 19 juin. Il est accompagné de quelques volontaires voisins, dont Jean Chastel, réputé comme étant un excellent chasseur.

Alors que ce dernier se trouvait au lieu dit la « sogne » d'Auvers, un carrefour de chemins, il vit passer l'animal, lui tira dessus et parvint à l'atteindre à l'épaule. Rapidement, les chiens du marquis seraient arrivés pour achever la Bête.

De ce coup de fusil, la légende a conservé le discours romancé de l'abbé Pierre Pourcher qu'il disait tenir de la tradition orale de sa famille : « Quand la Bête lui arriva, Chastel disait des litanies de la Sainte Vierge, il la reconnut fort bien, mais par un sentiment de piété et de confiance envers la Mère de Dieu, il voulut finir ses prières ; après, il ferme son livre, il plie ses lunettes dans sa poche et prend son fusil et à l'instant tue la Bête, qui l'avait attendu. ».

Huit jours après la destruction de la Bête par Jean Chastel, le 25 juin, une louve qui, selon plusieurs témoignages, accompagnait la Bête, est tuée par le sieur Jean Terrisse, chasseur de monseigneur de la Tour d'Auvergne. Il reçoit alors 48 livres de gratification.

Le destin de la Bête

La Bête est alors portée au château de Besque, vers Charraix, résidence du marquis d'Apcher. On mande le notaire Marin, qui établit un rapport très précis sur les dimensions de l'animal. Il est accompagné du chirurgien de Saugues, le sieur Boulanger, et de son fils, ainsi que d'Agulhon de la Mothe, médecin. La Bête est ensuite empaillée par Boulanger, et est exposée au château de Besque. Le marquis d'Apcher ne rechigne pas à la dépense pour recevoir fastueusement la foule qui s'empresse de venir voir la Bête. De nombreux témoignages de victimes d'attaques viennent alors s'inscrire au rapport Marin. La Bête reste donc un long moment à Besque (une douzaine de jours) avant que Chastel ne se décide à l'emmener à Versailles pour la montrer au Roi.

Arrivée au château du Roi, la Bête est dans un état de putréfaction avancé. Boulanger s'est en effet contenté de vider les entrailles et de les remplacer par de la paille. Le trajet et la chaleur n'ont pas dû favoriser la conservation. Lorsque Chastel demande une entrevue avec le Roi pour lui présenter la Bête, cette demande est refusée en raison de l'état de l'animal. C'est donc Georges-Louis Leclerc de Buffon en personne qui l'examine et conclut qu'il s'agit là d'un loup de grande taille. La Bête est alors enterrée dans un jardin du château sans que rien n'en soit conservé. Réunis le 9 septembre, les États particuliers du Gévaudan octroyèrent à Jean Chastel une modique récompense s'élevant à 72 livres.

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 09:05
Après quelques recherches sur ce sujet, je me suis dit qu'il valait parfois mieux des images que de longs textes.

L'article parle de maisons hantées. Qui n'a jamais eu, au détour d'une rue, vu ce genre de lieu et qui n'a jamais eu un froid dans le dos ? Voici quelques reportages que j'espère que vous apprécierez. Il va de soi que ces reportages sont des reconstitutions tirées de faits réels

Quelque part, au centre de la France : la fille aux yeux exhorbitées




A Villeneuve d'Ascq : la maison qui saigne



Non loin de Lisieux (Normandie) : la maison et son poltergeist



Alors : histoires montées de toute pièce ou réalités quelque peu troublantes ? Il y a encore dans ce monde - malgré l'avancée des sciences et des technologies - des choses qui sont encore inexpliquées. En attendant de les prouver, continuons à nous intéresser à ce genre de sujet.....
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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 10:15

images-copie-2.jpegLe Minotaure est, dans la mythologie grecque, un monstre fabuleux possédant le corps d'un homme et la tête d'un taureau ou mi-homme et mi-taureau. Né des amours de Pasiphaé et d'un taureau envoyé par Poséidon, il fut enfermé par le roi Minos dans le labyrinthe, situé au centre de la Crète, qui fut construit spécialement par Dédale pour lui afin qu'il ne puisse s'en échapper et que nul ne découvre son existence. Dans les textes anciens, le minotaure porte aussi le nom d’Astérios, ou Astérion, du nom du roi de Crète à qui Zeus avait confié Minos, fruit de son union avec Europe. Le Minotaure a finalement été tué par Thésée, le fils d'Egée, avec l'aide d'Ariane.

Le minotaure est une figure très connue du bestiaire thérianthropique grec, qui a été reprise dans de très nombreuses œuvres, à la fois dans l'art, la littérature, le cinéma, le jeu de rôle et le jeu vidéo.

ÉTYMOLOGIE

Le mot « Minotaure » est issu du grec ancien Μινώταυρος / Minốtauros, qui signifie « le taureau de Minos ». Ce mot est formé étymologiquement de Μίνως (Minos) et du substantif ταύρος (Tauros, soit « taureau »). Le taureau était connu en Crète sous le nom d'Asterion, un nom qu'il partage avec le père nourricier de Minos.

MYTHE

Le mythe du minotaure est rapporté par les auteurs greco-romains : Apollodore et Hygin détaillent la conception du monstre et sa mort. Virgile et Ovide évoquent le mythe brièvement.

NAISSANCE

Apollodore raconte dans sa Bibliothèque la conception du monstre :

Le roi de Crète Astérion étant mort sans enfants, on refusa à Minos le royaume auquel il prétendait. Il fit donc croire qu'il avait reçu la royauté des dieux, et pour le prouver, ajouta qu'il obtiendrait la réalisation de n'importe laquelle de ses prières. Il implora Poséidon de lui offrir un superbe animal qu'il lui sacrifiera. Alors qu'il priait, Poséidon fit surgir des profondeurs et sortir des flots un magnifique taureau blanc (le taureau crétois). Minos obtint ainsi le trône, cependant, il trouvait l'animal si beau qu'il décida de tromper le souverain des mers en mettant le taureau dans son cheptel et en sacrifiant un autre. Minos obtint assez rapidement le contrôle des mers autour de son île mais Poséidon, irrité de ce qu'il n'avait pas honoré sa parole, rendit le taureau sauvage et fit naître en Pasiphaé, originaire d'Axos, la femme de Minos, une passion pour lui. Devenue folle amoureuse du taureau, Pasiphaé trouva un complice en la personne de Dédale, un architecte qui avait été exilé d'Athènes pour meurtre. Celui-ci constimages2-copie-2ruisit une vache de bois qu'il mit sur des roues, en creusa l'intérieur, puis il y ajouta la peau d'une vache qu'il venait de dépecer, et, l'ayant placée dans une prairie où le taureau avait coutume de paître, près de Gortyne, il y fit entrer Pasiphaé. Le taureau arriva et s'accoupla avec elle comme si elle était une véritable vache. Pasiphaé donna ainsi naissance à Astérios, ou Astérion, qu'on appelle le Minotaure : il avait la tête d'un taureau et le reste du corps d'un homme. Suivant les conseils de ses oracles, Minos enferma ce monstre dans une prison construite tout exprès par Dédale, le Labyrinthe. Avec son grouillement de méandres, il était impossible pour le minotaure de trouver la sortie.

L'essence du mythe de la naissance du minotaure a été exprimée de manière très succincte dans les Héroïdes attribuées à Ovide, où la fille de Pasiphaé se plaint de la malédiction de l'amour non partagé de sa mère : « Le taureau est la forme déguisée d'un dieu, Pasiphaé, ma mère, victime de cette illusion, a enfanté dans la douleur ».

Certains hommes de lettres voient dans la naissance du minotaure un simple mythe libidineux qui insiste sur le moyen mis en œuvre pour arriver à une copulation effective entre une femme et un taureau, mais selon d'autres interprétations, la version plus connue du mythe aurait peut-être été intentionnellement créée pour occulter l'aspect d'un mariage mystique avec un dieu sous forme de taureau : l'union de Pasiphaé avec le taureau aurait, selon R.F. Willets, été reconnue comme une union mystique durant au moins un siècle et F. B. Jevons note que pour le mythe d'Europe comme pour celui de Pasiphaë, le noyau est l'union de la l'esprit de la lune (sous forme humaine), avec un taureau, et que les deux mythes évoquent un mariage sacré.

Le minotaure, tel que les anciens grecs l'imaginaient, avait le corps d'un homme avec la tête d'un taureau[10]. Pasiphaé s'en occupa alors qu'il était petit, mais il grandit vite et devint féroce. Minos, après avoir demandé conseil à l'oracle de Delphes, ordonna à Dédale la construction du gigantesque labyrinthe pour l'enfermer.

COMBAT AVEC THESEE

Le combat du minotaure avec Thésée est également détaillé par Apollodore :

Tous les neuf ans (ou chaque année selon Virgile), sept jeunes gens et sept jeunes filles étaient envoyés en sacrifice en Crète, en expiation du meurtre d'Androgée, fils de Minos, par Égée, roi d'Athènes. Une année, Thésée, le propre fils d'Égée, fut tiré au sort ou embarqua de son plein gré parmi les jeunes gens destinés au sacrifice. En arrivant en Crète, Thésée rencontra Ariane, la fille de Minos, qui tomba amoureuse de lui. Sachant ce qui l'attendait, elle lui donna une bobine de fil afin qu'il la déroule dans le labyrinthe et puisse retrouver son chemin. Thésée trouva le images3-copie-1Minotaure, le tua et retrouva son chemin dans le labyrinthe grâce à la bobine déroulée.

AUTRES MENTIONS DU MYTHE

Virgile, dans l'Enéide, évoque rapidement le mythe :

Texte latin original

Enéide, VI, 24 :

In foribus letum Androgeo; tum pendere poenas

Cecropidae iussi - miserum ! - septena quotannis

corpora natorum ; stat ductis sortibus urna.

Contra elata mari respondet Gnosia tellus :

hic crudelis amor tauri, suppostaque furto

Pasiphae, mixtumque genus prolesque biformis

Minotaurus inest, Veneris monumenta nefandae ;

hic labor ille domus et inextricabilis error ;

Traduction française

L'Énéide louvaniste :

Sur les portes figure la mort d'Androgée ; à l'époque, un châtiment

fut imposé aux Cécropides, qui, ô malheur !, sacrifiaient chaque année

sept de leurs fils ; l'urne est dressée pour le tirage au sort.

En face, la terre de Gnosse, qui émerge de la mer, y fait pendant :

ici une passion cruelle pour un taureau, la fourbe substitution

de Pasiphaé et, race mêlée, descendance difforme,

voilà le Minotaure, monument d'une Vénus monstrueuse,

enfin l'œuvre fameuse, le palais aux détours inextricables.

Hygin, dans ses Fables, reprend aussi les épisodes de la légende, la conception du minotaure par Pasiphae et sa mort de la main de Thésée.

POINT DE VUE ETRUSQUE

Le mythe du minotaure est vu d'un point de vue essentiellement athénien comme l'antagoniste de Thésée et les sources littéraires sont biaisés puisqu'elles sont toutes en faveur des perspectives d'Athènes. Les Étrusques ont une version différente du mythe puisqu'ils font d'Ariane l'épouse de Dionysos et jamais celle de Thésée, le point de vue étrusque offre une alternative au mythe du du Minotaure, jamais vue dans l'art grec : sur une tasse de vin à figures datée du début du IVe siècle av. J.-C., Pasiphaé enserre tendrement le minotaure enfant sur ses genoux.

SYMBOLIQUE ET ORIGINE

Selon Jorge Luis Borges, la figure du minotaure est née du culte du taureau et de la double hache (labrys, qui a donné le mot labyrinthe) qui était fréquent dans la religion préhellénique qui célébrait aussi des tauromachies sacrées. Des peintures murales représentant des hommes à tête de taureau ont été retrouvées, et cette créature aurait pu faire partie de la démonologie crétoise. L'histoire du minotaure serait alors une version « tardive et maladroite » de mythes beaucoup plus anciens et de « songes effrayants ». L'image du minotaure est presque indissociable de celle du labyrinthe, toujours selon l'interprétation de Borges, parce que l'idée d'une maison bâtie pour que les gens s'y perdent est aussi étrange que celle d'un homme à tête de taureau, et qu'il est convenable qu'au centre d'une maison monstrueuse soit un habitant monstrueux.

La lutte entre Thésée et le Minotaure a souvent été représentée dans l'art grec. Un didrachme cnossien présente sur une face le labyrinthe, sur l'autre le minotaure entouré d'un demi-cercle avec de petites billes figurant probablement des étoiles, sans doute en relation avec l'autre nom du minotaure, Asterion, qui signifie « étoile ».images4

Les ruines du palais minoen de Cnossos, avec leur nombre très élevé de chambres, d'escaliers et de couloirs, a amené certains archéologues à croire que le palais lui-même était à l'origine du mythe du labyrinthe ; d'autres localisations ont aussi été proposées comme à Gortyne, à Skotinou, à Agia Irini.

Certains mythologues modernes voient le Minotaure comme une personnification solaire et une adaptation Minoenne du Baal-Moloch des Phéniciens. Le meurtre du Minotaure par Thésée, dans ce cas, indique la rupture des relations athéniennes avec la Crète minoenne.

Selon A.B. Cook, Minos et le Minotaure ne sont que deux formes différentes du même personnage représentant le dieu-soleil des crétois, qui a dessiné le soleil comme un taureau. Lui et J.G. Frazer expliquent l'union de Pasiphaé avec le taureau comme une cérémonie sacrée lors de laquelle la reine de Cnossos était mariée à un dieu de forme taurine, tout comme l'épouse du tyran d'Athènes était mariée à Dionysos. E. Pottier, qui ne conteste pas la personnalité historique de Minos, compte tenu de l'histoire de Phalaris, estime qu'il est probable qu'en Crète (où un culte du taureau pourrait avoir existé à côté de celui de la labrys) les victimes étaient tourmentées en étant enfermées dans le ventre d'un taureau d'airain. L'histoire de Talos, l'homme crétois de bronze, qui se chauffait à vif et serrait les étrangers dans ses bras dès qu'ils débarquaient sur l'île, est probablement de la même origine.

Une explication historique du mythe se réfère au temps où la Crète était la principale puissance politique et culturelle dans la mer Égée. Comme la naissance d'Athènes (et probablement d'autres villes grecques du continent) était un hommage à la Crète, on peut supposer que de telles hommages incluaient de jeunes hommes et femmes pour un sacrifice. Cette cérémonie pourrait avoir été réalisée par un prêtre déguisé avec une tête de taureau ou un masque, ce qui explique l'imagerie du Minotaure. Il se peut également que ce prêtre ait été le fils de Minos.

Une autre explication est que la Crète dominait dans l'Antiquité la Méditerranée, que la Grèce de cette époque qui n'était composée que d'Athènes était en position de soumission et qu'elle versait chaque année (ou tous les 9 ans, selon les versions) un tribut à la Crète sous la forme de 7 jeunes gens et 7 jeunes filles.

Une fois que la Grèce continentale fut libre de la domination de la Crète, le mythe du Minotaure a pu être retravaillé sans la conscience religieuse des cités hellènes de croyances minoenne.

ÉVOCATIONS ARTISTIQUES

La bataille entre Thésée et le Minotaure est un sujet fréquent dans l'art antique, particulièrement sur la céramique, mais aussi dans la statuaire avec le groupe de Thésée combattant le Minotaure dû à Myron. Les arts plastiques occidentaux s'en sont aussi fait l'écho, avec Rodin, Minotaure, Picasso, Thésée tuant le Minotaure, ou René Iché, Minotaure, ou Thésée tuant le Minotaure.

LITTERATURE

La littérature s'est aussi emparée du sujet, faisant de la recherche du Minotaure au fond du labyrinthe une épreuve initiatique visant à détruire le monstre bestial qui se cache en chacun de nous. Dante, dans son Enfer, imagina le minotaure avec un corps de taureau et une tête d'homme, probablement parce qu'il connaissait les anciens textes, mais pas leurs représentations artistiques.

Borges, dans sa nouvelle la Demeure d'Astérion (dans l'Aleph), revisite le mythe en faisant du Minotaure un être innocent quoique apparaissant quelque peu monstrueux et se laissant tuer par un Thésée relégué au rang de personnage secondaire, décrit dans le monologue du Minotaure comme un sauveur venu le délivrer.

Friedrich Dürrenmatt a lui aussi réécrit le mythe du Minotaure, en en faisant une parodie, dans la Ballade du Minotaure. Dürrenmatt a inversé les caractères des personnages, faisant de Thésée un assassin et décrivant le Minotaure comme un être doux, solitaire et sensible.

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 13:34

Le griffon ou grype est une créature légendaire présente dans plusieurs cultures anciennes. Il est imaginé et représenté avec une forme tenant de l'aigle à l'avant (tête, ailes et serres) et du lion à l'arrière. Avec quelquefois des variantes le griffon gardera de tout temps la particularité reconnaissable d'être hiéracocéphale.

Griffon1.jpegLE GRIFFON DANS L'HISTOIRE

Le griffon peut prendre des noms différents, variant selon les époques. Jadis, on pouvait l'appeler Le sauveteur.

Le griffon dans l'Antiquité

Le griffon apparaît en Élam à la fin du IVe millénaire av. J.-C. et en Égypte vers -3000, avec un corps de lion, une tête et des ailes d'aigle. Tout au long de son histoire antique, cette forme première ne cesse d'être nuancée par divers apports iconographiques, notamment dans les cultures mésopotamienne, grecque puis romaine.

Le griffon se voit souvent associé aux divinités et héros locaux (Gilgamesh, Ningishzida, Seth, rois égyptiens, Apollon, Dionysos, Éros ou encore Némésis),en train de tirer des chars (l’attelage du dieu des tempêtes mésopotamien, d'Éros, d’Artémis, de Dionysos, ou de Malakbel de Palmyre),

de porter des personnages sur son dos (la divinité féminine mésopotamienne exhibant des serpents dans ses mains, Dionysos, Apollon et parfois une Néréide, ainsi que les défunts),

participer à des scènes de chasse, combattre héros, guerriers et ennemis (dont en particulier les Arimaspes et les Amazones),

s’attaquer à des animaux sauvages, communs ou fantastiques (Sphinx, Scylla, centaures et tritons),

se camper face à un congénère de part et d’autre d’un élément (l’arbre de vie et la palmette orientaux remplacés dans l'art romain par un candélabre, un vase, une lyre ou un trépied d’Apollon),

s'abreuver ou enfin se lier au culte funéraire (comme animal psychopompe ou comme gardien du monde des morts).

Le griffon au Moyen Âge Griffon2

Le griffon intègre sans difficulté le monde du Moyen Âge. Il est en effet considéré comme un animal réel appartenant au genre des oiseaux, et personne ne parait douter de son existence. Il se rencontre très tôt dans l’art et la littérature chrétienne. Il gagne ensuite l'ensemble des formes d’art et des régions occidentales, fait l’objet de nombre de commentaires savants dans les bestiaires et encyclopédies médiévales, et parcourt même plusieurs œuvres littéraires romanesques. Citons, entre autres, le commentaire d'Isidore de Séville dans ses Étymologies, qui trouve des répercussions durant tout le Moyen Âge, ou encore certaines versions du Roman d'Alexandre. Le griffon ne bénéficie que d'un symbolisme réduit.

Vers la fin du Moyen Âge, le griffon est utilisé dans des armoiries. Nombreux sont les écussons ornés de têtes, ou de corps complet représentant le griffon. Armundal, baron de Navarre, y ajouta ces phrases : « Bonne instance, mon royaume et mon chez moi, se doivent de s'enguorneilir du protecteur qu'il se doit. »

Il est également gravé par Martin Schongauer et Albrecht Dürer.

Le griffon à la Renaissance

Au cinquième jour de La Sepmaine, le poète gascon Guillaume du Bartas le décrit ainsi :

[...] l'Indois Griffon aux yeus estincelans,

A la bouche aquiline, aux ailes blanchissantes,

Au sein rouge, au dos noir, aux griffes ravissantes,

Dont il va guerroyant et par monts et par vaux

Les lyons, les sangliers, les ours, et les chevaux :

Dont il fouille pillard le feconde poictrine

De nostre bisayeule, et là dedans butine

Maint riche lingot d'or, pour apres en plancher,

Son nid haut eslevé sur un aspre rocher:

Dont il deffend, hardi, contre plusieurs armees

Les mines par sa griffe une fois entamees

Du Bartas suit les Anciens : Élien (4, 27), Pline (7, 10), alors que de son temps, Pierre Belon (Histoire naturelle des oiseaux) et André Thevet (Cosmographie., 12, 6) considèrent cet oiseau comme un animal fabuleux. Le commentaire de ce passage par Pantaléon Thévenin indique en manchette : « Le Grifon. Thevet et Belon nient y en avoir. »

PARTICULARITES

griffon3Famille

L'opinicus et l'hippogriffe sont de la même famille que le griffon. Le premier lui est semblable, mis à part ses pattes avant qui sont celles du lion. Le second est le résultat d'une idylle entre un griffon et une jument et a le corps d'un cheval à la place de celui du lion. Le phénix étant une créature hiéracocéphale, certains bestiaires s'accorde sur le point que le phénix est donc de la même famille.

Habitat

Selon diverses légendes, son habitat serait un désert riche en or, dont il se servirait pour faire son nid. Il aurait aussi la force de cent aigles ou de huit lions et ses griffes noirciraient au contact du poison. Enfin, il serait fier et farouche et ne se laisserait approcher par personne ; seuls les ermites parviendraient à les soigner et de grands héros réussiraient parfois à les dompter.

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 19:09

L’île de Pâques (en espagnol Isla de Pascua, en langue rapa nui Rapa Nui « la grande Rapa ») est une île isolée dans le sud-est de l’océan Pacifique, particulièrement connue pour ses statues monumentales (les moaïs) et son unique écriture océanienne, le rongorongo.

L’île se trouve à 3 700 km des côtes chiliennes et à 4 000 km de Tahiti, l’île habitée la plus proche étant Pitcairn à plus de 2 000 km à l’ouest. L’île de forme triangulaire, d'environ 23 km dans sa plus grande dimension, couvre 162 km². La population comptait 3 304 habitants en 2002. Son chef-lieu est Hanga Roa.

Elle fut visitée par le premier Européen, le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen, le jour de Pâques, le 5 avril 1722, et comptait alors près de 4 000 habitants. Elle fut annexée par l’Espagne en 1770 et devint une possession chilienne en 1888.

Depuis 1995, le patrimoine exceptionnel de l’île est protégé et inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO. Des parcs ou réserves naturelles, parfois surveillés, enserrent les zones des vestiges. La communauté rapanui veille jalousement sur les traces de son histoire et constitue un pouvoir parallèle au gouvernement officiel chilien.

Cette île, la plus à l'est de toute l’Océanie, est célèbre pour ses vestiges mégalithiques des Rapanui (premières civilisations pascuannes). Le patrimoine archéologique comprend environ 900 statues de pierre (basalte), les moaïs, de 4 m de hauteur moyenne, et près de 300 terrasses empierrées au pied de ces statues, les ahû.

180px-Moai_Rano_raraku.jpgHISTOIRE ET PEUPLEMENT

Peuplement de l'Océanie

Il y a 5 000 ans (3 000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du Sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s’installer à Taïwan. Vers 2000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Célèbes et Timor et de là, les autres îles de l’archipel indonésien. Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, vers les îles du Pacifique, occupées dans les années 600 à 800 ap. J.C. Les Austronésiens seraient les premiers navigateurs de l'histoire de l’humanité.

Découverte

La date du début du peuplement de l’île par des Polynésiens n'est pas déterminée avec précision. Des mesures au radiocarbone effectuées dans les années 1950 avaient estimé la date du peuplement de l’île vers 400 +/- 80 ans. De nouvelles études ont mis en évidence des pollutions sur les mesures effectuées, impliquant un rajeunissement des résultats. Les dernières mesures de radiocarbone publiées en 2006 ont mis en évidence des implantations beaucoup plus tardives, vers 1200.

Aujourd'hui encore il existe un débat entre partisans d'une chronologie longue, pour lesquels le peuplement daterait de 800, voire de 400, et ceux, partisans d'une chronologie courte, qui pensent que le peuplement est plus tardif et date de 1200. Cette chronologie courte, correspondant à une colonisation tardive de l'île, est actuellement très controversée.

Les Polynésiens, sur des pirogues à balancier ou bien sur des catamarans offrant plus de charge utile, seraient partis des îles Marquises (situées à plus de 3 200 km) ou bien des îles plus proches des Tuamotou (Mangareva, à 2 600 km) ou de Pitcairn (située à 2 000 km). Une reconstitution effectuée en 1999 à partir de Mangareva sur des embarcations polynésiennes a demandé 17 jours de navigation.

Les premiers moaïs ressemblent beaucoup aux tikis que l’on peut voir dans les îles de Polynésie (Hiva Hoa des Marquises, Tahiti…).

Rapa Nui et les Pascuans

Les premiers migrants avaient réussi à construire, à partir de ressources assez limitées, une société technologiquement avancée. Ils avaient dressé des centaines de statues. Les importantes ressources en arbres dont ils disposaient le long de la côte furent épuisées en quelques siècles. Dès les années 1500 à 1600, l’île aurait perdu la majeure partie de sa végétation ; l'agriculture souffrant alors de l'érosion des sols. On suppose que les habitants auraient subi les effets des luttes tribales ; à partir de cette époque la construction des statues et des plateformes cérémonielles diminue considérablement. Puis les maladies apportées par des nouveaux venus (européens) et les déportations (l'esclavage pratiqué par les blancs) réduisirent encore la population.

Société de clans

À l'époque de la découverte par Jakob Roggeveen, neuf vai'hu (clans familiaux) se partageaient l'île : Aka'hanga, Anakena, Heiki'i, Mahetua, Taha'i, Tepe'u, Tongariki, Va'i Mata et Vinapu. Leurs territoires se rencontraient au centre de l'île, en un lieu (sacré, et réservé aux palabres) appelé Te pito o te fenua (« le nombril de la terre » souvent traduit à tort comme "le nombril du monde"). Les ahu (plate-formes à moaï) étaient aussi appelés Mat'a kite u'rani (les yeux qui regardent le ciel ou du ciel, ce qui est logique pour des représentations d'ancêtres divinisés, mais a été interprété par les européens de manière parfois très fantaisiste).

Moaïs

Les statues proviennent de la carrière de Rano Raraku, située sur les flancs et dans le cratère d’un volcan. On peut y voir un très grand nombre de moaïs (près de 400). Certains sont terminés et dressés au pied de la pente et d’autres non terminés, de l’ébauche à la finition. Le plus grand qui ait été érigé mesure 10 m de haut et pèse 75 t. Un des derniers resté inachevé fait 21 m de hauteur pour une masse estimée à 270 t. L’île de Pâques est surtout connue pour le mystère, longtemps inexpliqué, qui entourait la fabrication, mais surtout le transport, de blocs de basalte allant de 2,5 à 10 m de haut et l’élévation des moaïs. Un mystère qui ne fut éclairci que lorsque l'on comprit que l'île avait été boisée, et après que des reconstitutions des méthodes probablement employées eurent été faites sur le terrain.

Rongorongo

D'autres interrogations portaient sur la découverte des plaquettes de bois couvertes de signes (les plaquettes Rongo-Rongo) qui restent en partie indéchiffrables malgré la traduction partielle de Steven Fischer, contestée par les linguistes spécialisés dans la langue austronésienne (qui voient des groupes verbaux, nominaux ou des phrases là où lui trouve des symboles conceptuels). Bien que toute la Polynésie soit jalonnée d'écritures, ces plaquettes ajoutent au mystère de l’île de Pâques car elles sont uniques en leur genre (la culture polynésienne étant considérée comme de tradition orale).180px-AhuTongariki

Les premières civilisations pascuanes ont laissé des tablettes et des sculptures en bois, des pétroglyphes dont la signification précise n’est pas encore déchiffrée, mais dont les répétitions de symboles (par exemple : oiseau-pénis-poisson-vulve-humain) ont été rapprochées[8] des refrains traditionnels des hymnes généalogiques polynésiens (« les oiseaux ont copulé avec les poissons et ainsi ont été engendrés les premiers hommes »). L’origine des différentes vagues de peuplement est controversée (il semblerait, d'après les analyses génétiques, qu'ils soient d'origine polynésienne) mais il est acquis que la langue māori est austronésienne, avec toutefois des mots communs aux langues d'Amérique du Sud (par exemple « kumara », la patate que les pascuans sont allés chercher sur le continent).

Explorations européennes

Le premier Européen à avoir aperçu ces îles, fut en 1687, le « pirate » Edward Davis à bord de son navire le Bachelor’s Delight alors qu’il voulait contourner les îles Galápagos au large du cap Horn. Il aperçut l’île plutôt par hasard et crut avoir trouvé le légendaire continent du Sud. Cependant, aucun débarquement ne suivit sa découverte.

Son nom actuel vient du Hollandais Jakob Roggeveen qui y accosta, parti en expédition avec trois navires sur ordre de la Société commerciale des Indes occidentales. Il la découvrit le dimanche de Pâques 1722. Il l’appela Paasch-Eyland (île de Pâques). Le Mecklenbourgeois Carl Friedrich Behrens participait à l’expédition et son rapport publié à Leipzig orienta l’attention de l’Europe vers cette région du Pacifique à peine connue.

L’explorateur suivant fut l’Espagnol Felipe González de Haedo qui avait reçu du vice-roi du Pérou l’ordre d’annexer l’île Roggeveens pour le compte de la couronne espagnole. L'expédition de González de Haedo débarqua le 15 novembre 1770. Après une visite rapide et très partielle de l'île, exploration d'une demi-journée dans un seul secteur, après un contact amical avec une population à structure sociale hiérarchisée, Felipe González de Haedo décide d'annexer cette terre (il ne pense pas qu'il s'agit de l'Île de Roggeveen) à la couronne d'Espagne et la nomme Île de San Carlos. Il fit planter plusieurs croix sur la pointe du Poike. Durant les années qui suivirent, l’Espagne ne se soucia que très peu de sa nouvelle possession. Preuve fut faite en cartographie qu'il s'agissait bien de la découverte du Hollandais Roggeveen, donc cette terre lointaine ne pouvait appartenir à l'Espagne.

Au cours de sa deuxième expédition du Pacifique Sud, James Cook a visité du 13 mars 1774 au 17 mars 1774 l’île de Pâques. Il n’a pas été enthousiasmé par l’île et a écrit dans son livre de bord : « Aucune nation ne combattra jamais pour l’honneur d’avoir exploré l’Île de Pâques, […] il n'y a pas d'autre île dans la mer qui offre moins de rafraîchissements et de commodités pour la navigation que celle-ci. » Cependant, son séjour a apporté des constatations essentielles sur la constitution géologique, la végétation, la population et les statues — qui avaient déjà été renversées dans leur majorité. Nous devons de posséder des images témoins de cette époque au naturaliste allemand Johann Reinhold Forster et son fils Johann Georg Adam Forster qui participaient à l’expédition Cook. Reinhold Forster a dessiné les premiers croquis des statues (moaïs) qui, gravés et publiés dans un style alors typiquement romantique, firent sensation dans les salons.

En 1786, débarqua sur l’île de Pâques le comte français Jean-François Galaup de La Pérouse lors de sa circumnavigation terrestre effectuée sur l’ordre du roi Louis XVI. La Pérouse avait l’ordre de dessiner des cartes précises afin de contribuer, avec l’étude des peuples du Pacifique à la formation du dauphin.

Les maladies introduites par des explorateurs européens comme la tuberculose et la syphilis ont provoqué une diminution constante de la population. Un chapitre particulièrement sombre est écrit à ce sujet par un marchand d’esclaves péruvien qui fit armer plusieurs navires en 1862 et kidnappa, lors de plusieurs raids, environ 1500 insulaires pour les envoyer travailler aux îles Guano. Tout cela, ajouté à des épidémies constantes à partir de 1864 provoqua une forte diminution de population dont le nombre était tombé à seulement 111 personnes en 1877.

En 1882, la canonnière allemande S.M.S. Hyäne (la Hyène) visita durant cinq jours l’île de Pâques au cours d’une expédition dans le Pacifique. Le capitaine-lieutenant Geiseler avait l’ordre de l’amirauté impériale d’entreprendre des études scientifiques pour le département ethnologique des musées royaux prussiens à Berlin. L’expédition a fourni entre autres les descriptions très détaillées des us et coutumes, de la langue et de l’écriture de l’île de Pâques ainsi que des dessins exacts de différents objets culturels, des statues (moaïs), des croquis de maison et un plan détaillé du lieu de culte Orongo.

Le médecin de navire William Thomson a pris les premières photos de statues (moaïs) en 1886 alors qu’il visitait l’île à bord du navire américain Mohi.

GEOGRAPHIE ET CLIMAT

250px-Easter Island map-fr.svgGéographie et géologie

L’île de Pâques est l'une des terres les plus isolées au monde. Elle se trouve à 3 700 km des côtes chiliennes et à 4 000 km de Tahiti, l’île habitée la plus proche est Pitcairn à plus de 2 000 km à l’ouest. L'île de Sala y Gómez à 415 km à l'est est inhabitée. Elle est de forme triangulaire, environ 23 km dans sa plus grande dimension, et couvre 162 km². Le plus haut point de l'île à 507 mètres d'altitude est le mont Terevaka. Il y a trois lacs d'eau douce dans des cratères volcaniques (Rano) : Rano Kau, Rano Raraku et Rano Aroi mais aucun cours d'eau permanent. La population comptait 3 304 habitants en 2002. Son chef-lieu est Hanga Roa.

L'île est d'origine volcanique avec trois cônes principaux éteints. Le mont Terevaka forme la plus grande superficie de l'île. Les monts Poike à l'est et Rano Kau au sud lui sont reliés par des ponts de débris d'éruption et donnent la forme triangulaire de l'île. Il existe également plusieurs autres petits cratères et reliefs volcaniques dont le Rano Raraku, le Puna Pau et des tunnels de lave. Les pierres principales sont le basalte et l'hawaiite, tous deux riches en fer et apparentées aux roches ignées des Îles Galapagos.

L'île de Pâques est entourée d'îlots comme Motu Nui, une montagne volcanique de plus de 2 000 mètres de dénivelé entre le fond de la mer et son sommet. L'île de Pâques et ces îlots font partie de la chaine de Sala y Gómez, surtout sous-marine, qui débute à Pukao et s'étend 2 700 km à l'est jusqu'à Nazca.

Les îles de Pukao, Moai et de Pâques ont été formées au cours des 750 000 dernières années, l'éruption la plus récente date d'un peu plus de 100 000 ans. Ce sont les plus jeunes montagnes des Sala y Gómez qui repose sur la plaque de Nazca au-dessus du point de passage d'un point chaud dans le sud-est du Pacifique et près d'une zone de fracture. Bien qu'éteint, de la fumée a été photographié sortant du mur du cratère Rano Kau par l'administrateur de l'île, M. Edmunds.

NOTES

Le point antipodal de l’île se trouve dans le district de Jaisalmer, dans le Rajasthan en Inde. C’est un lieu inhabité entre les villages de Kuchchri, Häbur et Mokal.

L'éclipse totale de Soleil du 11 juillet 2010 passera par l'ile de Pâques, 11 ans et 11 mois (calendaires) après celle du 11 aout 1999 .

CLIMAT

Le climat de l'île est de type subtropical maritime. La température minimale est de 18°C en juillet et août (hiver austral) et le maximum est de 28°C en février. Il tombe 1 138 mm de pluie annuellement et avril est le mois le plus pluvieux mais la pluie est assez bien répartie à l'année longue.

FLORE ET FAUNE

Les îlots rocheux qui se trouvent au large de l'île de Pâques abritent une importante population d'oiseaux de mer : mouettes, goélands, frégates et le mythique sterne noir, devenu très rare aujourd'hui, mais qui jouait autrefois un rôle essentiel dans la croyance pascuane de l'homme-oiseau. Chaque année, à l'arrivée de cet oiseau migrateur connu sous le nom indigène de manutara, des hommes gagnaient au large l'île Motu Nui dans le but de rapporter l'un de ses oeufs. Le premier compétiteur à accomplir cet exploit permettait à son chef de clan d'être sacré homme-oiseau.

DEGRADATION DE L'ILE

L'aspect de l'île frappe actuellement par l'absence de forêt. Cela n'avait pas toujours été le cas : les premiers explorateurs européens décrivent la présence de bois. Il existe de nombreuses traces de racines et de noix d'un palmier, le Paschallococos disperta. Les dernières recherches archéologiques, notamment l’analyse des pollens contenus dans les sédiments ou des restes de repas, prouvent que plusieurs espèces d’arbres ont totalement disparu ou du moins que leur nombre aurait considérablement chuté à partir des années 1500-1600. Sur les 900 statues (moaïs) présentes sur l’île, près de 400 restent inachevées dans la carrière principale. L’arrêt précipité évident de leur production soulève plusieurs hypothèses :

un évènement exceptionnel ou une suite d'évènements rapprochés sans doute liés aux conséquences de la déforestation (pénurie de bois et de cordes, sous alimentation, famine, conflits internes) aurait mis fin aux us et coutumes de l’île, et notamment au taillage, au transport et à l'érection des statues.

une longue période de sécheresse se serait abattue sur l’île, contribuant à épuiser ses ressources. Pour pallier cette sécheresse les habitants de l’île auraient fait appel aux dieux pour que la pluie revienne, ce qui pourrait expliquer la frénésie de construction des moaïs à cette époque-là, de plus en plus nombreux et de plus en plus colossaux. Se rendant compte que les érections d’ahûs étaient vaines, les habitants se seraient révoltés contre les dieux et auraient abattu eux-mêmes leurs idoles dans un déchaînement collectif brutal, plongeant l’île dans le chaos;

Une autre hypothèse est celle du rôle prédateur des rats, absents sur l'île et introduits par les colons, qui auraient mangé les noix de coco avant qu'elles ne puissent germer, contribuant ainsi à la disparition des palmiers. Les rats, en s'attaquant aux nids pour manger les oeufs et les oisillons, auraient également contribué à l'extinction de la ressource en oiseaux.

Un modèle mathématique a établi que leur population n'aurait pas dû dépasser 2 000 habitants pour qu'ils puissent durablement survivre sur l'île sans épuiser une ressource qui leur était indispensable : le palmier.

La population survivante au cannibalisme avait développé de nouvelles traditions pour préserver les ressources restantes. Dans ce culte de « l’homme oiseau » — en rapanui Tangata manu — (XIVe siècle/XVe siècle, XVIIIe siècle), une course se tenait chaque année, où un représentant de chaque clan, choisi par ses chefs, devait plonger dans la mer et nager jusqu’à Motu Nui, un îlot tout près, afin de chercher le premier œuf de la saison des sternes manutara. Le premier nageur de retour avec un œuf contrôlait alors la distribution des ressources de l’île pour son clan pour une année. Cette tradition a perduré jusqu'au XIXe siècle.

Jared Diamond, dans son livre intitulé « Collapse » (Effondrement), montre que l’expansion polynésienne a entraîné une dégradation importante de l’écosystème, fait irréfutablement attesté par des recherches archéologiques — voir aussi Henderson Island. Cornelis Bouman, le capitaine de Jakob Roggeveen, écrit dans son livre de bord, « ... d’ignames, de bananiers et de cocotiers nous n’avons rien vu, ainsi qu’aucun autre arbre ou culture. » Or, selon Carl Friedrich Behrens, l’officier de Roggeveen, « Les indigènes présentaient des branches de palmiers comme offrandes de paix. Leurs maisons bâties sur pilotis étaient barbouillées de luting et recouvertes de feuilles de palmier. » Il restait donc au moins des palmiers à cette époque.

Benny Peiser, dans son article intitulé « Du génocide à l’écocide : le viol des Rapa Nui, » veut démontrer la preuve d’une auto-suffisance sur l’île de Pâques lors de l’arrivée des Européens. Certains petits arbres, tel le toromiro, auraient pu parsemer certaines sections de l’île aujourd’hui largement dégradées.

L’île de Pâques a souffert d’une forte érosion du sol durant les derniers siècles, très certainement le résultat de la déforestation. Ce processus semble avoir été graduel et accéléré par un élevage intensif de moutons durant une grande partie du XXe siècle. Jakob Roggeveen rapporte que l’île de Pâques était exceptionnellement fertile, produisant de grandes quantités de bananes, pommes de terre et de canne à sucre. Lors du passage de M. de La Pérouse, responsable de l’expédition française qui visita l’île en 1786, son jardinier déclara que « trois jours de travail par an » pourraient subvenir au besoin de la population. D’autre part, l’officier Rollin écrivit, « Au lieu de rencontrer des hommes détruits par la famine... je trouvai, au contraire, une population considérable, avec plus de beauté et de grâce que je n’en avais rencontrée sur d’autres îles ; et une terre, qui, avec un labour infime, fournissait d’excellentes provisions, et une abondance assez suffisante pour la consommation des habitants. »

Curieusement, un siècle plus tard, les Européens trouvèrent que l’île n’était seulement utile que pour l’élevage des moutons.

DEMOGRAPHIE180px-AhuAkivi

Jared Diamond estime qu’à son apogée, c'est-à-dire entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle, l'île de Pâques aurait pu abriter jusqu'à 10 000 ou 15 000 habitants. Selon Daniel Taruno, ingénieur agronome, « il semble impossible qu’une société néolithique qui ne connaissait pas la roue et n’élevait pas de bêtes de trait ait pu développer la productivité agricole au point de nourrir 15 000 êtres humains sur 165 km², soit 90 habitants/km². Selon la monumentale Histoire des agricultures du monde de Marcel Mazoyer et Laurence Roudart, une telle densité représenterait trois fois celles de la Grèce et de l’Italie antiques. Ainsi, l’agriculture pascuane se situerait presque au niveau de productivité du système agraire ultra-performant de l’Egypte pharaonique. Il me semble exclu que de tels résultats aient été atteints dans les conditions de l’île de Pâques, que Jared Diamond décrit comme non-optimales. »

EFFETS DE LA COLONISATION EUROPEENE

Suite à la déforestation, aux pénuries alimentaires et aux comportements belliqueux des dirigeants successifs, le nombre d’habitants se serait stabilisé (ou se serait réduit) à 2 000 ou 3 000 habitants avant l’arrivée des Européens. La déportation vers le Pérou d’habitants destinés aux travaux forcés fit chuter le nombre d’habitants à 900 en 1868. Quant à ceux (peu nombreux) qui purent revenir, les maladies qu’ils avaient contractées provoquèrent un nouveau recul démographique.

Un autre phénomène aux conséquences démographiques est à noter : un élevage intensif de moutons (mené par un consortium européen) sur une partie de l’île eut pour conséquence le déplacement de toute une partie de la population. Pour ce qui est de la parcelle de terre exploitée par ces élevages, son expansion se trouva fortement affaiblie, tout comme dans tout le Nord-Est de l'île. Ce conflit d’intérêts provoqua en 1871 l’émigration de 168 habitants (l’île n’en comportait alors qu’un petit millier) qui reçurent alors l’aide des missionnaires présents sur l’île. En 1877 le nombre d’habitants était tombé à 111, après quoi la population augmenta à nouveau progressivement. En 1888, année de l’annexion de l’île par le Chili, 178 habitants furent recensés.

ACTUELLEMENT

Pour mieux la protéger, au début du XXe siècle la population a été orientée à vivre dans une zone délimitée par les autorités chiliennes, tout le reste de l'île étant réservé à l'élevage du mouton. Après le départ de quelques mécontents, le gouvernement chilien a pris de sérieuses mesures pour enrayer un potentiel exil (Voir le livre de Marie-Françoise Peteuil, Les Evadés de l'Île de Pâques). Ce n’est que dans les années 1960 que les conditions de vie ont commencé à s’améliorer vraiment, ce qui a été accompagné d’une augmentation de la population. En 1960 on recensait plus de 1 000 habitants.

D’après le recensement de 2002, l’île compte 3 791 habitants. Cette augmentation repose aussi sur l’immigration chilienne. La conséquence de cette vague d’immigration est la modification de la composition ethnique de la population. En 1982 les Rapanui représentaient 70% de la population. En 2002 ils n’étaient plus que 60%. Parmi les 40% restant, 39% étaient d’origine européenne (il s’agissait en général de résidents temporaires, comme les employés d’administration, le personnel militaire, les scientifiques et leurs assistants) et 1% d’autre provenance.

Ces dernières décennies ne connurent cependant pas que des vagues d’immigration. Bon nombre d’habitants de l’île de Pâques ont émigré sur le continent, à la recherche de travail mais aussi pour faire des études. Lors du recensement de 2002 on constata que 2 269 Rapanui chiliens vivaient en dehors de l’île. La densité de population de l’île de Pâques n’est que de 23 hab./km² (pour comparaison : France, 113 hab./km² ; Belgique, 342 hab./km²). Au milieu du XIXe siècle, 6 agglomérations regroupaient les habitants de l’île de Pâques; Anakena, Tongariki, Vaihu, Vinapu, Matavei et Hanga Roa. Aujourd’hui, les habitants sont concentrés dans les villages de Hanga Roa, Mataveri et Moeroa au Sud-Ouest. Ces villages se sont développés les uns à côtés des autres, si bien qu’ils sont aujourd’hui considérés comme une seule et unique agglomération.

LANGUES

La langue officielle est l’espagnol. Le Rapanui, dialecte de Polynésie occidentale, est cependant utilisé dans les échanges quotidiens entre habitants.

ADMINISTRATION

Civile

L'île de Pâques dépend du Chili depuis 1888. Elle a le statut d'un département (Departemento) de la région de Valparaíso. Un des gouverneurs accrédités par le gouvernement chilien administre l'île. Depuis 1984, il s'agit toujours d'un insulaire. Depuis 1966, un conseil municipal de 6 personnes est élu tous les 4 ans dans la commune de Hanga Roa. Un de ces 6 élus est nommé maire de l'île.

Une douzaine de policiers stationnent sur l'île et assurent, entre autres, la sécurité de l'aéroport. Les forces armées et la marine sont très présentes. La marine dispose d'un bateau de patrouille qui sert également en cas de sauvetage en mer. La monnaie est le peso chilien, mais le dollar américain s'est peu à peu imposé, si bien qu'il est en 2008 une monnaie secondaire mais acceptée partout.

L'île de Pâques est un territoire exempt de droits de douanes, si bien que les recettes issues des impôts et autres taxes sont relativement minces. Le budget public est dans une très grande mesure subventionné par le Chili. Le courrier n'est pas distribué aux habitants, mais gardé durant un certain délai au bureau de la poste. Source : Timbres magazine n° 100 avril 2009.

Religieuse

La paroisse catholique de l'île de Pâques appartient aujourd'hui au diocèse chilien de Valparaíso. Elle a appartenu au vicariat apostolique des îles de Tahiti jusqu'en 1911, avant d'être transférée au Chili. Il semble que le diocèse aux armées du Chili était alors responsable de la charge pastorale de l'île. Puis, le 24 octobre 1934, la paroisse a été assignée au vicariat apostolique de l'Araucanía (situé dans le Chili central-méridional, à 4 500 km au sud-est de l'île), à la charge des pères capucins. Le 5 janvier 2002, la paroisse a été transférée une dernière fois à Valparaíso[19].

ÉCONOMIE

Infrastructures

Depuis que dans les années 1970 la NASA a procédé à l'agrandissement de l'aérodrome de Mataveri, créant ainsi un terrain d'atterrissage d'urgence pour les navettes spatiales; les gros porteurs peuvent désormais atterrir sur cet aéroport, le plus isolé du monde. Cet agrandissement a eu pour effet d’augmenter la fréquentation touristique de l’île, ce qui représente aujourd’hui la première source de revenus. Le nombre de touristes reste cependant très limité en comparaison des autres îles touristiques. Depuis peu, un service des eaux centralisé est disponible. Auparavant, l’eau courante était limitée aux réserves des lacs formés dans les cratères des volcans et aux nappes phréatiques. Le réseau de distribution électrique fonctionnant grâce à des générateurs diesel est relié à d’autres îles (?) pour les fournir en énergie. Les routes situées à proximité de Hanga Roa et de Mataveri sont goudronnées, il en est de même pour la route allant de Hanga Roa à la plage d’Anakena et tout le long de la côte Sud jusqu’à la presqu'île de Poike.

À l’école de Hanga Roa l’enseignement est assuré jusqu’à l’obtention du Prueba de Aptitud, équivalant au Baccalauréat français. Les enseignements professionnels et supérieurs ne sont cependant disponibles que sur le continent. En outre, l’UNESCO soutient un programme d’enseignement bilingue rapanui-espagnol. Les services de santé sont bien meilleurs que dans d’autres régions isolées du Chili. Le petit hôpital dispose d’un médecin, d’un dentiste ainsi que d’une sage-femme. Une ambulance est également mise à disposition de l’hôpital.

D’autres infrastructures comme l’église, la poste, les services banquiers, la pharmacie, de petits commerces, un supermarché, des snack-bars et autres restaurants se sont considérablement améliorés depuis les années 1970 et ce notamment pour satisfaire les demandes des touristes. D’autres services comme la téléphonie par satellite ou Internet sont bien entendus également disponibles. Une discothèque a même été construite pour les plus jeunes.

Tourisme

Depuis le premier vol commercial depuis Santiago en 1967, le tourisme s'est rapidement développé. Avec environ 40000 visiteurs par an, le tourisme est devenu la ressource principale de l’île. Une seule compagnie aérienne dessert l’île en 2008 : LAN Chile. Le vol Santiago-Papeete, avec escale à l'Île de Pâques, deux fois par semaine permet aux visiteurs de séjourner 3 jours lors d'une escale en continuant leur route avec le vol suivant.

La piste de l’aéroport international Mataveri coupe le reste de l’île du secteur d'Orongo, le village des hommes oiseaux, et sa grande longueur permet d’accueillir en cas de besoin, les navettes spatiales pour un atterrissage d’urgence.

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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 18:50

Le basilic est une créature légendaire, souvent présenté comme un reptile, mentionné dès l'antiquité greco-romaine comme étant un petit serpent au venin et au regard mortel. Durant le Moyen Âge, il fut plus souvent décrit comme un mélange de coq et de serpent et fut l'objet d'importantes superstitions, tant sur ses origines que sur ses pouvoirs d'empoisonnement et de pétrification. Le basilic apparut dans de nombreux bestiaires et des encyclopédies avant de devenir, à l'époque moderne, une créature du bestiaire de nombreux jeux de rôle.

ETYMOLOGIE

Le nom de « basilic » est issu du grec ancien βασιλίσκος / basilískos, diminutif de βασιλεύς / basileús en latin, qui signifie « roi » ou « petit roi ». Selon Édouard Brasey, le basilic était considéré comme le roi des serpents, d'où ce nom. Les Romains le nommaient « sang de Saturne ». Dans des textes en vieux français, on trouve le terme de basilicoq.

LEGENDE

Antiquité gréco-romaine

Le basilic est censé être né, comme la plupart des serpents mentionnés par la mythologie grecque, du sang qui coula de la tête tranchée de la gorgone Méduse alors que Persée volait en la tenant dans sa main. Les noms des serpents qui naquirent de ce sang ne sont pas précisés.

Aristote (IVe siècle av. J.-C.) aurait mentionné le pouvoir de pétrification du basilic : « il est vrai que si le basilic peut nous donner la mort, nous pouvons lui rendre la pareille en lui présentant la surface polie d'un miroir : les vapeurs empoisonnées qu'il lance de ses yeux iront frapper la glace, et, par réflexion, lui renverront la mort qu'il voudra donner » et Alexandre le Grand aurait fait forger un bouclier poli comme un miroir afin de se protéger des basilics lorsqu'il était en route pour conquérir les Indes.

Selon le poète grec Nicandre de Colophon (IIe siècle av. J.-C.), il s'agit d'un serpent de petite taille, au corps brillant.[réf. nécessaire] Pline l'Ancien mentionne le basilic comme un serpent portant une tâche claire en forme de couronne sur la tête, dont le regard brise les pierres et brûle l'herbe.

Dans la tradition antique, le venin du basilic est réputé mortel et sans antidote. Les Romains attribuaient au basilic des propriétés médicinales pour guérir les maladies et les envoutements.

Dans sa Pharsale, Lucain décrit le basilic comme le roi des serpents africains :

« Nous allons chercher ces reptiles de Libye pour nos morts raffinées ; l'aspic est un objet de commerce ! L'hoemorrhoïs, autre serpent qui ne laisse pas aux malheureux une goutte de leur sang, déroule ses anneaux écailleux. Puis, c'est le chersydre destiné aux plaines des Syrtes perfides, et le chélydre qui laisse une trace fumante, et le cenchris qui glisse toujours tout droit et dont le ventre est tacheté comme l'ophite thébain, l'hammodyie, dont la couleur ressemble, à s'y méprendre, à celle du sable, et le céraste vagabond et tortueux, et le scytale, qui seul, durant les frimas épars, s'apprête à jeter sa dépouille, et la brûlante dipsade, et le terrible amphisboene aux deux têtes, et le natrix, fléau des ondes, et le jaculus ailé, et le paréos dont la queue marque sa route, et l'avide prester, qui ouvre sa gueule écumante et béante, et le seps venimeux, qui dissout les chairs et les os, et celui dont le sifflement fait trembler toutes ces bêtes terribles, celui qui tue avant de mordre, le basilic, terreur des autres serpents, roi des déserts poudreux. »

— Lucain, Pharsale, livre IX

La vulgate latine, traduction de la Bible, mentionne aussi le basilic, mais il s'agit d'une mauvaise traduction de l'hébreux Tsépha. La présence du basilic dans la Bible força les encyclopédistes chrétiens à trouver une explication plus rationnelle à l'existence du basilic que celle fournie par la Pharsale de Lucain.

MOYEN AGE, RENAISSANCE ET FOLKLORE

Apparence

Au Moyen Âge et notamment en France, l'apparence du basilic se modifia : décrit comme un serpent à l'origine, il devint quadrupèrde et couronné et se vit attribuer une paire d'ailes souvent épineuses, ainsi que la tête, les pattes et les ergots d'un coq, un plumage jaune et un dos crènelé couvert d'émeraudes, parfois aussi avec une tête de reptile ou un crochet au bout de la queue,. Il prit généralement l'apparence d'un coq à queue de dragon ou d'un serpent aux ailes de coq, ou d'un dragonnet d'une quinzaine de centimètres de long pourvu d'un souffle délétère et empoisonné. En 1642, la gravure de l'Histoire naturelle des serpents et dragons d'Ulisse Aldrovandi attribue au basilic huit pattes et des écailles.

Les représentations du basilic sont extrêmement variables, avec pour seule constante le pouvoir meurtrier de son regard.

Allégorie de la force de la foi : un basilic est foudroyé par la vision de son propre regard dans un miroir, Wolframs-Eschenbach, cimetière de l'église St.Sebastian, 1741, par Johann Michael Zinck de Neresheim

LIENS AVEC LA COCATRIX

Le basilic fut longtemps confondu avec le cocatrix, notamment en ce qui concerne sa naissance. La figure du cocatrix est en fait née d'une interprétation du texte de Lucain. Au XIVe, Chaucer parle du basilicoq. Le basilic, ou basilicoq, est censé naitre d'un œuf de coq âgé de sept à quatorze ans, nommé « coquatrix », qui est pondu dans du foin et ensuite couvé par un serpent ou un crapaud :

« Quelques-uns forgent l'origine et naissance du basilic en ceste sorte, à sçavoir que quand un coq commence à devenir fort vieil, ce qui arrive au septième ou au neuvième ou au plus tard au quatorzième de son âge, il pond un œuf aux plus chauds mois de l'ésté, qui s'est formé de l'excrément pourri de sa semence ou d'un ord et bourbeux amas d'humeurs, et de cet œuf plusieurs pensent que le basilic naist »

— Manuscrit du XVIe

Un coq accusé d'avoir pondu un œuf de « cocadrille » fut brûlé publiquement au bûcher durant le Moyen Âge.

Le démonologue Henry Boguet affirme que le basilic est issu de l'union d'un coq et d'un crapaud.

Dans le Berry, le basilic était confondu avec la cocatrix sous le nom de cocadrille. Paul Sébillot rapporte ainsi qu'en Berry, « tant que la cocadrille n'est pas sortie de l'œuf, elle y vit sous la forme d'un serpent très délié, mais fort long. Celui qui a l'imprudence de casser l'œuf tombe mort si le serpent le voit le premier; dans le cas contraire, le reptile crève instantanément. Il n'acquiert tout son développement qu'au bout de sept ans; au sortir de l'œuf, ce n'est toujours qu'un serpent au regard homicide; un peu plus tard, il lui vient des pattes, ce qui accroit encore son funeste pouvoir, à tel point qu'il lui suffit de passer sous le ventre d'un bœuf pour l'éreinter ».

Le folkloriste Laisnel de la Salle rapporte au XIXe que les œufs d'où naissent les « cocadrille » ont la taille des œufs de merle, sont presque ronds, mais n'ont pas de jaune. Ils sont nommés « œufs de jau » ou « coquard » et les paysans leur attribuaient toutes sortes de propriétés magiques et malfaisantes, tandis que les sorciers étaient réputés recherchés avidement ces œufs, particulièrement ceux pondus au pays des infidèles, pour leur puissance évocatrice.

AUTRES LEGENDES

Un basilic en 1890 dans Die historischen Notizen des Bürgermeisterei-Dieners, par Johannes Janssen

Une belette combattant un basilic, gravure d'un auteur inconnu du XVIIe

Jean-François Bladé rapporte que dans le Sud-Ouest de la France, « le Basilic a le corps d'une loutre, avec une tête d'homme couronnée d'or, comme les empereurs et les rois ». Le fer, le plomb et le poison ne peuvent rien contre lui car d'un seul regard, il fait tomber hommes et bêtes raides morts; Aussitôt qu'on lui montre son visage dans un miroir, il crève, mais un autre basilic nait sept ans après.

Un proverbe du XVIe dit que :

« Le Basilic tue

Seulement avec sa vue »

— Rapporté par Édouard Brasey

Cependant, il pouvait aussi tuer par son souffle tant son haleine est répugnante, ou même par le contact de sa peau, puisqu'il sécrète du venin.

Selon Claude Seignolle, « Nuit et jour, le basilic voyage sous terre, cherchant le fond des citernes et des puits. Malheur aux hommes, malheur aux femmes, malheur surtout aux enfants qui se penchent sur les margelles, pour cracher ou jeter des pierres dans l'eau. D'en bas, le basilic les appelle, et on n'en entend plus parler »

D'après Jorge Luis Borges, le basilic vit dans les désert qu'il créé par sa seule présence. Les oiseaux tombent morts à ses pieds et les fruits pourissent, l'eau des fleuves où il s'abreuve reste empoisonnée pendant des siècles. Les voyageurs expérimentés prenaient des coqs pour les accompagner, ou des miroirs afin que le basilic soit foudroyé par sa propre image.

Le basilic était réputé avoir quelques points faibles, ainsi, la seule plante capable de résister à son souffle était la rue, « herbe de grâce », réputée pour ses nombreuses propriétés à l'époque. Le basilic craignait aussi quelques autres animaux, comme le coq dont le chant le mettait en fuite, et la belette, dont il craignait également l'odeur, réputée être le seul animal capable de le vaincre. Après un combat contre le basilic, la belette se soignait avec des feuilles de rue. Un autre ennemi du basilic est l'éale, décrit comme un monstre amphibie de la taille d'un cheval possédant des défenses et des cornes mobiles, une mâchoire de sanglier et une queue d'éléphant. Le basilic ne s'y attaquerait que lorsque ce dernier dort.

La belette est elle même l'ennemi du cobra, lointain cousin du basilic.

SYMBOLIQUE

Le lion, symbolisant le Christ, tue le basilic, symbole de Satan, sur la cathédrale de Gurk (vers 1180)

Cet être fabuleux est l'incarnation même du pouvoir royal qui foudroie ceux qui lui manquent d'égards. C'est l'un des symboles de Satan et la représentation du danger mortel que l'on ne peut éviter à temps et dont seule la protection d'un ange divin peut préserver.

Représentation dans les arts

Le basilic est présent dans les arts, notamment pour décorer des fontaines.

Héraldique

D’argent au basilic de sable, couronné, becqué et armé d’or, lampassé, ailé et dardé de gueules, qui est de Kazan.

Le basilic est un meuble héraldique : il est représenté comme un dragon à tête de coq. Ses ailes sont préférentiellement formées de plumes, et non membraneuses comme celles du dragon.

Le basilic dans la culture populaire moderne

Voltaire, Zadig chapitre XVI « Le basilic ».

Harry Potter, le personnage inventé par J. K. Rowling, doit affronter un basilic dans le roman Harry Potter et la Chambre des secrets (1999).

François Bourgeon évoque également ce mythe dans Le Dernier Chant des Malaterre, le troisième tome de la série de bande dessinée Les Compagnons du crépuscule

Dans le jeu de rôle Palladium, le basilic est un dragon.

Dans les jeux de rôle Donjons et dragons (Les Royaumes oubliés), le basilic est une créature capable de transformer d'un regard les gens en pierre. Cependant, ils ne peuvent pas s'en prendre aux morts-vivants.

Bryan Perro mentionne aussi le basilic dans le premier tome de la série Amos Daragon

Dans le jeu de cartes Magic : l'assemblée, le basilic est une créature verte. S'il bloque ou devient bloqué par une créature, cette créature est détruite à la fin du combat.

Dans le jeu vidéo Heroes of Might and Magic III, le basilic est une des créatures de l'un des châteaux du jeu, capable de pétrifier ses adversaires.

Dans le manga Basilisk, le héros a le pouvoir de contrôler ses ennemis d'un simple regard tandis que l'héroïne peut elle vaincre n'importe quel ninja grâce à un simple regard. D'où le nom de la série.

Dans le jeu vidéo World of Warcraft les basilics ressemblent à des crocodiles (appelés crocilisque dans le jeu) pourvus de 6 pattes et pouvant assommer leurs ennemis d'un regard.

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